Le dessein caché de Faure : s’éterniser au pouvoir


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« Le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument » (Emerich Acton)
 
Faure Gnassingbé dont le pouvoir a été enjolivé par l’Accord politique global (APG) et qui est en train de boucler dix ans aux affaires, nargue aujourd’hui tout le monde. Après avoir soufflé le chaud et le froid, il croit avoir le contrôle de tout. Inutile donc d’opérer les réformes constitutionnelles et institutionnelles. Il veut rester au pouvoir ad vitae aeternam. Qu’est-ce qui nous faire dire ça ?
 
On s’en souvient, avant de se retirer au profit du comparse de Kabou au nom du simulacre de retour à la légalité constitutionnelle, Faure Gnassingbé avait, au cours d’un congrès du RPT le 25 février 2005, fait une déclaration non moins surprenante : « Papa nous a dit de ne jamais perdre le pouvoir, et si nous le perdions, il nous serait difficile de le reconquérir ». Pour lui, le pouvoir est un legs de « papa », et il faut faire feu de tout bois pour le conserver dans le giron familial. Dans ce même sens, il est loisible d’entendre les DG de la LONATO, de la CNSS et de la SALT dire que c’était le « Vieux » lui-même qui les avait récompensés en leur « donnant » ces postes. Pensons-nous, dans ces conditions, que le locataire du nouveau palais présidentiel va du jour au lendemain devenir un démocrate et accepter la nationalisation du pouvoir ?
 
L’autre raison concerne le retard accusé dans la mise en œuvre de certains points de l’APG, notamment les réformes constitutionnelles. Un retard voulu par Faure Gnassingbé afin de gagner du temps. Depuis 2006, il a proclamé un peu partout qu’il était lié à l’APG et qu’il ferait les réformes. Mais quand le moment vient de traduire ces engagements pris dans les faits, il se rétracte toujours. La dernière trouvaille, c’est de filer la patate chaude à l’Assemblée nationale où il dispose d’une majorité mécanique. Une stratégie qui consiste à fuir ses responsabilités et faire croire que ce sont les élus du peuple qui, de façon démocratique, rejettent la modification constitutionnelle.
 
Après avoir entretenu le sur-place au parlement, le « fils de la nation » a, à l’occasion de son message à la nation le 31 décembre dernier, annoncé la mise en place d’une Commission de réflexion sur les réformes politiques et ce, conformément à la 8ème recommandation de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR). Ce qu’il a fait vendredi dernier, avec la nomination de la très décriée Awa Nana, un pion essentiel de la « dictature héréditaire ». Une commission qui va lui offrir la possibilité d’être candidat cette année et de rempiler en 2020 s’il passe pour le prochain scrutin.
 
Entre nous, les recommandations de la CVJR ont-elles plus de valeur que les dispositions de l’APG ? En attendant que chacun réponde à cette question, nous rappelons que le chef de l’Etat organise encore une fuite en avant et noie dans ce machin de commission, la 5ème recommandation qui est bien distincte de la 8ème : « Les réformes institutionnelles doivent notamment viser la mise en place de mesures garantissant de meilleures conditions pour l’alternance démocratique. Il s’en suit que le mandat présidentiel devra être, à l’avenir, limité. A cet effet, la CVJR recommande le retour à la formule originelle de l’article 59 de la Constitution du 14 octobre 1992 : « Le Président de la République est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq (5) ans, renouvelable une seule fois »».
 
Zeus AZIADOUVO
 
source : Liberté Togo
 

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