Dilma Rousseff réélue de justesse présidente du Brésil


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Elle l’emporte avec 51,45% des voix, selon un décompte quasi définitif, au terme d’une campagne très virulente.
 
Dilma Rousseff a été réélue de justesse dimanche présidente du Brésil avec une courte avance sur son adversaire de centre-droit Aecio Neves.
 
La présidente de gauche, candidate du Parti des travailleurs (PT) l’a emporté avec 51,45% des voix contre 48,55% au candidat du Parti social-démocrate brésilien (PSDB), selon des résultats quasi définitifs portant sur un décompte de 98% des bulletins de vote. «Merci beaucoup!», a immédiatement réagi sur son compte Twitter la candidate. La différence s’est jouée sur à peine trois millions de vote, alors que 142,8 millions d’électeurs étaient convoqués aux urnes. C’est l’élection la plus disputée de l’histoire récente du pays.
 
Malgré les nuages économiques et les affaires de corruption, les Brésiliens ont opté à une courte majorité pour la poursuite de ce cycle initié par l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2012), resté extrêmement populaire au Brésil.
 
Comme prévu, la présidente l’a largement emportée dans les régions pauvres du Nord-Est. Mais si elle a largement perdu dans l’Etat de Sao Paulo, fief du PSDB, elle a remporté une large victoire dans les deux grands Etats de Rio et de Minas Gerais, – le bastion de M. Neves – dans le sud sud-est industrialisé.
 
Le candidat de centre-droit promettait, sans toucher aux programmes sociaux populaires de la gauche, un choc de gestion libéral pour relancer l’économie brésilienne en panne et lutter contre l’inflation et la corruption qui fragilisent le PT.
 
Après la campagne électorale la plus virulente de l’histoire récente du Brésil, qui a creusé le clivage droite-gauche, le vote s’est déroulé calmement. A l’exception de l’assassinat d’un jeune électeur dans le nord du pays, abattu par balles par un inconnu apparemment dans un règlement de compte, selon la police.
 
Cette campagne électorale, émaillée d’attaques personnelles, a scindé le pays en deux blocs, selon les appartenances sociales: les plus pauvres en faveur de la présidente Dilma Rousseff, les plus aisés pour le candidat «du changement». Dilma Rousseff a finalement remporté la bataille au centre, au sein des classes moyennes intermédiaires du sud-est industrialisé du pays.
 
Elue en 2010 dans l’euphorie finissante de l’âge d’or de la présidence de son mentor Lula, l’ex-guérillera avait hérité d’une croissance économique annuelle de 7,5%. Elle a amplifié les programmes sociaux qui bénéficient à un quart des 202 millions de Brésiliens, lui valant un large soutien dans les couches populaires et les régions pauvres du Nord-Est. Mais elle a été confrontée à des vents hostiles: quatre années de croissance au ralenti jusqu’à l’entrée en récession au premier semestre, revendications d’une classe moyenne dont l’ascenseur social est tombé en panne, scandales de corruption qui ont terni l’image du PT.
 
Dans la campagne acharnée de l’entre-deuxtours, la présidente avait mis en garde contre le retour aux potions d’austérité douloureuses administrées par l’ancien président social-démocrate Fernando Henrique Cardoso (1995-2002). Et comme la crise n’a pas affecté le plein-emploi (5% de chômage) et le salaire minimum continue d’augmenter, elle a fait pencher la balance en sa faveur.
 
Rousseff n’aura pas la tâche facile pour son second mandat de quatre ans. Elle devra redresser l’économie et mieux répondre aux attentes nouvelles de la classe moyenne, face à un parlement morcelé et plus conservateur qu’en 2010 et des milieux d’affaires qui l’ont prise en grippe en raison de son interventionnisme.
 
AFP
 

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