Faible taux de participation : Un danger pour la démocratie


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Les tonneaux vides, les boute-en-train, les faux opposants et les voleurs au pouvoir s’en réjouissent. Bêtement.
 
« Le désintéressement, l’incapacité pratique de ces braves gens, dépassaient toute imagination » (Joseph Ernest Renan, Souvenirs d’enfance et de jeunesse)
 
La formule populaire selon laquelle ce sont les tonneaux vides qui font du bruit, se vérifie encore dans le landerneau politique avec l’élection présidentielle du 25 avril 2015. Une fois les bureaux de vote fermés et le taux de participation connu, entre 53 et 55% selon la CENI, ces messieurs sont montés au créneau pour affirmer qu’ils ont réussi leur coup. Ils sont presqu’aux anges. Mais ils ne se sont pas arrêtés là. Ils sont allés jusqu’à dire que le faible taux de participation fait l’affaire du pouvoir et que l’opposition, nommément le Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015) ne peut pas remporter les élections. Voilà des gens qui se proclament « opposants » en gonflant la poitrine, qui veulent qu’un des leurs échoue. Pourquoi n’ont-ils pas empêché le scrutin comme ils l’ont entre-temps tambouriné ? Qu’est-ce qui s’est alors passé ?
 
En dehors de ces tonneaux vides, il y a les boute-en-train, rongés par la haine, qui ont appelé au boycott et se frottent les mains à l’annonce du taux participation. Pour eux, c’est tout sauf le candidat du CAP 2015. Ils seront heureux si le candidat de l’UNIR passe. Dans leur fief, c’est-à-dire dans la préfecture de Yoto, ils sont très contents que l’UNIR l’ait emporté sur Jean-Pierre Fabre. Comme quoi, c’est le grand amour entre le parti présidentiel et les bouffons envieux.
 
Enfin, on a la catégorie des faux opposants qui souhaitent vivement l’échec du CAP 2015 afin de rebondir. Ils se prennent pour les meilleurs dans le marigot politique.
 
Mais quelle que soit l’issue du scrutin, ces fameux opposants qui jouent contre l’opposition finiront par disparaître. Les Togolais ne leur pardonneront pas cette trahison, surtout que cette fois-ci, la communauté internationale s’est impliquée afin que les choses aillent mieux. Comme l’a dit un observateur avisé de la vie politique togolaise, si l’opposition ne remporte pas cette présidentielle, elle n’en gagnera aucune. Et ce sera la faute à tout le monde.
 
En outre, nous sommes estomaqués de voir des opposants qui ont, tôt ou tard, besoin des voix des électeurs, se réjouir du faible taux de participation. Tout comme les tenants du pouvoir sortant qui, après avoir bourré les urnes dans la région septentrionale, font croire que c’est au sud que les gens n’ont pas voté alors que la mobilisation est faible sur toute l’étendue du territoire. C’est ce qui justifie d’ailleurs le taux de participation d’entre 53 et 55%. De fait, personne n’a à se réjouir de ce désintéressement des Togolais pour les élections. Le phénomène a commencé avec la présidentielle de 2010, s’est développé avec les législatives de 2013 et s’est amplifié avec le scrutin de samedi. Tout le monde doit plutôt s’inquiéter, y compris les tonneaux vides, les boute-en-train et les faux opposants. Il y a péril en la demeure.
 
Source : [28/04/2015] Zeus Aziadouvo, Liberte-Togo
 

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