Faure ou la diplomatie du boycott des sommets


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« Exige beaucoup de toi-même et attends peu des autres. Ainsi beaucoup d’ennuis te seront épargnés » (Confucius)

Entre Faure et les sommets internationaux, est-ce le désamour ? Le week-end dernier à Yamoussoukro, au 44ème sommet de la Cédéao, le chef de l’Etat togolais avait brillé par son absence. A Bruxelles, le 4e sommet Union Européenne (UE) -Union Africaine (UA) qui s’est ouvert hier n’a pas intéressé non plus le Prince. Même s’il est connu qu’au sommet de Bruxelles, plusieurs Chefs d’Etats africains ont choisi d’être aux abonnés absents, l’absence de Faure est particulièrement surprenante. Boycott, annulation, absence motivée… ? La rétention de l’information – sport favorite – du service de communication de la présidence de la République ne permet pas de l’affirmer avec précision.

Qu’à cela ne tienne, pour le pigeon voyageur qu’est le président togolais, rater coup sur coup deux sommets en une semaine a de quoi interpeller. Car Il y a bien longtemps que les Togolais se sont habitués, avec résignation, aux voyages ininterrompus et quelque peu agaçants parfois, de leur président. Même lorsque son Premier ministre, Ahoomey-Zunu était assommé par sa péritonite aigue, luttant contre la mort à Paris, Faure n’a pas manqué de partager sa vie entre deux avions, selon l’expression consacrée. Laissant à maintes occasions, le pays sans Premier ministre et sans chef d’Etat.

Nous sommes à quelques semaines du sommet Etats-Unis – Afrique, auquel Faure Gnassingbé est bel et bien invité. A cette allure, la seule question qui brûle les lèvres aux observateurs de la scène politique togolaise est: le président togolais va-t-il également décliner aux derniers instants l’invitation de la Maison Blanche ? Surtout s’il faut aller entendre le président du plus puissant pays au monde, lui remonter les bretelles sur son refus manifeste de quitter le pouvoir, Faure pourrait sans doute, se désister. Mais rien n’est moins sûr.

A un an de la présidentielle togolaise qui focalise tous les regards, il parait difficile, voire impossible, pour un chef d’Etat qui n’a que légitimement quelques mois encore à la tête de son pays, de supporter les regards, sinon les remontrances de ses pairs, lui dire les quatre vérités au sujet de son indécision et de sa duplicité quant à sa participation ou non à cette élection.

En vérité, cette absence mystérieuse de Faure aux sommets internationaux ces derniers jours n’est que le masque qui recouvre ici son inconstance sur la crise politique profonde que traverse le Togo. Une crise relative essentiellement aux réformes institutionnelles et constitutionnelles et la très sensible question de la limitation du mandat, qui reste indiscutablement, la question centrale. Le refus d’aller aux réformes, ne serait-ce que la plus petite qui soit pour l’instant constitue à bien des égards, le blocage pour le pays et fort probablement le blocage aux voyages du Prince.

C’est pourquoi Faure doit mettre un terme à l’expression de toute ambition politique individuelle nuisible autant pour le pays que pour lui-même.

 
Ivan Xavier Pereira
 
Liberté Togo
 

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