Faure va convoquer un corps électoral fictif aux dates indiquées par la Cour Constitutionnelle


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Tout le monde sait que l’on est déjà hors délai constitutionnel par rapport à l’organisation de l’élection présidentielle en cours au Togo.Mais la Cour Constitutionnelle du Togo a trouvé le moyen alchimique de se dédire par rapport aux dates de la convocation du corps électoral.
 
Il y a cinq ans, la même Cour présidée par le même président avait soutenu que le scrutin présidentiel devrait impérativement se tenir au plus tard le 4 mars alors que le Président qui finissait ses cinq premières années au pouvoir était élu un 26 avril 2005.
 
Aujourd’hui, 5 ans après, la même Cour nous dit que la convocation du corps électoral devra avoir lieu entre le 17 et le 5 février conformément au même article 61 de la Constitution ce qui repousse les élections à mi-avril. L’on est dans quelle logique ?
 
A la lecture des différents épisodes qui émaillent ce processus en cours au Togo, l’on se rend compte que la Cour d’Aboudou Assouma a senti la nécessité non pas de dire le droit mais de se conformer au besoin pressant du Prince.
 
Faure Gnassingbé sait très bien qu’ayant fui par tous les moyens les réformes, qu’ayant dribblé tout le monde sur toute la ligne, il devrait ensuite tomber immanquablement dans un vide institutionnel du fait qu’il n’a pas été en mesure d’organiser le scrutin dans les délais constitutionnels.
 
Il fallait donc qu’il se fasse sauver la face par ses courtisans amassés dans cette Cour Constitutionnelle.
 
Mais justement, malgré le rafistolage, malgré l’alchimie déployée par Assouma et ses amis de la Cour Constitutionnelle, les dates que ceux-ci viennent de donner sont encore sujettes à caution.
 
Le parti politique ADDI vient d’ailleurs de le relever avec pertinence.
 
Au regard du chronogramme établi par l’actuel CENI, le corps électoral que le Prince est appelé à convoquer à travers un décret qu’il devra prendre en conseil des ministres, ne peut être disponible qu’autour du 21 mars.
 
Alors quel corps électoral Faure Gnassingbé va-t-il convoquer entre le 17 février et le 5 mars si ce n’est un corps électoral fictif qui n’existe que dans la tête du Prince et de ses affidés ?
 
Il est clair que la Cour Constitutionnelle s’est mise dans la posture d’un inconditionnel soutien du pouvoir en place et en tant que tel, elle a fait le pari d’agir en marge des textes constitutionnels en vigueur au Togo.
 
Cela ne peut surprendre personne d’autant qu’au Togo, l’exception a toujours été érigée en règle et la règle l’exception.
 
Mais ce qui va compter dans tout ce méli-mélo, c’est bien l’attitude des leaders de l’opposition.
 
Que pensent concrètement faire ces leaders de l’opposition en termes mobilisation des énergies et d’idées novatrices pour contrer Faure Gnassingbé et son pouvoir dans sa permanente fuite en avant ?
 
Aller à ce scrutin dans les mêmes conditions que celles de tous les scrutins antérieurs ? C’est sans doute perdu d’avance….
 
Il se pose là, un sérieux problème de lucidité des acteurs politiques de l’opposition.
 
C’est le moment plus que jamais pour eux, de se battre autant que possible pour obtenir sinon des réformes, du moins des conditions minimales d’un scrutin transparent et équitable. Autrement, ils tomberont dans le précipice et ne sauront que légitimer un Président en perte vertigineuse de pédales.
 
Dès ce moment, qu’ils ne s’avisent pas que leur protestations, leurs revendications de la soi-disant victoire et consort seront prises au sérieux par qui que ce soit au Togo ou au sein de l’opinion internationale. C’est juste une question de bon sens et de cohérence.
 
source : togoinfos
 

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