Gilbert Bawara et Clément Aganahi, les deux magouilleurs qui préparent la prochaine fraude électorale


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Gilbert Bawara et Clément Aganahi


Echos de la Commission électorale nationale indépendante (CENI)
 
Mieux vaut tard que jamais, dit-on. Après avoir suffisamment bu le calice, les membres de l’opposition au sein de la Céni ont décidé de ne pas aller jusqu’à la lie, et la conférence organisée jeudi dernier révèle le rôle ô combien trouble que joue et continue de jouer le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, Gilbert Badjilembayéna Bawara dans la gestion du processus électoral de 2015. Auto-substitution à la Céni dans le choix des experts chargés d’appuyer l’institution, traficotage de la signature du président à des fins morbides, constitution d’une Céni officieuse dont il est le président… Mais si Gilbert Bawara mène le processus électoral vers des précipices, en intelligence avec le supposé expert Clément Aganahi, déjà épinglé au Tchad en 2009. De la mise à l’écart de ces deux « apprentis sorciers » des processus électoraux, dépendra l’heureux aboutissement celui du Togo.
 
Commission électorale nationale indépendante (Céni). Ce n’est certainement pas pour le roi de Prusse que le mot INDEPENDANTE a été rattaché au reste de cette expression, et pour ceux qui en méconnaissent sa signification, comme le ministre Gilbert Bawara, le Petit Larousse peut leur venir à la rescousse. La nomination d’experts pour « appuyer la Céni dans le processus de mise à jour du fichier électoral » est une prérogative exclusivement réservée selon l’article 4 du code électoral à la Céni elle-même et non à une tierce personne, fût-elle ministre. Mais l’actuel ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales Gilbert Badjilembayéna Bawara, nonobstant cette disposition, s’est permis de nommer par note N° 0098/MATDCL-CAB-SG du 17 août 2012 trois experts : Séraphin Kouaho, expert en système d’information ; Moubamba Moubamba, expert en opérations et logistique électorale ; et Clément Aganahi, expert en identification et élections. « Conformément aux délibérations en conseil des ministres de février 2011 et vu les nécessités, je voudrais porter à votre connaissance que le gouvernement met à la disposition de la CENI trois (03) experts en vue d’appuyer votre institution dans le processus de mise à jour du fichier électoral ainsi que les activités connexes…Ces experts agiront en fonction des besoins de la Céni et sous l’autorité de cette dernière ». Quelles étaient les « nécessités » dont faisait cas Bawara en août 2012 ? Mystère.
 
Aujourd’hui, lorsqu’on jette un regard sur l’acharnement avec lequel le pouvoir actuel avait tenu à attribuer la présidence de la Céni à un membre de son parti, on comprend aisément que rien n’ait été dit sur l’acte scélérat posé par le ministre et tu par le président Taffa Tabiou pourtant décrit comme étant de la société civile.
 
Le second acte posé par Gilbert Bawara (sur instruction de qui ?) concerne la commande de 700.000 cartes d’électeurs (un peu moins que le nombre de votants d’Unir lors des législatives de juillet 2013 qui était moins de 900.000) en usurpant la signature du nouveau président de la Céni. Selon les informations, le président Taffa Tabiou, élu de façon non consensuelle le 14 octobre dernier, n’a pas encore apposé de signature sur quelque moule de quelque fournisseur que ce soit, et pourtant, les 700.000 cartes commandées par le ministre deux semaines après son élection, portent sa signature. On comprend alors pourquoi les membres du parti au pouvoir à la Céni étaient prêts à vendre leur âme pour que Taffa Tabiou soit élu, même de façon non consensuelle. Le plan de la commande était déjà ficelé en amont par le ministre et le choix d’une autre personne à la tête de la Céni l’aurait contrarié à n’en pas douter. Aujourd’hui, quel crédit accorder à la personne même de Gilbert Bawara qui, à défaut d’essayer d’honorer sa personne humaine, aurait pu respecter le titre que Faure Gnassingbé lui a attribué ?
 
Clément Aganahi, « l’expert » des visites nocturnes et des invitations intéressées
 
Qui se ressemble s’assemble, dit-on, et si Gilbert Bawara cherche à imposer Clément Aganahi à la Céni au Togo, ce n’est pas pour les « vertus » inhérentes à l’homme, loin de là, mais plutôt pour sa propension à naviguer en eaux troubles et à tenir un double langage. Nous nous sommes intéressés à la personne de « l’expert Clément Aganahi » et voici ce que nous avons pu découvrir sur lui.
 
« Le 13 novembre 2009, un député tchadien membre du parti Fédération, action pour la république (FAR), Ngarlejy Yorongar rendait public un communiqué de presse qui en dit long sur l’évaluation de Clément Aganahi sur l’échelle de la vertu. « Dans notre communiqué du 30 octobre 2009, nous avons mis à nu les magouilles de MM. Gilles Desesquelles et Bruno Foucher, respectivement ambassadeurs de l’Union européenne et de France et leur protégé, magouilles tendant à enterrer le recensement biométrique. C’est chose faite en complicité avec le Représentant du PNUD. En effet, lorsque nous avons publié ce communiqué sur le site www.yorongar.com, repris par Radio France Internationale, la radio Fm-Liberté, le Blog Makaïla, etc., Gilles Desesquelles perd son self-control en faisant une descente bruyante et musclée dans le bureau du Représentant Résident du PNUD pour le traiter de tous les noms d’oiseaux. Une violente altercation s’en est suivie. M. Desesquelles accuse le Représentant Résident du PNUD d’être léger dans le traitement de ce dossier politiquement sensible qu’est le recensement biométrique. C’est, d’après Desesquelles par la faute du Représentant Résident du PNUD que la copie du chronogramme des élections dressé par l’expert Adamou Kombo nous est parvenue ». Mais que s’est-il passé ?
 
« Le PNUD a adressé à la Céni ses propres termes de références d’une étude de recensement biométrique truffée des tissus de mensonges et des contrevérités inadmissibles concoctés d’un commun accord avec M. Gilles Desesquelles. Recevant cette copie, la Céni procède à son amendement pour replacer les choses dans leur contexte initial arrêté d’un commun accord.
 
Au lieu de s’inspirer de cet amendement fourni par la Céni, l’expert Clément Aganahi de nationalité béninoise ignore royalement cet amendement et a, sous la férule de ses patrons, utilisé le faux du PNUD cité ci-dessus pour faire son rapport oral à la Céni. Puis il prend aussitôt l’avion pour regagner son domicile légal, de peur d’être interpellé. La substance des charabias de M. Clément Aganahi est claire : il faut que les Tchadiens cessent de rêver d’un recensement électoral biométrique. Ce n’est pas parce que ce recensement a été réalisé sous d’autres cieux qu’on va le faire absolument au Tchad. En d’autres termes, M. Aganahi et ses patrons demandent aux Tchadiens d’avaler leur torchon d’accord du 13 août 2007. Nous attendons le rapport de M. Clément Aganahi pour réagir de manière appropriée. N’avons-nous pas dit dans notre précédent communiqué que M. Clément Aganahi a eu des visites nocturnes, des coups de téléphone suspects, des invitations intéressées ? Le moment venu, nous lèverons une partie du voile de cette affaire.
 
Toutefois, le rapport de M. Clément Aganahi se résume en un recensement biométrique par la photo polaroïd interdite à travers le monde parce que ce procédé est dangereux pour l’environnement. Il propose, en outre, un autre recensement à travers le dispositif actuel qui délivre les cartes d’identité et les passeports. Et enfin, il renvoie aux calendes grecques le recensement biométrique tel que ça se pratique ailleurs, notamment en RD Congo, Côte d’Ivoire, etc. M. Clément Aganahi, le Représentant Résident du PNUD et l’Ambassadeur de l’Union européenne, M. Gilles Desesquelles, prennent les Tchadiens pour des attardés de ce troisième millénaire ».
 
Aujourd’hui, le duo formé par Gilbert Bawara et Clément Aganahi a mis en place au Togo une Céni officieuse parallèlement à la Céni officielle qui, au final, n’est qu’une coquille vide. Etant donné que pour toutes les informations à fournir par l’équipe d’experts, on requiert toujours l’avis du ministre avant toute démarche. Comme ce fut le cas au Tchad. Comment peut-il en être autrement puisque contrairement au principe, les supposés experts n’émargent pas sur le budget de la Céni, mais sont pris en charge par le gouvernement et à ce jour, rien n’a été dévoilé sur les termes de références du contrat les liant à la Céni ? Ne dit-on pas que « Qui paye, commande » ? Malgré les années passées, M. Clément Aganahi n’a pas réussi à faire sa mue pour reprendre le chemin de la vertu et du bien. Autrement, l’homme devrait être à la disposition de la Céni comme le prescrit le code électoral et ne rendre compte qu’aux membres de cette institution. De sources dignes de foi, ni la sous-commission Opérations électorales, ni la plénière n’ont ordonné la commande de cartes d’électeurs. Le ministre Bawara seul peut savoir le but morbide pour lequel il a passé cette commande. Mais les autres membres de la Céni acquis au pouvoir ne seraient pas aussi d’accord, mais comme des moutons de Panurge, restent atteints de mutité.
 
On comprend mieux pourquoi vendredi dernier sur les écrans de la télévision togolaise, le ministre Bawara s’évertuait à mettre dans la balance les travaux de la Céni et l’organisation des réformes. Heureusement que sur ce point, M. André Afanou de la société civile a eu l’honnêteté de lui répondre qu’en l’état actuel des choses au Togo, ce ne sont pas les travaux de la Céni qui sont prioritaires.
 
A l’analyse de tout ce qui précède, la révocation de Clément Aganahi et ceux qu’il a nommés serait le minimum à exiger par les amoureux d’une élection crédible au Togo.
 
Abbé Faria
 
source : Liberté Togo
 

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