Gilbert Bawara confirme le faux-fuyant du Prince à Accra


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C’est pratiquement un scandale. Dans l’émission « Mercredi politique » diffusée lundi nuit par la nouvelle radio Taxi FM, Gilbert Bawara était l’invité.
 
Entre autres sujets abordés, la question du refus par Togo et de la Gambie de parapher le projet de protocole de la CEDEAO harmonisant les limitations de mandats à deux était à l’ordre du jour.
 
Le journaliste a clairement demandé au ministre de l’administration territoriale de savoir si oui ou non, le Togo avait refusé de parapher un tel projet.
 
Et à Gilbert Bawara de répondre que la question ne doit pas être de savoir si oui ou non le Togo a refusé un tel paraphe, mais de se demander ce que les togolais diraient s’ils apprennent qu’en lieu et place de leur volonté et de leur aspirations profondes, leurs responsables prenaient des initiatives dans leur dos sans les consulter, visant à limiter des mandats.
 
Autrement dit, la raison pour laquelle, Faure Gnassingbé a refusé de parapher un tel projet, reste que la Constitution actuelle de l’y autorise pas, qu’il n’a pas consulté son peuple pour s’assurer que celui-ci validerait un tel projet, qu’il accepterait que lui, le Prince quitte un jour ou l’autre le pouvoir…..
 
Voilà une argumentation tirée par les cheveux, proprement spécieuse pour donner l’illusion d’une bonne foi qui animerait le Prince et ses sbires. Et puisqu’ils ont choisi de raisonner de la sorte, allons donc dans ce sens.
 
N’est-ce pas le Prince est en train de se targuer d’avoir été élu et réélu par le peuple togolais ? Si oui, pour quoi faire si ce n’est d’agir et de prendre des initiatives en son nom ? Quel est le rôle d’un Chef d’Etat qui se dit élu de son peuple ?
 
Il faut bien que le Prince et sa bande d’amis répondent rigoureusement à une telle question tout à fait essentielle par rapport aux missions qui sont dévolues à un élu du peuple.
 
Si l’on s’en tient rigoureusement au raisonnement de Gilbert Bawara, c’est que ce dernier est en train d’affirmer béatement et sans même s’en rendre compte, qu’à l’heure actuelle, Faure Gnassingbé n’a aucun pouvoir de prendre des initiatives ou même de parler au nom du peuple togolais. Peut-être une façon de reconnaître le manque de légitimité de ce dernier ?
 
Mais là encore, il se fait naïvement rattraper par les faits. En initiant en 1975 la CEDEAO puis en y adhérant de plain-pied, quel référendum avait été initié par Eyadema Gnassingbé pour conquérir la volonté du peuple togolais ? Aucun.
 
Mieux, en 1992, le peuple togolais s’était déjà prononcé dans sa grande et écrasante majorité en faveur de la limitation des mandats présidentiels à deux. Faure Gnassingbé l’a-t-il oublié ?
 
Puis, en décembre 2002, par l’œuvre de quelques clochards de députés, se réclamant du peuple, la forfaiture consistant à sauter ce verrou a été lâchement opérée. Pour opérer un tel coup, ces voyous de la République s’étaient abrités derrière leur prétendue légitimité.
 
En clair, du fait qu’ils étaient « élus » du peuple, ils s’étaient prévalus de ce pouvoir que leur a donné le peuple pour commettre ce forfait.
 
Aujourd’hui, c’est de cette Constitution tripatouillée que le Prince et ses sbires se prévalent et se gargarisent à tout bout de champ alors même que Faure Gnassingbé s’était engagé, depuis août 2006 à la corriger.
 
En allant à Ouaga pour en débattre avec ses opposants et en signant un tel accord le 06 août à l’hôtel de 2février, Faure Gnassingbé avait-il consulté le peuple togolais ? En tout état de cause, l’on revient à cette question de départ, Faure Gnassingbé a-t-il été élu et réélu par le peuple togolais oui ou non ?
 
Si de simples députés, élus dans des circonscriptions électorales restreintes sont investis d’un pouvoir entier d’agir au nom de l’ensemble du peuple togolais qu’en sera-t-il en principe d’un Chef d’Etat élu dans une circonscription plus élargie, notamment à la dimension de tout le territoire national ?
 
Il faut que Faure Gnassingbé et sa bande de profiteurs arrêtent d’amuser la galerie et de prendre les togolais pour des abrutis qui n’ont aucun sens d’analyse et de réflexion.
 
Comment un homme politique sérieux peut-il tenir de telles abruties de raisonnement à la place publique ?
 
Aujourd’hui il existe des directives de l’UEMOA, de l’UA, de la CEDEAO et bien d’autres accords sous-régionaux et régionaux ou même universels qui lient les Etats.
 
Toutes ces directives et accords ont-ils été obtenus à partir des référendums ? Pourquoi alors le Togo s’en prévaut-il pour élaborer ses politiques de développement et autres actions dans la gouvernance de l’Etat ?
 
Au lendemain du scrutin du 25 avril, pendant que Faure se voyait débusquer dans ses mascarades par Pédro Amouzou, il s’était empressé de recourir à la CEDEAO pour se frayer un chemin de sortie.
 
C’est la Constitution togolaise qui le lui a prescrit ? C’est la Constitution qui lui a dit que pour valider un scrutin au Togo il faut le secours des Chefs d’Etats de la CEDEAO ?
 
Encore qu’à Accra, il était question de parapher un projet. Il n’était même pas encore question de le ratifier.
 
Si tant est que le Prince a un minimum de volonté d’aller dans le sens de la limitation de mandats, il n’avait qu’à parapher un tel projet, quitte à organiser un référendum par la suite pour s’assurer que cette voie qu’il venait d’
L’on comprend aisément que c’est bien l’attitude des lâches ou même des faux.
 
Mais enfin, le Prince et ses copains peuvent-ils arrêter de se moquer des togolais ?
 
En 2014, l’enquête Afrobaromètre a bien indiqué que près de 86% des togolais aspirent à une alternance et à une limitation de mandats présidentiels à deux. Ils ne le savent pas ? De quoi nous parle-t-on ?
 
Quelle est cette manière hasardeuse de prendre des positions dont on n’a pas les moyens de défendre ? Qui Gilbert Bawara espérait-il convaincre avec un tel raisonnement qui tend à se cacher derrière un peuple dont on connait déjà bien la position et la volonté ?
 
Il est acquis que le Prince s’est irréversiblement inscrit dans une logique de règne exactement comme son père l’avait fait jusqu’à ce que, par la force de la nature, il a été arraché de ce monde. Les artifices et les subterfuges qu’il multiplie pour camoufler ce désire inextinguible ne trompent personne au Togo.
 
Il lui reste juste un supplément de courage et d’audace pour assumer au moins sa position. Il était mieux pour Gilbert Bawara de dire que Faure Gnassingbé a refusé de parapher ce protocole parce qu’il ne veut pas, parce qu’il ne sent pas la nécessité de quitter le pouvoir un jour ou l’autre. C’aurait été plus juste, plus vrai et plus honnête.
 
L’argument qu’il a tenté d’utiliser pour justifier un tel choix abscons et ainsi camoufler cette aspiration profonde du Prince est proprement spécieux et parfaitement indigne d’un ministre, aussi intellectuel qu’il est.
 
Sans donc le vouloir, il a fini par confirmer la non-légitimité de son mentor qui, pour un oui ou un non, se voit ainsi obligé de se cacher derrière une prétendue volonté du peuple qu’il ne cherche guère à avoir ou qu’il feint de ne pas connaître. C’est triste, lâche et malheureux d’abord pour ces dirigeants et ensuite pour le peuple dans son ensemble.
 
source : togoinfos
 

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