Candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2015, le franco-togolais, ex maire de Coulitz, Kofi Yamgnane, après plusieurs mois d’absence du territoire togolais, séjourne au Togo. Il ne fait pas l’ombre de ces intentions, aller à la conquête des voix des électeurs pour succéder à Faure Gnassingbé, pour qui il dit qu’il constitue une menace étant donné qu’il est comme lui originaire du nord pays.
Dans une interview qu’il nous a accordée, il jette un regard sur l’actualité nationale. L’homme n’a pas été du tout tendre avec ces camarades de l’opposition qui, durant un an de législature n’ont introduit aucune proposition de loi.
TOGO ACTUALITE : Bonjour M. Koffi Yamgnane, est que vous êtes au pays pour se conformer aux dispositions constitutionnelles qui voudraient que tout candidat à l’élection présidentielle réside au pays six mois avant les élections ?
Koffi Yamgnane : Bien sûr, il y a une part de ça, que je me conforme à la législation de mon pays c’est normal mais ce n’est pas tant ça. Je suis là parce que j’ai envie de regarder le peuple togolais dans les yeux, j’ai envie de lui parler, de lui dire ce que j’ai lui dire, lui proposer le projet de société que j’ai à construire avec lui pour que demain nous allions une société togolaise de paix et de prospérité en lieu et place de cette société de peur dans laquelle vous vivez.
TOGO ACTUALITE : Est-ce à dire que vous maintenez votre candidature ?
Oui je maintiens ma candidature. En tout cas, si le peuple togolais me dit on est d’accord pour que vous soyez candidat je serai candidat. Je n’ai jamais dit que j’étais le meilleur, je suis un candidat comme un autre et je suis prêt. J’ai donné la preuve en 2010, j’ai fait la campagne de Jean-Pierre Fabre de Cinkassé jusqu’à Attitongon, je l’ai fait. Je l’ai suivi.
Est-ce que les entraves administratives qui empêchaient votre candidature ont été finalement levées ?
Koffi Yamgnane : Les entraves administratives, en tout cas j’ai fait pour les lever mais nous sommes, en tout cas face à un pouvoir j’allais dire démoniaque, il trouvera autre chose à poser parce que moi ma candidature n’est pas une candidature anodine. Je suis originaire du nord du pays comme le pouvoir lui-même. Il sait ce que ça veut dire. Je suis capable de lui prendre toutes les voix dans le nord et il sait que dans ces conditions il a perdu. C’est pour ça que quoiqu’il arrive je pense qu’ils s’opposeront à ce que je sois candidat. Je le sais !
TOGO ACTUALITE : Vous êtes Togolais ou Français parce qu’on voit plus en France et vous animez la vie politique dans ce pays ?
Koffi Yamgnane : Je suis togolais de naissance. Le placenta qui m’a nourrit dans le ventre de ma mère est enterré à Bangéli. Je suis devenu français parce que j’ai fait mes études en France, j’ai fini je suis rentré au Togo, j’ai essayé de m’installer on m’a fait comprendre, parce que ma femme est blanche, la phrase exacte qui m’a été prononcée c’est que « on a renvoyé les Blancs par la porte et toi tu les ramènes par la fenêtre ». J’ai compris je suis reparti, ça c’est en 1969 et j’ai pris la nationalité seulement en 1975 c’est vous dire si j’avais vraiment envie de rentrer chez moi. Moi j’ai une expérience professionnelle et une capacité technique qui aurait pu grandement servir mon pays, j’ai construit, conçu, calculé des milliers de ponts en France. En France on n’est pas à un ingénieur des mines près, ici oui. Je n’ai pas pu le faire.
TOGO ACTUALITE : Vous revenez à un moment ou l’opposition, du moins les deux blocs sont en conclave, quel regard portez-vous sur ces discussions ?
Koffi Yamgnane : Je trouve que cette rencontre est très intéressante mais qu’elle aurait pu avoir lieu bien plus tôt, c’est-à-dire qu’ils ont perdu le temps sur ce que j’ai appelé les fumigènes. Le pouvoir quand il sent que l’opposition est en train de se constituer, il lui balance des fumigènes et l’opposition rentre dans les fumigènes et là ils sont dans les fumigènes. Ils sont dans les fumigènes alors qu’ils auraient fait ça bien longtemps. Ça ne se fait pas à cinq mois avant, ça se fait bien avant. Depuis 2010 on aurait dû régler ce problème dès 2011 pas attendre maintenant.
TOGO ACTUALITE : Depuis 2010 vous avez préféré marcher, marche dont vous êtes un des initiateurs ?
Koffi Yamgnane : J’ai soutenu les marches parce que je sais au vu des résultats que j’avais au nord et compte des statistiques du Togo c’est-à-dire que pour la première fois l’UFC a 100 000 fois d’avance dans le nord. Je sais statiquement à toutes les élections par la porte ou par la fenêtre, l’UFC a 400 000 voix dans le sud. C’était dans la porte pour moi c’était clair. Mais comme on ne les avait pas ces résultats, on ne pouvait pas les présenter à personne. On n’est pas crédible de dire qu’on a gagné mais j’ai marché qu’en même parce que je voulais montrer que je ne suis venu pas pour servir de béquille au RPT mais pour que le Togo change.
TOGO ACTUALITE : Cinq mois avant les élections, les réformes divisent l’opinion. Est-ce que vous pensez que ces réformes vont avoir lieu avant le scrutin ?
Koffi Yamgnane : Bien sûr que non, le pouvoir ne fera pas les réformes. La chambre des députés est élue le 25 juillet 20013, les députés n’ont pas déposé une seule proposition de loi pour faire bouger les choses. Je vais vous faire un aveu. Il y a une député de Bassar qui est député Sursaut, elle a fait une proposition de loi dernièrement pour dire on fait scinder le problème en deux. Je propose qu’on vote sur une élection à deux tours et une autre proposition qu’on vote pour la limitation du nombre de mandat, pour une deuxième proposition. C’est l’ANC qui a refusé les propositions. Vous pouvez aller les demander, voilà ! On marche sur la tête dans ce pays. On marche sur la tête.
lomévi (www.togoactualite.com)
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