L’insécurité n’épargne plus personne à Lomé: Un gendarme tué, un militaire grièvement blessé, un voleur brulé vif et deux autres lynchés


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Plus personne n’est épargné par le phénomène grandissant de l’insécurité au Togo. Civils comme hommes en uniforme sont désormais tous dans le viseur de ceux qui sèment la terreur dans le pays, particulièrement dans la capitale, avec armes blanches et/ou à feu. Cette semaine, un gendarme est décédé des suites de ses blessures suite à une attaque avec armes blanches des malfrats. Un autre agent, lui, militaire, est actuellement sous soins intenses au CHU Sylvanus Olympio à la suite d’une attaque nocturne de lugubres individus.
 
Les images sont insoutenables. Le corps du gendarme git dans le sang. Des traces de poignard y sont visibles. Le poignet du militaire est, lui, presque entièrement tranché par des coups de machettes reçus en pleine circulation de la part des inconnus. Il est en situation délicate, apprend-on de sources médicales.
 
Mercredi, un présumé voleur qui se serait dissimulé sur le toit d’un véhicule avant de tenter d’en prendre le contrôle, prenant par le cou, pour l’étrangler, une dame à bord, n’a pas eu le temps de s’échapper. Il aurait tenté, selon les sources, de se volatiliser, mais la population a pu le maîtriser. Son histoire s’arrêtera là ! Il sera passé au supplice du feu. Nous sommes à Nukafu.
 
Le même jour, deux autres malfrats qui tentaient de subtiliser le sac d’une dame, victime il y a quelques semaines déjà de vol, seront surpris par des jeunes revenants d’un vidéo club. Eux, échapperont à la mort grâce à l’intervention des agents de sécurité arrivés sur les lieux. Mais ce ne sera pas avant d’être lynchés. Ils auront même la chance d’être évacués par les pompiers.
 
Quelques jours plus tôt, c’est le notaire, ex-candidat à la présidentielle de 2015, Me Tchassona Traoré, qui a vu son cabinet situé à Nukafu, sur le boulevard Jean-Paul II, cambriolé par des malfrats, visiblement bien équipés et qui ont semblé utiliser des clés passe-partout. Depuis deux décennies qu’il occupe ce bureau, témoignera-t-il, c’est la première fois qu’il est victime d’une telle « opération ».
 
Avant lui, c’est l’image d’un jeune, le corps gisant au sol, transpercé par une balle tirée sur lui par des inconnus qui ont aussi emporté sa moto…qui a ému sur la toile.
 
Depuis quelques mois, chaque nuit accouche de son lot d’horreurs. La quiétude aquitté ceux qui, pour plusieurs raisons, sont obligés de traîner dehors jusqu’à la tombée de la nuit avant de rentrer chez eux. Et même chez soi, il faut toujours prier de ne pas avoir de sinistres visites, comme ce fut le cas avec notre confrère Abi Alfa du journal Le Rendez-Vous.
 
La multiplication des cas d’insécurité à Lomé ne constitue plus des cas isolés. Il y a bel et bien une recrudescence du phénomène, avec les conséquences pour les citoyens. Naturellement, un Faure, un Yark, un Massina ou un Koudouovoh, respectivement le chef de l’Etat et ministre de la Défense, ministre de la Sécurité, Directeur de la Gendarmerie et Directeur de la Police nationale, seront peut-être les derniers à voir la lame tranchante de la machette d’un brigand pénétrer leur chair jusqu’aux os pour y tracer les sillons d’écoulement de leur sang et de déversement de leurs viscères. Eux, ils ont à leur disposition des agents et outils de sécurité rémunérés et entretenus par le contribuable. Ils peuvent donc passer des jours et des nuits tranquilles sans s’inquiéter outre mesure qu’un braqueur s’aventurerait vers eux.
 
Mais s’ils se font un minimum de soucis pour la population, ils mettraient tous les moyens en œuvre pour opposer une riposte rapide et efficace aux semeurs de désolation au sein de la société. Ce n’est pas le cas. La plus grande intervention qu’on retiendra depuis la nouvelle flambée de l’insécurité dans notre pays, est celle des autorités pour menacer les populations contre la vindicte populaire, une réaction qui a paru pour beaucoup comme une sorte de protection garantie aux voleurs, qui, même s’ils finissent par être jetés en prison, en ressortent après quelques années plus dangereux qu’avant.
 
Lorsqu’il s’agit de traquer les contrebandiers de produits pétroliers, on voit comment le gouvernement y met de la hargne, sans pitié, faisant ouvrir le feu sur les jeunes qui se livrent à cette activité.
 
Lorsqu’il s’agit de réprimer les manifestations publiques, on voit le pouvoir sortir les grands moyens, face aux civils désarmés. Mais là, il s’agit d’individus de sinistre réputation, hyper dangereux, armés, souvent récidivistes qui circulent en toute quiétude, allant jusqu’à oser déposséder des usagers de la route de leur véhicule, en pleine ville, à peine 19h sonnant. Pour Faure, Yark, Massina, et les leurs, ce n’est pas encore grave. Peut-être que ce le sera le jour où une «fille Gnassingbé » se retrouvera face aux braqueurs.
 
Mensah K
L’ALTERNATIVE – N°472 du 06 Novembre 2015
 

Les + Commentés 1

  1. Bilkissa says:

    Insecurité est l’oeuvre des Fats= forces armées togolaises.
    Personne n’a une petite arme meme de chasse à Lomé sans la connaissance des autorités- impossible. Si le contraire est vrai alors le regime même des gnassingbés entrain de tomber.
    La seule chose qui marche tres bien au Togo c’est le controle et/ou la possession des armes surtout dans l’homme et ses environs à cause du maintien de l’ordre et de la securité du seul president, seul homme digne de vivre comme il se doit sur cette terre.
    Cette seule assertion est très puissante pour soutenir l’idée que l’insecurité est un crime organisé par les forces armées togolaises elles memes avec la complicité de leurs hierarchies ou certaines du moins mais connu du plus haut sphere de l’armée en tout cas.
    Le deuxieme element de poids pour justifier cette affirmation est un peu evoqué dans en passage sans appui dans ce journal: le fait que les criminels meme arrêtes passent quelques temps en prison pour ressortir plus dangereux qu’avant. Oui, en effet, les criminels sont connus de tous; les memes personnes qui leur donnent des missions sont ces memes superieurs militaires qui ne connaissent aucune valeur ni force à la justice; procureurs, juges bref la Loi ou la justice n’ont aucune force devant eux, ils chient sur l’idée de justice; lorsque leurs elements sont arrêtés ils pensent directement en prison sans aucun jugement juste un petit temps d’oublier cette affaire( ou leur forfait) ils sont relachés sur commande de leurs superieurs. C’est ainsi que cela fonctionne- je connais des elements de berets verts qui soit disant faire la patrouille la nuit ne violent que les femmes d’autrui mais ils sont tres couverts par leurs superieurs: aucun jugement, aucune sanction et la vie continue de tres belle.
    Je peux parier sur n’importe quoi qui me le permette: insecurité ou crime avec armes dans lomé et ses environs n’est que l’oeuvre des forces armées togolaises.Arrêtez un seul de ces criminels, faites toutes les investigations sur l’origine de son arme; vous ne trouverai pas autre reponse que ce que je viens affirmer ici.

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