La marche du déclic pour les réformes au Togo


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C’est un peu l’histoire du peuple juif qui a passé 430 années de vie serve en Egypte qui semble se reproduire dans le contexte actuel du Togo.
 
En effet, après tant années de vie serve où le pharaon faisait des juifs ce qu’il voulait, Dieu a décidé d’agir pour libérer son peuple. Il a multiplié des signes pour amener le pharaon à la raison en vain.
 
Celui-ci, le cœur endurci par les multiples vénérations que lui vouait son peuple qu’il a pris soin d’abrutir, était comme blasé et avait l’incroyable tentation de se comparer à Dieu.
 
Il a fallu que Dieu décime tous les fils-aînés d’Egypte, des hommes jusqu’aux animaux pour qu’enfin, le peuple juif recouvre sa liberté sous la conduite de Moïse jusqu’à la terre promise.
 
Cette histoire ressemble de près à ce que vit aujourd’hui le peuple togolais sous le joug de la tyrannie des Gnassingbé père et fils. Après pratiquement un demi-siècle de règne sans partage, le fils semble autant blasé que le pharaon au point de nourrir encore l’ambition malsaine de se pérenniser dans le fauteuil présidentiel contre la raison, le bon ou même la morale.
 
Mais il se trouve que la nature elle-même est en train de tout réguler. Des soubresauts se multiplient ici et là mais le Prince reste encore sourd. La tempête souffle depuis le Burkina vers le Togo sans que le fils héritier ne frémisse pour engager les réformes et baliser la voie d’une sortie honorable.
 
Il semble dire que tout seul, il peut jouer à l’hirondelle qui va faire le printemps dans une sous-région où l’alternance politique est désormais consacrée comme la règle d’or qui devra guider les pas de tout chef d’Etat en Afrique de l’Ouest.
 
Comment s’imagine-t-il pouvoir résister autant au vent, à la tempête, aux forces de la nature, à la raison, au bon sens, à la morale et justement à Dieu lui-même ?
 
Finalement, c’est donc au peuple togolais qu’il revient le dernier mot, ce peuple qui a croupi durant un demi-siècle sous le système monarchique des Gnassingbé.
 
L’heure a enfin sonné pour agir. Et c’est justement cette ultime action que les leaders de l’opposition politique se proposent d’engager dans la journée du 21 novembre à travers une gigantesque marche de protestation pour réclamer les réformes.
 
L’initiative vient du Combat pour l’Alternance Pacifique en 2015 (CAP 2015). Mais elle est fortement soutenue par les autres partis politiques de l’opposition, notamment la coalition Arc-en-Ciel ainsi que la synergie des organisations de défense des droits de l’homme.
 
Or cet appel pour les réformes avait été initialement lancé par les organisations religieuses les plus représentatives du Togo. Elles seront plus tard soutenues par le communiqué très clair et précis du groupe des cinq ambassadeurs européens en poste au Togo.
 
C’est dire combien l’étau est bien en train de se resserrer autour de Faure Gnassingbé qui est plus que jamais exposé après la fuite précipitée de Fo Blaise vers Yamoussokro suite à une fronde sociale sans précédent qui lui a fait la leçon de mettre brutalement un terme à sa boulimie éhontée du pouvoir.
 
Sur qui ou sur quel argument le fils-héritier du feu général pourrait-il s’appuyer pour résister à ce soulèvement presqu’unanime de la classe politique togolaise et de la société civile pour réclamer avec force et énergie la mise en œuvre des réformes ?
 
Sur N’Guesso qu’il appelle affectueusement Papa ? Aucune garantie, car ce dernier est lui-aussi en train d’être secoué par ce vent qui a déclenché au Burkina Faso.
 
Quand un dinosaure de la trempe d’un N’Guesso jure de procéder par consensus pour envisager éventuellement la révision constitutionnelle, il faut bien comprendre que l’heure est grave pour lui-même. Et dans un tel contexte, il manquera nécessairement de lucidité pour prodiguer un conseil avisé à celui qui se noie déjà.
 
Il va donc falloir que Faure Gnassingbé fasse une introspection et prenne par lui-même une décision courageuse de céder le plus élégamment possible le fauteuil dont il a gracieusement hérité depuis bientôt 10 ans.
 
Il ne saurait en être autrement dans un contexte marqué par une imagerie collective qui ne conçoit plus le culte des troisièmes mandats en Afrique.
 
Bien pire, Faure Gnassingbé est le seul Président en Afrique de l’Ouest qui abriterait encore ce virus de la gloutonnerie et de la boulimie d’un pouvoir illimité.
 
Or justement, c’est son cas qui est le plus caractéristique dans toute l’Afrique. Premier exemple de coup d’Etat déjà en 1963 lâchement réalisé contre le premier président du Togo par le Papa de Faure Gnassingbé qui règnera finalement pendant 38 ans révolus sur le Togo.
 
Encore plus grave, c’est le même vieux qui inaugura en décembre 2002, le chantier des tripatouillages des Constitutions pour sauter le verrou des limitations de mandats et ensuite s’incruster comme une carpe au pouvoir jusqu’à ce que la nature ne le lui arrache en 2005 par une mort inattendue.
 
A l’époque Faure Gnassingbé député, avait joué un rôle déterminant de passerelle entre son père et l’institution parelementaire en vue d’obtenir aussi lâchement, ce forcing malsain qui a abouti au « charcutage » de la Constitution togolaise.
 
Il est clair que si l’on doit procéder par la raison, le bon sens et les règles d’éthique et de la morale, le fils-héritier ne disposera d’aucun argument tenable pour justifier son désir vorace de s’enliser dans le fauteuil présidentiel.
 
Il n’y a donc que les marabouts, les charlatans et les faux prophètes qui déambulent au palais de la Marina qui peuvent promettre à Faure Gnassingbé qu’il peut faire un mandat de plus sans problème.
 
Mais il faut juste dire, que Blaise Compaoré avait entendu plus d’affirmations de la part de ces marabouts et charlatans plus que quiconque, sans pour autant pouvoir résister à l’harmattan du Sahel qui vient justement de l’emporter sans ménagement.
 
Nous n’en voulons pour preuve que tout ce que l’on a découvert dans le souterrain de François Compaoré où il s’est avéré que cet homme pratiquait des sacrifices humains pour consolider et pérenniser le pouvoir de son grand-frère.
 
Mais quand l’heure a sonné, aucun marabout n’a pu arrêter la tempête.
 
Les promesses des charlatans et prophètes sont justement restées des veux pieux.
 
Si Faure Gnassingbé se laisse beurrer les yeux pour se laisser embobiner par ces faux prophètes, faux charlatans et faux marabouts qui ne vendent autre chose que l’illusion complète d’un vrai qu’ils ne possèdent guère, il risque d’être désagréablement surpris.
 
Il y a bien de signes qui ne trompent pas.
 
Lorsque dans votre pays, toute l’opposition se montre unanime sur un sujet qui n’arrange pas le chef, alors même que cette même opposition a toujours brillé par ses multiples divisions, lorsque tous les témoins, notamment les ambassadeurs avisés s’accordent à dire que le chef ne fait pas bien, lorsque les hommes de Dieu appellent le Chef à entendre raison du fait d’une insoutenable déviation dont il se rend coupable, il se doit de marquer un arrêt décisif, pour se raviser.
 
Autrement, s’il persiste dans l’opiniâtreté au point de défier les forces de la nature et donc Dieu lui-même, sa chute sera immanquablement brutale.
 
La fronde que lancent les leaders de l’opposition le 21 novembre prochain sera déterminante et elle risque justement de provoquer le déclic d’un déracinement immédiat du Prince.
 
Il faut bien qu’il apprenne à anticiper. Mais quoi qu’il fasse, une nouvelle proposition de loi va bientôt l’attendre sur la table du Président de l’Assemblée Nationale. Aura-t-il encore le courage d’instruire ses députés de voter contre ?
 
Il vaut mieux pour lui et pour son pouvoir de commencer à réparer les torts qu’ils ont causés à d’honnêtes citoyens avant que leur propre sort ne soit définitivement scellé par Dieu et par les forces de la nature.
 
Togoinfos
 

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