Même cancer, même remède


faure_kabila


Il est désormais établi que les fils des anciens présidents africains à qui les peuples ont eu le malheur de confier le pouvoir ou qui ont forcé leur arrivée au pouvoir, souffrent d’un cancer incurable de la boulimie de ce pouvoir.Ils ont une tendance effroyable de s’oublier lâchement dans les privilèges matériels que procure ce pouvoir au point de tomber dans l’immoralité et même la bestialité pour se maintenir dans ce piédestal. C’est un vrai danger pour l’Afrique et son peuple.
 
Le danger est d’autant plus réel que ces fils-héritiers foulent tout au pied, n’ont aucun sens du sacré, aucune crainte de Dieu et des valeurs républicaines, aucune moralité. Conséquence, ils infusent au sein de leurs populations les germes d’une dépravation continue des souches identitaires qui font la fierté de l’homme noir.
 
A une telle allure, le sens du partage, de la solidarité, du respect de la vie humaine considérée comme la chose la plus sacrée que Dieu ait créée sur la terre, les valeurs de la reconnaissance, de l’amour d’autrui…finiront par quitter nos habitudes du fait de la légèreté qu’affichent ces fils qui n’ont aucun ancrage réel dans les valeurs humaines et auxquelles nos peuples tiennent tant.
 
Que vont alors devenir des peuples du Togo, de la RD Congo, du Gabon etc. dans un tel contexte de dépravation continue de nos mœurs et de nos souches identitaires ?
 
Il suffit d’observer de près et de comptabiliser le nombre d’initiatives à caractère culturel qui ont été mises sous éteignoir sous Faure Gnassingbé pour se rendre compte de combien celui-ci ne tient en rien aux valeurs identitaires et culturelles, seuls vecteurs porteurs d’impact réel dans l’éducation et la formation sociale des jeunes.
 
Dans un tel contexte où nos peuples sont plongés de force dans la torpeur, la léthargie, la lassitude et l’immobilisme, une thérapie de choc s’impose.
 
C’est dans ce sens que l’épreuve que vient de réussir avec brio l’opposition de la République Démocratique du Congo doit beaucoup inspirer les leaders de l’opposition au Togo.
 
On ne démine pas un régime dictatorial par des incantations puériles. Et l’expérience du Burkina Faso est encore là pour nous le démontrer.
 
Par une fronde assez soutenue, l’opposition au Burkina a pu obtenir le départ d’un Blaise Compaoré. Ailleurs en RDC, une telle lutte a fini par faire plier Joseph Kabila de sa tentative de procéder par un subterfuge pour se maintenir au pouvoir après 2016.
 
Le fait qu’enfin, l’impératif du recensement ait été dissocié de l’organisation de l’élection est une prouesse qui n’était pas gagnée d’avance devant un rebelle et fils d’un rebelle comme Joseph Kabila qui en avait fait son dernier rempart au regard des multiples pressions dont il fait l’objet de la part des puissances occidentales.
 
L’opposition au Togo doit comprendre que l’on ne peut lui venir en appui dans sa lutte pour l’alternance que dans la mesure où elle se montre non seulement cohérente, mais mieux encore porteuse d’un projet fiable de société.
 
Les gesticulations actuelles que l’on observe dans les rangs de cette opposition est déplorable et même condamnable. Il ne sert absolument à rien de s’aventurer vers une élection sans avoir obtenu au préalable les conditions minimales de sa transparence et de son équité.
 
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, comment les leaders de l’opposition peuvent-ils espérer que même avec les preuves évidentes de leur victoire, si Faure Gnassingbé confisque à nouveau la victoire, ils pourront la lui arracher sans une capacité avérée de mobilisation de troupes sur le terrain ?
 
En 2005, entre 400 et 500 togolais ont versé leur sang sans que cela ne permette un basculement du pouvoir entre les mains de l’opposition.
 
En 2015 combien d’âmes devront être sacrifiées pour que l’opposition puisse espérer prendre ce pouvoir ?
 
Il suffit alors de se poser les bonnes questions pour trouver les bonnes réponses.
 
L’enjeu aujourd’hui pour l’opposition togolaise est de tabler sérieusement sur les moyens d’une mobilisation record de la population pour arracher justement les réformes.
 
C’est la seule formule qui peut marcher et qui d’ailleurs a toujours marché partout elle été judicieusement exploitée.
 
Si malgré une telle démonstration de force, le Prince persiste dans sa démence à aller à une élection sans réformes, les leaders de l’opposition pourront alors compter sur le rapport de force dont ils ont la preuve de disposer pour le pourchasser jusqu’aux urnes.
 
Autrement, si elle s’engage aveuglement dans le processus actuel tel qu’il se présente actuellement, ce sera sans aucun doute une monstrueuse navigation à vue. Qu’elle ne s’avise donc pas qu’au lendemain de ce scrutin où sa défaite est naturellement déjà programmée, elle pourra à nouveau se faire entendre par qui que ce soit.
 
D’ailleurs le ton leur est déjà donné par le groupe des 5 ambassadeurs qui semble bien agacé par les tergiversations et l’incohérence de nos leaders de l’opposition.
 
A défaut de ce à quoi les togolais aspirent vraiment, ils vont risquer de se contenter du sorcier qu’ils ont plutôt que de s’embarquer dans une nébuleuse dont ils ne connaissent ni les tenants ni les aboutissants. Il devient alors impératif que l’opposition togolaise se ressaisisse avant qu’il ne soit trop tard.
 
source : togoinfos
 

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