Le mentor de Faure Gnassingbé paye le prix de la boulimie du pourvoir


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Les comptes sont désormais bons pour le Président Blaise Compaoré au Burkina Faso.
 
Après avoir passé sans partage 27 ans au pouvoir, il devra impérativement partir, immédiatement ou du moins à la fin de son mandat en 2015 s’il arrive à bien négocier avec son opposition et certains ténors de l’armée.
 
Alors qu’il voulait jouer au timbré jusqu’à ce jeudi noir du 30 octobre 2014, le peuple burkinabè le lui a rappelé de la manière la plus sanglante possible.
 
Les évènements qui se sont produits avec acuité jeudi à Ouaga comme dans bien d’autres villes du Burkina, est une belle leçon que les Chefs d’Etat aux esprits obtus qui veulent faire du pouvoir leur propriété privée, devront retenir.
 
Les temps ont changé et les mentalités aussi. L’époque des présidents providentiels et incontournables est certainement révolue en Afrique.
 
Mais le plus triste dans toute cette histoire, c’est bien les vies humaines qui ont été malheureusement sacrifiées dans cet indispensable soulèvement que le peuple burkinabè a été obligé d’organiser presque spontanément contre la démence et la boulimie démesurée de Blaise Compaoré.
 
Dès lors que les carottes sont enfin cuites pour ce géant des Chefs d’Etats dinosaures d’Afrique de l’Ouest, c’est bien clair que tous ceux qui voulaient s’inspirer de lui ou puisaient de ses conseils pour élaborer des stratégies funestes de conservation de pouvoir, devront très rapidement rentrer dans leur coquille.
 
En le disant ainsi, je pense bien à mon Président, Faure Gnassingbé, le Prince-héritier du feu général qui accumule, ensemble avec son père défunt, 50 ans de règne continu et sans partage sur le Togo, une supposée République. Lui aussi sera à la fin de son mandat début 2015.
 
Et tout le monde sait combien lui aussi est atteint de ce redoutable virus de conservation lâche et démentiel du pouvoir contre le gré et la volonté du peuple. Sa résistance à faire les réformes politiques qu’il s’était engagé à opérer depuis 2006, s’explique de toute évidence par cet intraitable désir de s’éterniser sans mesure au pouvoir au Togo.
 
C’est sans doute pour cette raison que, coincé de toute part, Faure Gnassingbé multipliait des visites à Ouagadougou chez son frère aîné pour s’inspirer des astuces que ce dernier utilisait pour se maintenir au pouvoir depuis 27 ans.
 
Il s’était réduit à faire de Fo Blaise, son mentor, le seul et l’unique qui était réellement disposé à l’écouter et à lui donner des conseils, vraisemblablement pernicieuses.
 
Il y allait presque tous les mois, parfois même très décontracté et passait en revue les troupes burkinabè sans cravate.
 
Il y allait tellement qu’à un moment donné, Blaise ne se gênait d’ailleurs plus à aller l’accueillir à l’aéroport. Il envoyait plutôt un de ses petits ministres pour accueillir son fils qu’il reçoit ensuite dans son palais.
 
Désormais, c’est fini. Blaise est dos au mur. Faure Gnassingbé va ainsi se retrouver orphelin, sans mentor dans la sous-région.
 
C’est vrai que depuis un certain temps, il multiplie aussi des navettes à Brazzaville chez N’Guesso, un autre dinosaure en Afrique centrale, pour se blottir dans les bras de ce dernier.
 
Mais le harmattan du Sahel qui est en train d’empoter Blaise Compaoré va descendre très vite vers le Togo, c’est naturel.
 
C’est un vent dont le mouvement ressemble de près à celui qui avait soufflé, il y a trois ans dans le Maghreb et qui avait emporté à la fois, Ben Ali, Hosni Moubarak et Mouammar Kadhafi. L’on avait dénommé à l’époque « le Printemps arabe ».
 
Alors, Faure Gnassingbé se résoudra-t-il enfin à anticiper et à quitter le pouvoir par la grande porte avant que ce vent, très violent ne descende vers lui ?
 
C’est la moindre chose que l’on doit lui recommander avant qu’il ne tombe totalement dans l’indécence absolue d’une conservation sans fin du pouvoir au Togo.
 
Pour l’instant, il ne tâte que le terrain, il prend un peu le pouls, comme on le dit en français.
 
Mais qu’il ne s’avise pas croire qu’il pourra surfer aussi longtemps sur la division de son opposition, sur la résignation du peuple et sur la passivité de la Communauté internationale.
 
C’est beaucoup mieux pour lui de se résoudre courageusement à anticiper sur les évènements et à opérer gentiment les réformes politiques pour ensuite partir du pouvoir par la grande porte avant qu’il ne soit trop tard.
 
Togoinfos
 

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