Scandale à la Police nationale : Un braquage déguisé a été avorté dans un hôtel au quartier Limousine


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Têko Koudouovoh, ex-Directeur de la Police nationale


Mercredi 10 décembre dernier en début d’après-midi, une scène que nous qualifions d’opération commando s’est déroulée au quartier Avédji. Un homme a été interpellé par un commando composé d’hommes en tenue civil et policière. Mais les suites de ce qui au départ, n’apparaissait que comme un fait divers, s’apparentent à un polar dans lequel des éléments de la Brigade d’intervention rapide (BRI) se mettent à la poursuite d’un Gardien de la Paix qui aurait eu vent d’un braquage qui se préparerait dans un hôtel et qui aurait « commis le crime » d’en avertir son supérieur, le Directeur de la Police nationale.
 
Mercredi 10 décembre, nous avions été alertés par les habitants du quartier Avédji sur une opération commando. Selon des témoins de la scène, deux véhicules dont une de la police avaient déboulé et entouré un chauffeur au volant de son véhicule. Des hommes en armes sautèrent à terre et ajustèrent le jeune homme qui fut menotté et emmené. Nous apprendrons plus tard que le conducteur qui est un Gardien de la Paix (GP) et son véhicule furent conduits à la Sûreté nationale. Mais qu’en est-il en réalité ?
 
Depuis quelque temps, les braquages se multiplient au Togo au point que beaucoup de citoyens se demandent, de par leur mode opératoire, si ce ne sont pas des « manipulateurs d’armes » qui en seraient les auteurs. D’après des sources à la Direction de la Sûreté nationale, un braquage devrait se produire à l’auberge Le Club, non loin de l’école Esgis sur la personne d’un Nigérian qui transporterait une énorme somme d’argent. En réalité, le Nigérian aurait été aidé par un jeune dans sa traversée de la frontière au niveau du quartier Awatamé. Ils avaient séjourné le mardi dans un hôtel appelé Le Fleuron avant de rejoindre le lendemain l’auberge Le Club. Et c’est ce jeune homme qui, selon toute vraisemblance, aurait alerté le GP Séblé Komi qui travaille au Commissariat du 9ème District sur la route de Sagbado comme quoi un braquage aura lieu à l’auberge Le Club sur la personne du Nigérian.
 
A en croire des agents de force de sécuritéd que nous avons pu rencontrer et qui ont osé braver le silence qui règne au sein de la Police, le GP a voulu vérifier l’information et s’est rendu dans l’auberge pour constater ou non la présence de la « proie » à la réception. « Mais apparemment, il semblerait que le jeune homme n’avait plus voulu porter sur sa conscience le braquage de celui qu’il a aidé et avec qui il a dormi la veille, et donc il aurait averti le Nigérian. Toutefois, le GP une fois dehors, contacta notre Directeur général de la Police pour l’informer de l’imminence du braquage. Le Directeur général le harcela de questions. Un moment après qu’il eut donné sa position, le GP se retrouva entouré par des éléments de la Police en tenue et en civil. Menotté, il fut conduit à la Sûreté nationale où un commissaire le prit en charge pour lui signifier que « son boulot est en l’air ». Il lui a été même demandé pour qui il travaille », confie un policier qui a tout suivi. Mais que reproche-t-on au GP ? Le fait d’avoir informé de l’imminence d’un braquage ?
 
Il nous revient par ailleurs que le jeune homme qui a aussi été appréhendé, aurait été relaxé le lendemain jeudi sans enquête alors que c’est lui qui a fait traverser la frontière au Nigérian.
 
Pour sa part, le GP Séblé Komi aurait été relaxé jeudi, mais qu’il devrait retourner à la Sûreté le lendemain, puisque son véhicule aurait été gardé ainsi que des documents lui appartenant. Mais le lendemain, il ne serait plus reparti parce qu’entre-temps, il aurait été averti par plusieurs sources qu’en y retournant, il risquait de ne plus voir le soleil se lever. Et depuis jeudi 11 décembre, des éléments de la BRI en civil se seraient lancés à ses trousses. Nous avons aussi appris qu’ils se seraient rendus à son domicile avec son véhicule pour chercher à soutirer des informations à l’entourage. Ils se seraient fait passer pour des mécaniciens à qui le GP aurait confié son véhicule. Au regard du déploiement d’agents de la police aux trousses de ce jeune Gardien de la Paix, tout porte à croire que la hiérarchie redouterait que les dessous de ce braquage soient sus du grand public. Le ministre de la Sécurité est-il au courant de cette situation ?
 
Aujourd’hui, les autorités tentent de convaincre non sans mal que les droits humains sont respectés au Togo et les organisations de défense des droits de l’homme ont intérêt à ce que le GP Séblé Komi dispose des conditions de sécurité pour dire sa version des faits. Mais on se demande s’il existe au Togo des structures capables d’accorder protection dans de pareilles situations afin que la parole soit donnée en toute sécurité à chaque partie. Dans une démocratie, la question ne se poserait même pas. Mais ne nous connaissant que trop au Togo, il n’est pas exclu que les plus forts inventent une histoire à dormir débout pour tenter de noircir ce jeune GP qui avait à cœur de faire son travail républicain.
 
Abbé Faria
 
source : Liberté Togo
 

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