Le Soudan du Sud en passe de devenir le nouvel hideux visage de la famine


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Nous avons tous vu ou connu les photographies d’enfants faméliques, rachitiques à la une de tous les médias internationaux dans les années 80. Elles ont aussi été pendant des années, pour ne pas dire jusqu’ici, des outils de campagne de récolte de fonds pour de nombreuses organisations internationales, pas de moindres, notamment des organismes techniques des Nations Unies. A l’époque, il s’agissait d’enfants victimes de famine en Ethiopie, en Somalie ou encore au Niger, pour ne citer que ces pays-là. Le langage commun s’est même cyniquement laissé aller jusqu’à en inventer un surnom pour tout enfant semblant manquer d’un peu plus de chair ; on le traite dans ces cas-là de « somalien ».
 
L’état de famine vient d’être officiellement déclaré au Soudan du Sud le 27 février dernier. L’ONU est aux abois. Les « bonnes consciences » bouillent d’indignité. Les Africains tendent leurs mains vers les « bons samaritains ». Que font les dirigeants du Soudan du Sud pendant ce temps ? Quelles solutions apportent les responsables politiques sud-soudanais, tous autant qu’ils sont, à cette infamie ?
 
L’Africain est sa propre honte ! Le bon sens, qui serait la chose au monde la mieux partagée, aurait-il évité l’Afrique lors de son passage ? Permettez-nous d’user ce ton trivial : Les Africains ont-ils perdu la tête ? S’ils ne sont pas les dindons de la farce, vous les trouverez jouissifs de la transformation de leurs propres demeures en ruines. Non M. Senghor, l’émotion n’est pas Nègre ! Le Nègre est dénuée de toute émotion quand, en même temps, la Raison lui passe par-dessus la tête. Finalement, il est une monstrueuse créature, sans humanité, raffolant patauger dans la boue, ne jurant que par le broiement de ses concitoyens quand d’autres s’en vont croiser le fer avec d’autres peuples. l’Africain, ce monstre, n’est qu’un pauvre « chien du pays » ; incapable de faire sentir sa prétendue force à l’extérieur. Un vrai chasseur ne chasse pas à la maison.
 
Afro-pessimistes ? Nous ne le sommes pas !
Afro-lucides ? Certainement !

 
Comment peut-on raisonnablement concevoir que l’on puisse mourir de faim aux pieds de gisements de pétrole sans convoitise externe? Aussi absurde et ahurissant que cela pourrait paraître, c’est le cas dans le Nord de ce néo-Etat. Le Sud du pays, grenier agricole national, connaît le même sort.
 
Pour toute personne dotée d’un minimum de bons sens, on parle de famine quand, par le fait d’une grave sécheresse, d’une catastrophe naturelle, la nourriture arrive à manquer. Pour ce qui nous concerne à la rédaction, nous n’admettons pas que l’on ose parler de famine lorsque c’est du fait de la bêtise, de la barbarie humaine. La famine dont on parle au Soudan du Sud, c’est le fait des combats aux pieds des gisements de pétroles au Nord et dans les plantations au Sud. Les bétails sont perdus tandis que les cultures et greniers sont brûlés. Les populations désertent les champs et leurs villages à cause de la situation de barbarie insensée pour se réfugier dans des camps de fortune. Voilà la fameuse famine dont nous parlons.
 
Selon l’Onu, 100 000 personnes sont actuellement confrontées à une situation de famine et 42% de la population, soit 4,9 millions de personnes, nécessitent une aide alimentaire, nutritionnelle et agricole d’urgence.[i]
 
Ce qui est plus incompréhensible, c’est que la raison fondamentale de la scission du Soudan en juillet 2011 était la paix. L’accession du Soudan du Sud à la souveraineté internationale était censée apporter la paix et l’émancipation aux populations du nouveau pays; elle devait leur procurer mieux-être et quiétude. Tous ces espoirs ont vite volé en éclat. On est même tenté d’affirmer que le nouvel Etat sud-soudanais dépasse de loin l’ancien Soudan unique en barbarie.
 
Maintenant, qui fait vivre, qui fait prospérer ces barbares dans leurs infamies ? D’où tirent-ils leurs ressources pour s’acheter toutes ces armes ? A qui profite le crime ?
 
Assez des pleurnicheries de la Communauté internationale ! Y en a marre de ces émois hypocrites des « bonnes consciences » ou des fameux « bon samaritains » devant pareilles abominations. L’achat de ces tonnes d’armes de guerres alimente des industries et des économies quelque part ; notamment en Europe, aux Etats Unis, dans les pays arabes, voire en Europe de l’Est.
 
Alors, la Communauté internationale voudrait-elle que nous nous fassions fatalement au schéma suivant : « Laisser prospérer le marché à ciel ouvert d’achats d’armes entre criminels notoires, bourreaux de leurs propres populations, et des industriels internationaux véreux ; obtenir des « dons » de ces derniers mués opportunément en mécènes ; puis revenir les injecter dans les zones dévastées du fait de ce minable business en aides humanitaires » ?
 
ONU, UNICEF, FAO et toutes les organisations internationales, coupez d’abord ce circuit inhumain avant de vouloir jouer aux émus !
Imposez un embargo sur les produits pétroliers ensanglantés sud-soudanais !
 
L’ONU qui, soit dit en passant, vient d’admettre et sans vergogne l’Arabie Saoudite au sein de sa Commission de la condition de la femme, admission ayant reçu la bénédiction de la Belgique, pays de la Fabrique Nationale, la puissante firme d’armement, a pesé de son poids pour aider le Soudan du Sud à devenir indépendant. Aujourd’hui, on ne parle presque plus d’Omar EL-BECHIR. Si la Communauté internationale a pu obtenir de ce dernier la scission de son pays, elle doit être à même de mettre les néo-barbares hors d’état de nuire. Ne pas le faire, mais crier à tue-tête au loup et panser les plaies au lieu de les prévenir, relève de l’irresponsabilité mais aussi, et surtout, de la non-assistance à personnes en danger.
 
SenaAfeto
Luxembourg
 
lomévi (www.togoactualite.com)
 

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