Togo : Passage à l’Examen Périodique Universelle, Encore des recommandations


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Le Togo a présenté, ce 31 octobre 2016 à Genève, devant le Conseil des droits de l’Homme au titre du deuxième cycle de l’ Examen Périodique Universelle (EPU), son rapport. Sur les 133 recommandations formulées a l’endroit du Togo il y a quatre ans, les progrès enregistrés n’ont pas satisfait les pays membres qui ont formulé encore, pour cette occasion, des recommandations pour le renforcement des droits de l’Homme au Togo.
 
En introduction du débat interactif, le ministre de la Justice et des Relations avec les Institutions de la République, chef de délégation togolaise, Pius Agbetomey, a vite oublié la situation précaire des droits de l’Homme au Togo et plutôt vanté les avancées du Togo dans la mise en œuvre des recommandations acceptées durant le premier cycle de l’EPU qui s’est tenu en octobre 2011.
 
Le ministre a relevé des progrès dans la lutte contre la torture avec des textes votés tout récemment à l’Assemblée nationale, la promotion par le gouvernement togolais du genre et de la protection des femmes face aux inégalités et à la maltraitance, la modernisation de la justice et la réhabilitation des prisons.
 
Pour le membre du gouvernement, des initiatives ont été prises pour favoriser ces avancées. « Au cours des cinq années écoulées, le gouvernement, conformément aux orientations du chef de l’Etat, a pris de nombreuses initiatives pour mettre en œuvre les recommandations du conseil. Des succès ont été enregistrés », a déclaré Puis Agbétomé. Toutefois, il a relevé que « d’énormes efforts demeurent encore à faire dans plusieurs domaines». Le ministre de la Justice a sollicité la mobilisation de tous les partenaires. «Garantir la jouissance de tous les droits pour tous et partout», est une œuvre de longue haleine à laquelle le Togo ne peut y arriver tout seul », a-t-il relevé. Des contres vérités racontées par le ministre qui avait tout fait pour séduire ses interlocuteurs n’ont pas convaincu bon nombre de pays. L’essentiel pour lui, c’est de polir l’image du Togo à l’extérieur. Peut-on cacher le soleil avec la main ?
 
Toutefois, les « progrès enregistré » dans le domaine de l’enracinement de la démocratie au Togo dont le ministre fait cas n’ont pas reçu l’adhésion des pays qui ont formulé, à cette occasion, des recommandations pour le renforcement des droits de l’Homme au Togo. Ces pays , durant leur intervention, ont abordé des sujets de préoccupations sérieuses l’endroit du Togo, à savoir le recours à la force qui demeure au Togo, l’impunité des forces de sécurité et de défense impliquées dans le maintien de l’ordre, la prévention de la torture, la liberté d’association et de manifestation, entre autres. Pour d’autres pays, le Togo doit amender son code pénal pour enlever les peines de diffamation. Des pays comme le Mexique ont critiqué le Togo pour avoir mis dans le code pénal des peines contreles minorités sexuelles. Le Canada a déclaré qu’il faut que notre pays garantisse son environnement sécuritaire aux défenseurs des droits des personnes et la prise urgente des mesures contre le travail des enfants. Même le voisin ghanéen s’est mêlé de la danse en demandant au régime de Faure Gnassingbé de signer et ratifier le statut de Rome, c’est-à-dire son adhésion à la Cour pénale internationale (CPI). Le contenu et le nombre exact de ces recommandations seront connus dans les prochains jours.
 
La délégation togolaise était composée de 16 membres. Mais pour quels résultats ? Certains étaient visiblement distraits.
 
Notons que l’EPU est un cadre qui passe en revue tous les 4 ans les réalisations de l’ensemble des 192 pays membres de l’Onu en matière des droits de l’homme. Il donne l’opportunité à chaque pays d’exposer des mesures adoptées pour améliorer la situation. A cette période, des engagements sont souvent pris. Mais l’EPU apparait comme une simple formalité pour le pouvoir de Lomé qui va encore fouler aux pieds les recommandations et attendre 4 ans après pour pondre un rapport, et le cycle infernal continu.
 
Source : Robert Avotor, L’Alternative No. 567 du 04 Novembre 2016
 

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