Togo, Portrait : Focus sur l’Artiste plasticien togolais Richard Laté Lawson Body.


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Artiste plasticien du Togo, pétri de talents, nous sommes allés à sa rencontre pour mieux découvrir son univers artistique, ses tableaux, ses sources d’inspiration et ses projets. En attendant sa participation à la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, Richard Laté Lawson Body revient dans cet entretien sur son histoire d’amour avec l’art.
 
Bonne lecture !
 
Fabbi Kouassi ( FK ) : Décrivez nous votre histoire avec l’art.
 
Richard Laté Lawson Body ( RLLB) : Merci beaucoup pour la question. J’ai débuté en art en tant qu’apprenti calligraphe. Et plus tard, mes acquis en calligraphie m’ont permis de m’exprimer aisément en dessin. Depuis les bancs de l’école primaire jusqu’à l’université, ma grande passion était la philosophie des couleurs. Je ne perdais aucune occasion de m’exprimer à travers la peinture ou la poésie. Après quelques années d’études en marketing et stratégies à l’Université de Lomé, je me réinscris en apprentissage dans une grande imprimerie à Lomé pour élargir mes connaissances graphiques et surtout pour voir de près de nouvelles possibilités qu’offrent les couleurs. J’associe peintures et calligraphies et j’ai fais de nombreuses expositions individuelles ou collectives.
 
FK : Vous semblez jeune à quel âge avez-vous commencé à peindre ?
 
RLLB : En bon ? J’ai débuté à l’âge de 9 ans, comme je l’ai dis plus haut en tant qu’apprenti calligraphe chez feu Ettey François à la Grande Chancellerie de l’Ordre du Mono ( Présidence de la République togolaise ). Et c’était en 1995.
 
Fk : Que peignez-vous, qu’est-ce qui vous inspire ?
 
RLLB : Je peins la vie sous toutes ses formes. Qu’elle soit animale, minérale ou végétale. Je m’intéresse à l’environnement et à tout ce qui contribue à l’équilibre de la vie sur terre. Je rêve beaucoup et j’aime faire rêver à travers mes toiles. Ma plus grande source d’inspiration est l’homme, avec grand H bien sûr.
 
Fk : Comment devient-on artiste plasticien ?
 
RLLB : Artiste plasticien est le terme générique qui désigne finalement l’artiste contemporain. En effet, actuellement, l’artiste bien qu’il ait sa spécialité, utilise la vidéo, la photographie, le dessin, la sculpture… : de nombreux moyens d’expressions qu’il s’approprie pour réaliser ses œuvres. Pour devenir artiste plasticien vous devez réaliser des études dans des écoles, les Beaux-arts notamment. Plusieurs chemins sont possibles comme les arts décoratifs ou encore les arts appliqués. La branche des arts est assez grande avec beaucoup de ramifications, donc vous pouvez avoir un panel important de choix dans votre orientation. Mais on peut aussi devenir artiste plasticien comme autodidacte. Là, il faut se faire reconnaitre par les instances légales telles que les associations de gestions des droits collectifs comme le BUTODRA au Togo et appartenir aux associations d’artistes. Notons qu’il n’est pas obligatoire de faire une école pour être artiste, mais que celle-ci peut beaucoup aider à avoir une bonne carrière, et à maitriser l’organisation du monde artistique.
 
Fabbi Kouassi : Parlez-nous de quelques-unes de vos créations qui vous ont marqué ?
 
Richard Laté Lawson Body  : Rires. Au fait cette question m’est à la fois simple et difficile. C’est comme si vous demandiez à un parent de parler de son meilleur enfant. Laissez- moi plutôt vous parler de mes dernières créations sur le concept « la décomposition ou la recomposition ». Là, je me suis intéressé aux micros éléments de la nature que nous méprisons quelques fois sans raisons apparentes. Je fais allusion aux moisissures, à certains champignons, aux algues, aux virus bref la liste est longue.
 
Pour moi, certains de ces éléments sont le produit d’une certaine décomposition des déchets solides que nous produisons et qui finissent par se recomposer en êtres vivants utiles pour la plupart du temps. Il suffit de pousser nos recherches en la matière et nous verrons que la nature est formidable. Prenons juste l’exemple du biogaz ou encore de la pénicilline.
 
FK : L’art nourrit-il l’artiste que vous êtes dans ce Togo en crise permanente où le togolais se préoccupe plus de ce qu’il va manger plutôt que de s’offrir une œuvre d’art?
 
RLLB : Vous l’aviez si bien dit, nous sommes dans un pays où le commun des citoyens se préoccupe plus de ce qu’il va manger et où le taux de pauvreté avoisine les 60%. Je te réponds clairement que l’art ne nourrit pas son homme dans nos pays. Pour faire vivre l’art, il faut des édifices, des bâtiments bref une bonne urbanisation et une bonne politique en la matière avec une vision claire qui encourage le mérite et l’excellence. Nous sommes réduits à « vendre la bible devant la mosquée » et c’est bien dur. Mais aujourd’hui tout ceci nous a un peu formés et nous avons appris à voir le monde autrement. Nous ne nous limitons plus, surtout avec l’outil formidable que sont les NTIC, nous pouvons briser les frontières physiques et atteindre un public plus grand et plus diversifié. Je suis actuellement à Lomé mais je travaille avec mon agent qui réside à Dakar et tout se passe excellemment bien.
 
FK : À quand une exposition- vente de Laté ?
 
RLLB : Pour le moment, je suis en pleine création et j’ai quelques commandes à honorer. Je vous en ferai cas au moment opportun.
 
FK : Vos projets à court et moyen terme ?
 
RLLB : À court terme je continue mes créations et moyen terme je prépare une exposition avec mon agent dans le OFF de la 12e édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar.
 
Source : Fabbi Kouassi
 

 
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