Yark Damehane, le peuple attend toujours votre enquête sur la mort de Douti Sinandaré

Yark_Damehane

C’est vrai qu’au Togo, les enquêtes sur des sujets politiques sensibles n’aboutissent presque jamais.Mais le cas précis de Douti Sinandaré, le jeune élève de 19 ans copieusement molesté par les forces de l’ordre en avril dernier à Dapaong qui a ensuite succombé dès suite des coups reçus au ventre, doit être élucidé à tout prix.

C’est d’autant plus un impératif que le jeune est encore gardé à la morgue de Dapaong attendant bien sûr l’enquête que le ministre de la sécurité et de la protection civile, Yark Damehane, lui-même originaire de cette région, a promise au peuple togolais.

Qu’il nous souvienne la vaine tentative de nos autorités de disculper les forces de l’ordre de ce meurtre de Douti lorsque, maladroitement, des ministres de la République s’étaient affichés sur les écrans de la télévision nationale pour faire des démonstrations surréalistes et vraiment amatrices tendant à faire croire que le jeune élève n’était pas mort dès suite des coups reçus.

C’était en réalité une honte pour notre pays que de voir des ministres du gouvernement, de l’exécutif togolais, tomber dans une telle immoralité et une telle légèreté.

Il avait donc fallu, l’intervention des spécialistes et le certificat du docteur ayant opéré le jeune élève pour que, tête basse et plongées dans une honte sans pareille, nos autorités se résolvent à promettre une enquête sur la mort de ce jeune élève.

Depuis lors, silence radio. Yark Damehane a entretenu un silence de cimetière sur l’enquête qu’il est supposé avoir ouverte.

Pire encore, le prétendu responsable du tir tendu qui a froidement abattu l’autre élèves Anselme Gouyano n’a jamais été présenté ni au peuple togolais, ni à la justice. Il nous a juste été dit qu’il était mis aux arrêts. Eh pauvre Togo !!!!

Et pourtant, ce même pouvoir est passé maitre dans l’initiation des dossiers fantaisistes qu’il s’empresse très rapidement de faire enrôler par la justice pour peu que ces dossiers leur permettent de faire taire un adversaire politique ou de le clouer au pilori.

Voilà donc avec quelle incohérence, quelle inconstance, quelle immoralité, quelle cruauté et quelle méchanceté, nos dirigeants s’illustrent au sommet de l’Etat.

Il faut juste rappeler qu’au moment même où ces deux enfants étaient froidement abattus à Dapaong lors d’une simple marche pacifique d’élèves pour réclamer la reprise des cours, le pouvoir de Faure Gnassingbé avait vite fait d’interpeller des étudiants au campus de Lomé, de les juger en moins de 10 jours et de les condamner avec sursis pour les empêcher de s’activer à nouveau dans les mouvements de revendications des droits universitaires.

A ce niveau l’on n’avait pas besoin d’enquête, les têtes à faire tomber étaient d’emblée connues, mais quand il s’agit de mettre la main sur un corps habillé, qui était de service, donc régulièrement programmé par sa hiérarchie et qui s’est rendu coupable d’un meurtre, l’on met des mois pour le démasquer.

Il faut vraiment le dire, le ridicule ne tue pas au Togo. Les gens agissent comme s’ils étaient complètement blasés, en manque cruel de bon sens et même d’humanité.

Comment l’on peut-il s’expliquer qu’un élève qui meurt dans une manifestation dès suite des coups reçus puisse rester à la morgue, huit mois durant parce que l’autorité n’a pas encore fini l’enquête qui, manifestement n’est d’ailleurs pas encore ouverte ?

Comment un ministre de la sécurité peut-il réellement dormir la nuit avec un tel fardeau sur la tête s’il jouit encore d’un minimum de décence et de fibre humaine ?

Dans tous les cas, nous rappelons juste à monsieur le ministre de la protection civile, au cas où il l’aurait oublié, que le peuple togolais dans son ensemble, attend encore et toujours, l’enquête et ses résultats sur la mort de cet élève.

 

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