Yark Damehane, les âmes de Sinandaré et Sinalingue réclament toujours justice


anselme_douti

Personne en cette belle journée du 15 avril 2013 ne pouvait imaginer que la ville de Dapaong pouvait subir avant midi, un tel drame aussi choquant que révoltant.

La journée était paisible et tout le monde vaquait librement à ses charges du jour.

Sur les principales artères, taxis, motos, vélos circulaient normalement. Les piétons aussi. Les étals le long des rues étaient dressés, les boutiques bien ouvertes. Bref une journée aussi ordinaire que les autres…

Les élèves du primaire et du secondaire, bien que privés de professeurs depuis des jours, s’étaient résolus eux-aussi à faire le déplacement de leurs établissements respectifs, en tenue.

Mais, une fois à l’école et plus que jamais révoltés par le dilatoire et le faux-fuyant dont le pouvoir faisait montre à l’égard des revendications des enseignants, les élèves ont décidé, spontanément d’entreprendre une marche pacifique pour se rendre à la préfecture afin de réclamer, devant l’autorité, le retour en classe de leurs enseignants.

Démarche naturelle et même légitime. Qui pouvait imaginer qu’une telle initiative venant d’innocents élèves pouvait tourner au drame ?

En réalité personne sauf peut-être les bruts animés d’esprits bestiaux, spécialisés dans la banalisation de la vie humaine.

Mais oui, à peine les enfants avaient envahi les principales artères de la ville de Dapaong que les forces de l’ordre et de sécurité ont cru devoir s’activer à leur manière. Vraiment incroyable !!!

Jets de gaz lacrymogènes ponctués de matraques pleuvaient sur ces enfants, tout aussi naïfs qu’inoffensifs. Merde. Et puis… tirs à balles réelles sur la masse compacte d’enfants attroupés autour du commissariat de Dapaong.

Et ce qui devrait arriver, arriva. Anselme Gouyano Sinandaré a pris la balle à bout portant, ce que le Premier Ministre Arthème Sélégodji qualifiera plus tard sur RFI de « tir tendu » sur le petit d’à peine 13 ans, en classe de CM2.

Ah oui, l’agent a mis un terme, sur le champ à la vie de cet enfant innocent qui ne réclamait que son droit de se faire instruire comme le recommande notre Constitution.

Mais ce n’est pas tout, un autre, Douti Sinalingue, recevra lui aussi des coups de pieds tout à fait animaliers dans le ventre et partout.

Il en mourra quelques jours plus tard malgré l’intervention chirurgicale qui a été faite à son abdomen par un médecin chevronné. Tellement les coups qu’il a reçus étaient d’une telle sauvagerie qu’ils ne lui ont laissé aucune chance de survie.

Deux enfants naïfs et innocents sont donc complaisamment abattus, une bavure qui a créé une onde de choc à travers le monde entier au point où la France qui était restée en retrait a sorti un communiqué depuis Paris pour condamner l’acte et appelé à l’apaisement.

Mais auprès de nos autorités, aucun émoi. Le Président de la République, parfaitement indifférent ira quelques jours plus tard à Niamtougou soit à peine à une centaine de km du lieu du drame, pour distribuer pèles, houes et machines à coudre …aux artisans dans une tenue tout à fait décontractée.

Il y avait d’ailleurs pris un bon bain de foule sans scrupule ni mesure avec sousrire aux lèvres.

Seuls Yark Damehane et quelques cadres des savanes qui disent avoir été dépêchés par Faure s’étaient rendus sur les lieux pour présenter leurs condoléances aux familles.

Il a fallu le 26 avril soit 11 jours après pour qu’au cours de son discours marquant la fête de l’indépendance du Togo, Faure Gnassingbé s’incline devant la mémoire des deux enfants lâchement tués par les forces de l’ordre.

Mais le comble dans tout cela reste le mensonge de Yark Damehane qui, devant la pression de la synergie des travailleurs, avait juré que l’agent indélicat qui avait tiré sur le petit Anselme était aux arrêts qu’il devrait être traduit en justice.

Près d’un an après, les familles des deux victimes, les populations des savanes ainsi que le peuple togolais dans son ensemble attendent toujours de voir le sort qui sera réservé à cet assassin. Mais rien et toujours rien. Au contraire, nos autorités font tout pour faire taire cette affaire.

Le second dont l’abdomen était déchiqueté par des violents coups de pieds des policiers n’a d’ailleurs été inhumé qu’en début de cette année.

Mais dans quel pays sommes-nous vraiment ?

Comment des hommes sensés, disposant de toutes leurs facultés peuvent tomber à un tel niveau de banalisation de la vie humaine ?

Voilà qui fait d’ailleurs douter de la sincérité de Yark Damehane lorsqu’il affirmait la semaine dernière que le lieutenant Pehezi, hauteur de l’assassinat du CB de Bassar allait subir la rigueur de la loi.

S’il n’a vraiment rien fait dans le cas des deux élèves, originaires de son milieu, c’est dans le cas du CB qu’il agira ? Nous attendons de voir la suite.

 
togoinfos
 

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