A Paris, Faure a tout dit sauf l’essentiel

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Avec quels moyens, le Président de la République du Togo, Faure Gnassingbé et sa délégation ont-ils fait le déplacement et le séjour de trois jours en France ?

La question n’est pas insensée, elle vaut tout son pesant d’or au regard des déclarations que le Chef de l’Etat du Togo a faites au perron de l’Elysée pour résumer ses échanges avec François Hollande.

Nous n’y étions pas, mais le site officiel du Togo, republicoftogo.com, a bien fait de transcrire littéralement les propos des deux Chefs d’Etat devant la presse, les médias français.

L’on retient pour l’essentiel que François Hollande s’est expliqué aux français sur les raisons qui l’ont motivé à recevoir le Président du Togo.

Il est allé commander deux vedettes en Bretagne, il a engagé ses soldats au Mali aux côtés des forces françaises etc.

François Hollande qui respecte bien son opinion savait donc qu’il devait aux français des explications par rapport à cette audience. C’est ce que doit faire un Président qui a conscience qu’il tient son pouvoir du peuple.

Mais qu’a dit notre cher Président sur le Perron de l’Elysée ? « Effectivement, je suis venu ici ».

C’est par cette phrase que Monsieur le Président du Togo a commencé son intervention comme si quelqu’un doutait de ce qu’il soit réellement à l’Elysée, comme si aller à l’Elysée était pour lui un vrai défi.

Ensuite, il dit avoir félicité le président Hollande pour son engagement pour l’Afrique, pour le Mali etc.

Il l’a également félicité pour la Conférence qu’il a convoquée au mois de décembre pour la paix et la sécurité. Il faut juste préciser que la conférence en question n’a pas encore eu lieu, mais le Président français en a déjà reçu les félicitations de son homologue togolais.

Faure Gnassingbé a poursuivi son développement en parlant de la convergence des points de vue entre la France et le Togo sur la plupart des sujets développés au conseil de sécurité, le Mali, la Syrie, la RCA….

Il a ensuite invité Hollande à se faire l’avocat de la RCA pour éviter que ce pays ne devienne un sanctuaire pour les terroristes….

Arrêtons-nous un instant sur tous ces propos de notre chef de l’Etat.

Qu’avons-nous à mettre sous la dent, nous en tant que togolais dont il vient d’utiliser l’argent pour aller en France ? Rien.

Et c’est en ultime mot, en conclusion, dans une et unique phrase que Faure Gnassingbé déclare ceci à propos du Togo dont il est le Président.

« J’ai assuré qu’au Togo, nous ferons, nous continuerons de faire des efforts pour le dialogue politique et pour renforcer la démocratie » et ensuite il remercie. C’est fini.

Et à Hollande de reprendre la parole pour réexpliquer davantage le pourquoi de cette audience.

« Hier, le Président (togolais) était en Bretagne, où il était dans les chantiers de Lorient, pour la livraison de patrouilleurs ; la sécurité maritime lui a aussi été exposée. La Bretagne est une région dynamique qui, même si elle connait des difficultés, a aussi des commandes et peut avoir un avenir ! C’est le sens de ce que nous faisons aussi et je suis heureux que vous ayez pu le constater » a déclaré le Président Hollande.

Autrement dit, il rassure les français de ce que le Togo leur a apporté de l’argent en commandant des patrouilleurs et en cela il se devait de recevoir son Président ne serait-ce que par courtoisie et par reconnaissance.

Il y a juste une question qui nous taraude l’esprit. Qui a dit à republicoftogo de publier de tels propos qui donnent le désagréable sentiment que notre Président se préoccupe très peu du devenir des togolais ?

Quel intérêt le Togo et les togolais peuvent-ils tirer de ce voyage de Faure Gnassingbé à Paris s’il y est allé juste pour parler des autres ?

Le Togo n’a rien à vendre à l’international ? Pas d’atouts ? Pas de potentialités d’investissements ? Pas besoin de soutien de la France pour des réformes ?

Sans trop de commentaire, nous reprenons le transcrit du site officiel pour nos lecteurs.

Voici la transcription des deux interventions

François Hollande : ’Quelques mots pour dire que j’ai accueilli le Président du Togo. Nous avons évoqué les questions de sécurité en Afrique de l’Ouest.

Nous aurons l’occasion d’y revenir lors du Sommet qui sera organisé, au mois de décembre, entre la France, l’Europe et l’ensemble des pays africains.

Là-dessus, je sais le rôle que joue le Togo, l’appui qui a été donné à l’action internationale que nous avons engagée au Mali. Il y a des forces togolaises qui sont présentes dans le cadre de la MINUSMA.

Nous avons aussi une coopération économique qui a été encore renforcée ces dernières heures, notamment par rapport au port de Lomé.

L’Agence française de développement joue tout son rôle ; les entreprises françaises répondent à des appels d’offre qui peuvent leur être lancés, en sachant que l’économie togolaise est dynamique mais, qu’en même temps, ses ressources restent limitées.

Je veux terminer en disant combien je porte un grand prix à la démocratie, aux élections en Afrique – quels que soient, d’ailleurs, les pays – et combien il est important qu’il y ait – c’était le cas d’ailleurs au Togo – des élections qui soient pluralistes et qui permettent ensuite la réconciliation et le travail en commun.

Dernier point que je voulais évoquer, nous en avons parlé avec le Président, c’est l’insécurité qui reste un problème.

Un problème, pas simplement pour les Français qui peuvent résider dans une partie du continent, sur les sites qui sont les plus exposés ; c’est aussi un problème pour les Africains face à des groupes qui se livrent à des actions terroristes.

Pour ce qui concerne le prêtre qui a été enlevé dans la nuit de mercredi à jeudi, et qui a sûrement été emmené du Nord du Cameroun vers le Nigéria, nous vérifions toutes les informations qui peuvent nous être données.

J’aurai tout à l’heure un échange avec le Président BIYA du Cameroun. Nous faisons tout pour le retrouver, tout pour le faire libérer, tout en rappelant qu’il y a des zones où nous devons faire très attention.

Mais la lutte contre le terrorisme, cela reste notre préoccupation et notre action commune.

Ce n’est pas parce que nous avons mené une action qui a été réussie au Mali et que nous avons permis à ce pays de retrouver son intégrité territoriale, que nous en avons terminé avec le terrorisme.

Il est encore présent sous différents visages et différentes formes. Pas simplement dans les pays que l’on identifie comme les plus exposés.

Il est partout, il peut aller partout et notamment en Centrafrique où nous faisons très attention. C’est pourquoi le Conseil de Sécurité des Nations-unies va être amené à prendre, une nouvelle fois, des résolutions, pour qu’il n’y ait rien qui puisse créer une situation ou des religions puissent s’affronter les unes les autres.

Voilà le sens de ce que nous avons à faire et toute l’importance que j’attache à la réunion du mois de décembre qui va rassembler tous les Africains

Faure Gnassingbé : Effectivement, je suis venu ici.

D’abord, j’ai voulu rendre hommage à la France et au Président HOLLANDE pour son engagement aux côtés de l’Afrique. Son engagement qui a permis de sauvé le Mali, mais qui va au-delà.

Je l’ai félicité pour la Conférence qu’il a convoquée au mois de décembre pour la Paix et la Sécurité, parce que nous devons tirer toutes les leçons de ce qui s’est passé au Mali.

Si nous étions tentés de l’oublier, la situation en RCA vient nous rappeler que cela peut se reproduire demain, partout dans d’autres pays.

Il est important que, si cette fois-ci la France est accourue à notre aide, demain le continent africain puisse se doter des moyens et des capacités militaires qui lui permettent de répondre à ces défis-là.

L’Afrique doit prendre toute sa place dans la lutte contre le terrorisme international.

J’ai également remercié, et je me suis félicité de la collaboration qu’il y a entre la France et le Togo, au Conseil de sécurité des Nations-Unies.

Nous avons eu des convergences de points de vue sur pratiquement toutes les questions depuis le Mali, : la question de la Syrie et la question de la RCA.

J’ai prié le Président Hollande de se faire l’avocat de la RCA, de se faire l’avocat de l’Afrique, de façon à ce que ce pays ne tombe pas dans l’oubli.

J’ai dit qu’à mon avis, si la France ne prend pas le leadership, ne mobilise pas la communauté internationale, nous risquons d’avoir un sanctuaire pour les terroristes en RCA.

Et cela nous ne pouvons pas l’accepter. Bien sûr, la France le fera en collaboration avec les pays de la CEAAC, qui est une organisation régionale et qui a également des forces dans ce pays.

Voilà ce que nous avons dit, j’ai assuré qu’au Togo, nous ferons, nous continuerons de faire des efforts pour le dialogue politique et pour renforcer la démocratie. Merci beaucoup’.

François Hollande : Hier, le Président (togolais) était en Bretagne, où il était dans les chantiers de Lorient, pour la livraison de patrouilleurs ; la sécurité maritime lui a aussi été exposée.

La Bretagne est une région dynamique qui, même si elle connait des difficultés, a aussi des commandes et peut avoir un avenir ! C’est le sens de ce que nous faisons aussi et je suis heureux que vous ayez pu le constater. Merci ».

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