Le président Ghanéen, Nana Akufo-Addo vient de mettre à la disposition des localités du pays 307 ambulances, dans le cadre du projet dénommé : « Une circonscription, une ambulance ». Au Togo, lorsqu’il s’est agi, en août 2018 de faire don d’ambulances, le gouvernement, à travers la ministre Victoire Tomégah-Dogbé, a préféré acheter deux tricycles qui ont été transformés en ambulances.
Dans un pays où l’alternance au pouvoir est ancrée dans la tradition politique, les chefs d’Etat tentent de marquer leur passage par des résolutions ou des réalisations que leurs prédécesseurs n’ont pas pu concrétiser. Cela se passe en Occident, mais aussi en Afrique. C’est le cas actuellement au Ghana. Ce mardi 28 janvier 2020, le chef de l’Etat, Nana Akufo-Addo a lancé la distribution de 307 ambulances. Cela équivaut à la totalité des localités devant être couverts par le projet du gouvernement dénommé : « Une circonscription, une ambulance ».
Selon le chef du Service national d’ambulance, Prof Ahmad Nuhu Zakariah, les nouvelles ambulances sont toutes assurées. «Les ambulances ont été traitées comme tous les autres véhicules du gouvernement et comme elles sont assurées maintenant, cela nous réjouit. Dans le passé, nous avions beaucoup de défis. Avec cette assurance multirisque, cela nous enlève le fardeau du cas où il y a un accident impliquant les ambulances », a-t-il déclaré.
Dans la foulée de cette mise en circulation des ambulances, le gouvernement a lancé le recrutement de 575 techniciens médicaux d’urgence dont 450 sont déjà mis à la disposition du ministère de la Santé en vue de leur déploiement.
Initialement, la mise à disposition devrait avoir lieu le 06 janvier 2020, mais l’opération a été reportée par le chef de l’Etat ghanéen sur le 28 janvier 2020. A en croire les médias ghanéens, les premières ambulances ont été livrées en septembre 2019, mais lors d’une rencontre avec la presse, Nana Akufo-Addo a indiqué qu’il préférerait qu’elles soient toutes prêtes avant la distribution, afin d’éviter toute accusation de parti pris. «La ministre de l’Initiative spéciale de développement m’a dit que certaines des ambulances étaient prêtes et m’a demandé si elle devait les distribuer et j’ai dit non, elle ne devrait pas. Elle devrait attendre que les autres soient prêtes pour que nous puissions toutes les distribuer en même temps », a déclaré Akufo-Addo.
Une décision qui a été critiquée par la classe politique de l’opposition ainsi que des organisations de la société civile ghanéennes qui ont exprimé leur déception vis-à-vis de la décision gouvernementale, à cause de l’urgence que représentent ces ambulances.
Malgré les critiques, il y a lieu de souligner que l’initiative du régime Akufo-Addo est louable. Rares sont ces pays dont les dirigeants réfléchissent à de pareilles solutions pour soulager les populations.
Au Togo, les populations vivent depuis 2015 un mandat présidentiel placé sous le sceau du social. Et des actions sociales, elles en ont vu de toutes les couleurs. De celles qui s’apparentent à la violation de la dignité humaine aux insultes pures et simples en passant par les dénigrements et autres, Faure Gnassingbé et sa clique ont voulu faire croire qu’ils peuvent encore être ingénieux, après plus de 50 ans de pouvoir.
En août 2018, lors de la 32ème édition de la fête traditionnelle Adzinukuzan célébrée dans la préfecture de Vo, la ministre du Développement à la base, Victoire Tomegah-Dogbé, native du milieu, a rassemblé ses frères et sœurs autour d’une cérémonie de remise de deux ambulances de « dernière génération ». Ces « ambulances » destinées à une prise en charge rapide des femmes enceintes et malades du milieu ne sont autre que des tricycles…
A cause de ces engins non adaptés aux routes du milieu, on a vanté les chimériques mérites du fils d’Eyadéma, Faure Gnassingbé. La ministre a fait danser ses frères et sœurs jusqu’à la sueur pour, disent-ils, manifester leur joie.
Mais au sein de la communauté, ce don a été perçu comme une insulte et un mépris. « Les habitants de Vogan sont à ce point si attardés, si rétrogrades et si villageois que les autorités en soient venues à les voir de haut en leur faisant don de tricycles au lieu d’ambulances ? » C’est l’une des nombreuses questions que ce geste a suscitées. Et pourtant, le gouvernement avait la possibilité, non pas d’offrir, mais de mettre à la disponibilité des populations de véritables ambulances.
Au lieu de prendre au sérieux les besoins réels des populations comme le fait le gouvernement ghanéen, Faure Gnassingbé et sa minorité pilleuse préfèrent se vautrer dans le ridicule. Heureusement qu’au Togo, ça ne tue pas. Mais ce qui fait fondamentalement la différence, c’est qu’au Togo, c’est la même équipe qui se recycle depuis 1967. Le fils a succédé au père dans un bain de sang et les énergies sont consacrées à son projet d’enracinement de la dictature.
G.A.
source : Liberté