Aéroport de Lomé : un problème informatique perturbe le trafic


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Depuis quelques jours, l’aéroport international Gnassingbe Eyadema de Lomé connaît des problèmes informatiques qui ont une répercussion sur le trafic. Cette situation a commencé depuis deux semaines et commence à faire des vagues. Joséphine Bawa s’est glissée dans le système. Enquête.

A l’aéroport international de Lomé, c’est le grand désordre. Un problème électrique aurait bousillé plusieurs appareils, selon diverses sources que nous avons approchées. Les différents services sont affectés et presque tout se fait mécaniquement. Les perturbations les plus notables concernent la gestion des informations relatives aux passagers. Le réseau informatique de l’aéroport ne fonctionne plus et il est devenu impossible d’éditer et d’imprimer les coupons. Les informations parvenant des agences de voyages, de l’ASECNA et des compagnies aériennes seraient stockées sur les serveurs de la SALT sans que le personnel puisse les utiliser. Le processus est géré à la main, ce qui occasionne retard, inefficacité et colère. Les informations circulent par bribe et les principaux responsables n’ont pas envie de parler. Nos tentatives pour avoir des explications officielles de la Société Aéroportuaire de Lomé Tokoin (SALT) se sont heurtées à un mur de silence.

Nous avons pu nous approcher de certains services et des voyageurs pour relever leurs impressions. Selon des témoignages de passagers que nous avons interrogés sur place, le traitement manuel des cartes d’accès à bord des avions crée de sérieuses nuisances. « Dans le couloir de transit, on doit s’aligner et attendre qu’on vous appelle avant de récupérer la carte d’accès à bord », nous a confié une passagère malienne que nous avons abordée dans une boutique free shop de l’aéroport, après les formalités de transit ce dimanche. La dame visiblement soulagée parle de “parcours de combattant“. « Le problème c’est la mauvaise communication ou le manque de communication », déclare un Togolais dépité qui devrait se rendre à Ouagadougou. Et il ajoute: « le commandant de bord nous a annoncé qu’on attendait quelques passages et qu’on pourrait partir dans 10 minutes. Mais l’attente a été dix fois plus longue ». « Nous avons passé plus d’une heure dans l’avion à attendre des passagers dont les papiers sont transmis au compte-goutte à l’équipage », confirme un Ivoirien, en provenance de Lagos et qui a transité par Lomé.

La compagnie Asky enregistre beaucoup de retards depuis le début du problème informatique
La compagnie Asky enregistre beaucoup de retards depuis le début du problème informatique

La faute n’est pas aux compagnies aériennes mais c’est sur elles que les voyageurs se déversent. « Certains passagers se plaignent de chaleur et d’attente trop longue », nous confie un membre de l’équipage d’Asky qui a requis l’anonymat. «Certains haussent le ton et menacent de descendre de l’avion, mais nous essayons de leur expliquer la situation ». L’aération dans certains avions ne permettant pas de supporter une attente au sol trop longue, les pilotes ne savent à quel saint se vouer. «C’est un problème technique, il faut seulement espérer qu’il soit vite régler pour retrouver une navigabilité normale à l’aéroport de Lomé », nous confie philosophe un pilote visiblement expérimenté, mais qui n’a pas souhaité être nommément cité.

Lomé, Aérodrome sûre

Le 23 Mai passé, la Société Aéroportuaire de Lomé Tokoin (SALT) qui gère l’aéroport de Lomé a reçu un certificat d’aérodrome de l’ASECNA comme « aérodrome sûre ». Cette reconnaissance concerne le fait que l’aéroport de Lomé n’ait enregistré d’accident. D’autres critères sont également considérés, parmi lesquels la qualité des services, la formation du personnel, la maintenance… Du côté de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile du Togo, on apprend que l’aéroport du Togo est le premier des pays de l’ASECNA à avoir cette certification.

La compagnie Asky dont le hub se trouve dans la capitale togolaise est sans nul doute la principale victime de ce problème informatique. Ses avions accusent du retard et la gestion des passagers en transit devient de plus en plus difficile. Il arrive que certains ratent leurs correspondances, obligeant la compagnie à les prendre en charge à Lomé, en attenant un prochain vol.

L’aéroport de Lomé dont l’extension est en cours – une nouvelle aérogare est en cours de construction – devra penser à adapter ses installations à l’augmentation exponentielle que connait du trafic, depuis le démarrage d’Asky, “la compagnie panafricaine“.

Joséphine Bawa

Le Temps

 

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