Le débat sur la fameuse lettre de félicitations du président français Emmanuel Macron à Faure Gnassingbé se poursuit. Dans un tweet en date du 28 mai 2021, le député Sébastien Nadot écrit : « #Togo Emmanuel Macron a bien félicité Fauré Gnassingbé pour son élection comme Président du Togo en février 2020. 2 questions cependant : – pourquoi avoir mis plus d’un an pour le reconnaître publiquement ? – sur quelles informations et résultats est basée cette reconnaissance ? »
Pour en arriver là, l’élu a adressé un questionnaire au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Il s’interrogeait sur l’authenticité de la lettre de félicitations adressée à Faure Gnassingbé pour reconnaître sa victoire à la présidentielle de février 2020. Il soutient cette interrogation par le fait qu’un courrier a circulé sur les réseaux qui ne sont pas le principal canal de diffusion des messages officiels de la République française. Pendant ce temps, « nulle trace de ces félicitations adressées au nom de la France à M. Faure Gnassingbé, ni sur le site de l’ambassade de France au Togo, ni sur celui de France diplomatie, ni sur celui de l’Elysée comme il en est d’usage en pareilles circonstances ».
En réponse à cette interpellation, le ministre français des Affaires étrangères a indiqué, dans une réponse publiée au journal du 25 mai 2021, qu’Emmanuel Macron a véritablement adressé un courrier à Faure Gnassingbé. « Ces courriers relèvent de la courtoisie internationale à l’occasion de l’élection d’un chef d’Etat », répond le ministre qui estime, par ailleurs, que la France n’a pas l’habitude de diffuser la correspondance entre chefs d’Etat.
A l’analyse de cette réponse, on arrive à deux interprétations majeures. La première est que n’ayant pas mis la lettre de félicitations sur les sites officiels, l’administration Macron voulait simplement éviter que cela lui retombe dessus quand viendra le moment de solliciter de nouveau le suffrage des Français. Un président qui est à son premier mandat ne s’affiche pas avec n’importe quel président.
La seconde interprétation, c’est que les officiels français ne veulent pas dire ouvertement qu’ils reconnaissent la victoire de Faure Gnassingbé. C’est la raison pour laquelle Jean-Yves Le Drian parle de « courtoisie internationale ». Pour faire croire que la France n’intervient pas dans la politique intérieure du Togo.
Malgré la réponse donnée par le chef de la diplomatie française, la question du député Nadot doit être répondue. « Sur quelles informations et résultats est basée cette reconnaissance ? », s’est-il interrogé. Pourquoi Emmanuel Macron ne félicite-t-il pas des présidents comme Bachar Al Assad au nom de la courtoisie internationale ?
G.A.
source : Liberté