Le Directeur de la publication du quotidien d’information, Liberté a passé une grande partie de la journée de jeudi à répondre à des questions des enquêteurs et du Doyen des juges d’instruction dans le cadre du dossier des incendies des marchés de Lomé et Kara. Il est reproché à M. Aziadouvo, un article qu’il a publié dans son édition du 18 mars dernier. Dans ledit article, le quotidien Liberté rapportait des faits de tortures qui auraient été commis sur la personne de Tométy Toussain, encore connu sous le nom de Loum Mohamed, l’un des inculpés dans ce dossier.
«Depuis le matin, le Directeur de publication du journal Liberté Zeus Aziadouvo a été convoqué à la gendarmerie. On lui avait demandé de se présenter immédiatement ou dès réception de la convocation. Nous l’avons accompagné à la gendarmerie où il a été écouté. Dans un premier temps on nous a fait comprendre qu’il a publié un article depuis lundi dans son journal et dans son article, il aurait dit que l’un des inculpés dans le dossier des incendies, notamment Loum Mohamed a été torturé et on aurait fait pression sur lui afin qu’il dénonce les membres de l’opposition », a confié à Afreepress, Me Claude Amégan, l’un des conseils du journaliste.
À l’issue de l’interrogatoire, le journaliste au gabarit de catcheur, a été laissé libre mais inculpé de « complicité de groupement de malfaiteurs » et mis sous contrôle judiciaire. Il ne devra plus se prononcer sur l’affaire jusqu’à la fin de la procédure dont il est l’objet, a appris l’Agence Afreepress. « Nous venons de nous entretenir avec le Doyen des juges d’instruction qui vient de nous dire qu’il est en train d’inculper M. Aziadouvo comme complice des incendies des marchés et complice de groupement de malfaiteurs. Nous lui avons fait remarquer que M. Aziadouvo est journaliste et qu’il y a le code de la presse qui régit toute infraction qui rentre dans ce cadre. Il sera rappelé pour être écouté sur le fond, j’ai peur pour notre justice. M. Aziadouvo est journaliste et il y a un code de la presse qui régit la profession de journaliste au Togo. C’est ce code qui sanctionne le journaliste en cas de délit de presse, en cas d’infraction et ce n’est pas le juge d’instruction qui peut appeler un journaliste et l’inculper pour un délit de presse, nous disons qu’il y a un sérieux problème », a dénoncé Me Amégan.
Plusieurs responsables du Collectif Sauvons le Togo (CST, opposition), sont inculpés dans le cadre de cette même affaire. M. Aziadouvo est le premier journaliste togolais à être inculpé pour cette affaire. Depuis 2004 les délits de presse sont dépénalisés au Togo.
Image Zeus Aziadouvo au sortir de son audition chez le juge d’instruction. (C) Afreepress
afreepress