Bien que ce terme soit plus souvent consacré au monde médical, c’est de la politique dont il est question cette fois. Ça donne des démangeaisons et des urticaires, ce que l’opposition compte organiser le 21 mai prochain. Non pas que le régime ne soit pas au courant de comment se passe les manifestations politiques avec à l’avant-garde JPF et ses alliés de lutte, la CDPA et le PSR, mais compte tenu du climat social qui le précède.
Il est connu que les évêques sont comme des représentants du pape dans les pays, et s’ils en viennent à appeler le peuple à prendre ses responsabilités compte tenu de la mauvaise foi d’une frange des acteurs politiques, c’est dire que l’heure est grave et que le risque de voir beaucoup de fidèles d’églises se mêler à la manifestation, est grand. Surtout si ces fidèles réalisent aussi qu’ils n’ont d’autres moyens de pression que les mouvements populaires pacifiques ordonnés.
Avec le développement des réseaux sociaux, ce n’est pas tant les cris des populations qui feront plier le régime, mais bien l’écho que cela aura au-delà des frontières. Car le Togo va revenir très vite sur la scène internationale, non pas pour ses supposés progrès dans des domaines difficilement reconnaissables, mais pour refus d’effectuer des réformes qui assainissent le climat sociopolitique. Et ça, c’est très « faure », vu de l’extérieur.
Depuis l’arrêt des marches qui ont été décriées par certains, personne n’a proposé d’alternative pour donner tort à Jean-Pierre Fabre et ses alliés. Pas même Faure Gnassingbé qui a eu tout le temps, mais qui le passe entre deux avions pour des déplacements qui n’apportent pas grand-chose au peuple. Des gens ont traité les marcheurs de tous les noms. Et on pensait que la lutte était finie et que l’homme et les siens étaient à bout de souffle. Après un an de mandat social, le constat est désolant : Faure ne veut pas céder une parcelle de pouvoir. Seulement, le pays risque d’être gouverné autrement, surtout avec la lettre pastorale des évêques qui ont décidé, après une trop longue attente, de « faire leur part ».
La lettre des Évêques du Togo sort les « opposants » de leur léthargie | Caricature : Donisen Donald / Liberté
La lettre des Évêques du Togo sort les « opposants » de leur léthargie | Caricature : Donisen Donald / Liberté
Maintenant la balle est dans le camp de tous les Togolais avides de voir autre chose que ce que le régime actuel propose. On a vu et lu des millions de réactions sur les réseaux sociaux à propos de sujets d’intérêt national. Aujourd’hui, l’heure n’est plus à se cacher derrière les ordinateurs, mais à manifester son désaccord à la manière dont le Togo est géré. Et le 21 prochain –bizarrement l’inverse du chiffre 12, en rappel du 12 juin 2012-, l’occasion sera donnée aux citoyens d’afficher leurs convictions. « Un esclave qui ne peut pas assumer sa révolte ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort », prévenait Thomas Sankara. S’il est vrai que les Togolais sont devenus des esclaves du régime actuel, sauront-ils démontrer qu’ils assument leur indignation ? Rendez-vous le 21 mai prochain.
Source : Liberté
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