Passé en octobre 2018, le concours de recrutement dans le secteur de l’Education peine à livrer ses résultats. Ceux de la Santé et de la Justice ont été publiés dans l’intervalle de sept à huit mois alors que ces concours ont eu lieu bien après celui de l’Education. La longue attente fait que les candidats sont dans l’angoissent.
Au Togo, l’administration semble fonctionner à tâtons. Dans certains ministères, les résultats des concours de recrutement ne parviennent aux candidats qu’après plusieurs mois, voire des années d’attente. C’est le cas aujourd’hui du concours national de recrutement d’enseignants du primaire et du secondaire général pour le compte du ministère des Enseignements Primaire, Secondaire et de la Formation Professionnelle. Depuis octobre 2018 des milliers de personnes attendent d’être fixées sur leur sort, mais rien ne semble pointer à l’horizon.
A bientôt un an de ce concours, l’attente se ressent de plus belle et l’espoir s’amenuise pour certains. Et pour cause. Bientôt la rentrée scolaire. « Quand nous avions passé le concours en octobre 2018, nous avions pensé que les résultats seraient disponibles et que nous serions dans nos lieux d’affection au plus tard à la rentrée 2019-2020. Nous constatons maintenant que nous devons encore attendre », se désole un candidat.
Pour ce concours, le gouvernement avait mis en jeu 2000 postes dont 1000 pour les préscolaires et le primaire, 650 pour le 1er cycle du secondaire (collège) et 350 pour le 2nd cycle (lycée). Le concours avait également été ouvert aux enseignants volontaires. « Les enseignants volontaires et les volontaires nationaux de l’enseignement âgés de 18 à 50 ans au plus et remplissant les conditions ci-dessous, sont autorisés à faire acte de candidature. B1- Préscolaire et primaire : les titulaires du baccalauréat deuxième partie ou du Certificat d’Aptitude Pédagogique (CAP) 1er degré ou encore du Certificat Elémentaire d’Aptitude Pédagogique (CEAP). B2-Premier cycle du secondaire : les titulaires d’une licence en lettres modernes, anglais, histoire, géographie, mathématiques, sciences physiques, sciences de la vie et de la terre ou du CAP-CEG. B3- Second cycle du secondaire : les titulaires d’une maitrise ou d’un master en lettres modernes, anglais, anglais, allemand, histoire, géographie, philosophie, mathématiques, sciences physiques, sciences de la vie et de la terre ; d’une licence, d’une maitrise ou d’un master en espagnol ou en allemand ; et du certificat d’aptitude au professorat de l’éducation physique et des sports (CAPEPS) pour l’éducation physique et sportive », précise la partie B de l’article 2 du communiqué annonçant le concours.
En clair, des dispositions spéciales avaient été mises en place en vue de la participation au concours des enseignants volontaires et des volontaires nationaux de l’enseignement. Pour cette catégorie, la situation est plus préoccupante. Le retard de la publication des résultats du concours sonne comme une prolongation de leur précarité. « Si au moins nous savons ce que les résultats du concours donnent, on serait tranquilles. Nous sommes dans une situation précaire alors que nous faisons le même boulot que nos collègues qui sont titularisés. On pensait que notre calvaire allait finir à la rentrée 2019-2020. Nous y croyons encore et vivement que les résultats soient publiés avant », déclare un enseignant volontaire candidat.
Si le gouvernement a intégré cette catégorie d’acteurs au concours, c’est parce qu’il est conscient de leur précarité. Depuis plusieurs années, les enseignants volontaires et les volontaires nationaux de l’enseignement attirent l’attention de l’autorité sur les difficultés auxquelles ils font face. La réponse à leurs multiples sollicitations devrait émaner de ce concours. Mais ce qui rend l’attente encore plus angoissante, c’est qu’il n’y a aucune communication autour de l’affaire. « Nous sommes angoissés et nous nous posons beaucoup de questions. Les besoins en termes de personnel enseignant n’existent-ils plus ? Qu’est-ce qui bloque en fait la publication de ces résultats ? », s’interroge l’enseignant.
Les résultats du concours de recrutement dans le secteur de l’éducation peinent à être publiés alors que ceux de la santé ou encore de la Justice sont connus. En juillet dernier, les résultats du concours de recrutement paramédical, session du 5 décembre 2018, ont été publiés. Dans la même période, les candidats au concours de recrutement direct de fonctionnaires, session du 30 janvier 2019, pour le compte du ministère de la Justice ont pu consulter les résultats. Ceux de l’enseignement attendent encore. Et pourtant, tous les concours s’organisent sous l’égide du ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme administrative.
A quelques jours de la rentrée, le ministre de la Fonction publique, Gilbert Bawara doit accélérer les choses pour que les candidats puissent être situés.
G.A.
source : Liberté