De guerre lasse, les prédateurs de Olivier Amah ont fini par lâcher prise


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Vendredi à 9h, à la Cour d’Appel de Lomé, Olivier Amah, cet ancien commandant qui donne du tournis au pouvoir de Faure Gnassingbé, a finalement recouvré sa liberté dite « provisoire » selon un concept propre au Togo.

Cette libération est contenue dans un arrêt douloureusement rendu par la chambre d’accusation de cette tristement célèbre Cour, après deux prorogations juridiquement infondées.

Du coup, c’est la joie à son comble auprès des amis et sympathisants de ce dernier, mais aussi auprès de tous les combattants de la vie qui voient justement en son incarcération une sottise humaine de plus dont l’actuel régime du Togo s’est désormais rendu spécialiste.

Car à tout point de vue, rien ne justifiait l’interpellation et l’incarcération pendant neuf mois de cet ancien officier de l’armée togolaise qui a décidé, suite à une autre injustice, de s’assumer pleinement dans la défense des droits de l’homme dans notre pays.

En effet, Olivier Amah, a été arrêté pour la deuxième fois, suite à une interview anodine qu’il a accordée à la défunte radio Légende dans laquelle il interpellait la conscience des officiers des FAT qui se doivent de dire la vérité au Président de la République concernant la situation instable du pays, exactement comme d’autres officiers, conduits en 1966 par le défunt papa de Faure Gnassingbé, l’avaient fait avec le Président d’alors, Nicolas Grunisky pour sortir le pays de l’impasse.

Ces propos ont vite fait de réveiller le courroux latent des prédateurs du droit et des libertés publiques au Togo.

Dans la foulée, l’intraitable officier originaire de Pya (village de Faure Gnassingbé) se retrouvera engagé de go dans une procédure judiciaire rocambolesque qui sera soldée par son incarcération d’abord à la prison civile de Mango puis à celle d’Atakpamé.

Neuf mois se sont écoulés sans que ce dernier ne soit jugé. Or le chef d’accusation « d’appel aux forces armées à se détourner de leur mission » que l’on lui a collé au dos n’a de peine juridique qu’un an, pas plus.

Ce dernier a déjà fait plus de la moitié de cette peine et l’article 113 du Code de procédure pénale du Togo est très claire à ce propos. Il doit impérativement et indiscutablement recouvrer sa liberté d’office.

Sans doute que les prédateurs du commandant n’ont pas vite vu le temps passer et ils ont été surpris par le cours des évènements.

Finalement coincés par ce dispositif juridique évident et incontournable, ils se sont résolus, de guerre lasse, à le lâcher avec toute la douleur que l’on peut facilement imaginer.

Cette douleur est d’autant plus vraie qu’elle a naturellement transparu dans les deux prorogations juridiquement infondées du délibéré.

D’abord prévu pour le 05 février, il a ensuite été prorogé au 12 puis au 14 février avant d’être finalement rendu sans doute après avis de celui que Loïk Le Floch-Prigent, l’ancien PDG de Elf qualifie de « seul et vrai juge au Togo ».

Mais oui, il suffit d’observer que le 05 février était la date anniversaire du décès du général Eyadema où deux Chefs d’Etats étaient à Kara pour s’incliner sur la tombe de ce dernier pour se rendre compte que les gens avaient du mal à contacter ce « vrai juge » pour avoir son onction avant de rendre une quelconque décision.

Il en est de même pour le 12 février où ce dernier n’était pas au pays pour comprendre qu’il a fallu son retour le 13 février au Togo pour qu’enfin Olivier Amah, le détenu spécial, soit délivré du joug cavalier sous lequel il a été arbitrairement mis pendant 09 mois.

Et lorsque l’on se met dans le champ de ces prédateurs, l’on comprend combien la libération du commandant a été réellement gênante. Et pour cause, l’objectif premier pour lequel l’on a été tenté de neutraliser ce dernier est loin d’avoir été atteint.

Les élections locales prévues depuis des mois au Togo n’ont pas encore été organisées. Olivier Amah, de par sa position pourrait perturber sérieusement le projet de manipulation de conscience des électeurs dans la région nord du pays.

C’était en réalité ce qui hantait les esprits à la veille des législatives de juillet 2013 où le commandant a été pris.

Mais le pire risque justement d’être la présidentielle de 2015. Par quel motif les pourfendeurs du droit et prédateurs de la liberté au Togo pourraient encore passer pour neutraliser le bouillannant commandant ? C’est toute l’équation qu’il leur reste à résoudre….

Mais avant, ils doivent se rendre à l’évidence que jamais la prison, comme épée de Damoclès, n’a réussi à changer d’opinion à un citoyen engagé qui agit par conviction.

Au contraire, elle ne fait que renforcer tous ceux qui en sont victimes et les rendre plus véhéments et plus intraitables.

Les exemples en la matière sont légion en Afrique comme partout ailleurs pour instruire tout être sensé sur ces pratiques d’un autre siècle.

Et, le plus souvent, tous ceux qui font l’objet de ce genre de harcèlements politiques finissent par accéder royalement au trône présidentiel parfois contre leur propre gré. Tellement l’acharnement politique fait du bien à leurs victimes !!!!

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