Editorial de FSA du 23 janvier 2016 : Faure Gnassingbé, Yahya Jammeh et compagnie retiendront-ils la leçon de vision et de volonté de MackySall de réduire le mandat présidentiel à 5 ans?


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Editorial de FSA du 23 janvier 2016 sur radio Kanal K en Suisse
 
Réduction à 5 ans du mandat présidentiel avec effet immédiat au Sénégal :
 
Faure Gnassingbé, Yahya Jammeh et compagnie retiendront-ils la leçon de vision et de volonté de MackySall ?

 
En 2000, alors qu’il lui restait encore deux ans pour finir son 1er septennat, Jacques Chirac, alors Président de la République française, par le biais d’une loi constitutionnelle d’octobre 2000 induite par un référendum sur la durée du mandat présidentiel, décida de ramener ledit mandat à cinq ans. Le quinquennat entra alors en vigueur lors de la présidentielle de 2002, et Chirac devient le 1er président français de l’ère quinquennale. Il s’est appliqué immédiatement la nouvelle réforme.
Même si dans la pratique ou par tradition républicaine, les présidents français n’allaient pas au-delà de deux mandats, lors de sa prise du pouvoir en 2007, Nicolas Sarkozy a fait aboutir une réforme constitutionnelle limitant formellement et immédiatement le nombre du mandat présidentiel à deux.
 
Plus proche de nous, c’est au pays des Lions de la Terenga, nation de l’illustre fils de l’Afrique Cheikh AntaDiop, que vient encore d’être illustrée la quintessence de ce que c’est qu’un homme d’Etat, un vrai. MackySall vient d’apposer sa signature dans le grand livre des Hommes d’Etat dignes de ce nom. Au lendemain de sa prise de fonction, le Président sénégalais nouvellement élu, après avoir voulu «par une révolution des mentalités et des habitudes, poser les fondements durables de la bonne gouvernance, par une rupture en profondeur dans nos rapports individuels et collectifs avec le service et le bien publics … », a initié une réforme afin de « mettre notre système démocratique aux standards internationaux les plus exigeants, dans la stabilité et la modernité des Institutions républicaines. Cette réforme ramènera à cinq ans, renouvelables une seule fois, le mandat de sept ans pour lequel j’ai été élu. Elle sera d’application immédiate ».
 
Voilà ce que c’est la volonté politique que, nous disions plus haut, est la marque de vrais hommes d’Etat. Mais il faut y ajouter que le moteur de cette volonté, c’est la Vision. C’est cette dernière qui se traduit par le biais de la volonté. Et la vision, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et MackySall l’ont tous ou l’ont tous eue pour leurs pays respectifs. Dans cette ambiance géopolitique morose et agrippée, un président visionnaire et nanti de volonté politique à revendre ne peut que susciter respect et surtout confiance en ses pairs, mais aussi et surtout en les investisseurs. Nous n’en voulons pour preuve que la mobilisation immédiate de plus de 4000 milliards de FCFA auprès de bailleurs européens.
 
MackySall veut aller au-delà du carré national en souhaitant disséminer sa vision dans la sphère panafricaine. Une fois le témoin de la direction de la destinée de l’organisation ouest-africaine CEDEAO reçu, le président sénégalais a donné le ton de sa vision. Il s’est assigné comme mission d’amener ses pairs de la sous-région dans l’ère moderne, de rapprocher leurs gouvernances aux standards internationaux les plus exigeants. Au sommet d’Accra en mai 2015, une fois son projet exposé et invitation donnée à ses pairs à entrer dans la nouvelle dynamique, le Togolais Faure Essozimna Gnassingbé, appuyé de son alter égo gambien YahyaJammeh, a brillé de son manque de vision, mieux, de son aversion envers toute idée de bonne gouvernance. Le président a sèchement fait échouer ce projet communautaire pour la simple et bonne raison que vision, volonté politique, modernisme politique, nouvelle dynamique, bonne gouvernance et homme d’Etat ne font pas partie des logiciels de sa conception de la chose politique. Vivement que cette graine semée par le Président MackySall puisse germer ne serait-ce que dans un coin de la Terre de nos Aïeux. Et comme l’a dit l’artiste IvorienTiken Jah Fakoly, l’Afrique a besoin d’une révolution intelligente et jeune.
 
 
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Sylvain Amos
Journaliste, Présentateur de « Fenêtre sur l’Afrique »
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La Rédaction de Fenêtre sur l’Afrique
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