Editorial FSA / L’APG EST CADUC : le fond de la pensée du pouvoir est dévoilé.


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Etait-ce un moment ayant échappé à un zélé dans sa démonstration de toute puissance ? Ou bien, serait-il la réelle façon dont le pouvoir voit les choses à propos des recommandations de l’APG ?
 
Toujours est-il que, le 9 juin dernier, sur la chaîne de télévision LCF, lors d’un débat public initié par la plateforme citoyenne Justice et Vérité et Initiative Baromètre autour des réformes, l’ancien ministre Florent Manganawé a décrété la caducité de l’Accord Politique Global (APG).
 
Si on ajoute à cela la dernière sortie de Faure Gnassingbé sur les ondes de la DeutschleWelle, dans laquelle il affirmait que des réformes ont été faites, point n’est besoin d’être un féru de la politique togolaise pour se rendre à l’évidence que la ligne défendue par Manganawé n’est que la réalité de ce qui se pense au sein de son parti. Il semble que ce n’est en rien un moment d’égarement d’un zélé. UNIR pense ainsi. Raison pour laquelle le système au pouvoir ne semble se presser pour traduire dans les faits les recommandations de l’APG.
 
Pour une fois – et Manganawé pourrait se targuer de cet « exploit » – toute la représentation de l’opposition et des OSC à ce débat a manifesté une unité de points de vue. Tous les débateurs présents ont rejeté et condamné unanimement les propos de l’ancien ministre. Faut-il ces genres de sorties pour espérer une convergence de vues de l’opposition et des OSC ? Si la réponse est affirmative, alors ce n’est pas demain le bout du tunnel de la souffrance du Peuple togolais.Si, une fois condamnation exprimée vis-à-vis de cette déclaration de Manganawé, l’on se permet tout suite après de considérer que ce n’est que le fait une certain « zélé » en manque d’inspiration pour mériter davantage de satisfécits et autres gratifications de la part du « prince », c’est faire montre d’une cécité profonde et d’un manque abyssal de connaissance et d’analyse pertinente de l’échiquier politique national. Manganawé n’est pas un loup solitaire. Exprimer une surprise face à sa sortie est synonyme de myopie politique. Le Peuple togolais, lui, sait que le système en place n’a cure des réformes. L’APG n’est ni le premier, et ne sera le dernier accord que le régime initiera, signera et piétinera comme bon lui semble.
 
Si la classe politique, en dehors du RPT-UNIR, n’en a toujours pas conscience, et tombe des nuits à chaque fois que des propos du genre de M. Manganawé sont exprimés, alors le mal de l’opposition et des forces dites alternatives et plus profond qu’on ne le pense. Une chose est de découvrir ou de connaître la position du pouvoir, l’autre est de savoir assumer la sienne et agir en fonction. Sauf que les formations dites alternatives semblent en manque d’inspiration voire de courage politico-stratégique empreint d’un sens d’humilité pour dépasser l’esprit clanique, le petit entre soi, les égos, etc.Mais, entendre Faure Gnassingbé dire que des réformes ont été réalisées, sous-entendant la caducité de l’APG, l’on est tenté de lui demander ce qui l’avait motivé à présenter un projet de loi relatif aux réformes à la veille des élections de 2015, projet d’ailleurs rejeté par son propre parti. Aussi sommes-nous curieux de connaître les raisons ayant amené le chef de l’Etat à initier en mai 2014 le dialogue politique autour des mêmes thèmes dans les locaux de Togotélécom.
 
Enfin, quand Faure Gnassingbé se permet de dire que la coopération allemande fut suspendue parce que les diplomaties occidentales ont été « instrumentalisées », point n’est plus besoin de rêver d’une certaine prise de conscience ou reconnaissance par ce dernier des crimes et autres forfaitures politico-économico-sociales perpétrés par le régime depuis son feu paternel.
 
Le Peuple peut certainement prendre ses responsabilités. Mais comme ailleurs, notamment au Maghreb ou au Burkina Faso, il faut un minimum d’organisation pour canaliser la force du Peuple. Et cela passe par ce qui peut s’apparenter à un « mariage de raison » entre les diverses forces alternatives togolaises à défaut d’un mariage de cœur. Qu’on le veuille ou non, au Togo, aucune hirondelle n’est encore parvenue à faire le printemps à elle seule ; ceci est un fait. Il faut user de pragmatisme pour arriver à bout de ce régime. De facto, l’UFC est un parti gouvernemental. Tout le reste qui se réclame encore de l’opposition, soutenu par les OSC, a tout intérêt à contracter ce « mariage de raison », même de façon momentanée, pour permettre au Peuple du Togo de retrouver sa dignité.
 
 
La Rédaction de FSA
Radio Kanal K, Suisse

 

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