Encore un cas d’évacuation sanitaire d’un Premier Ministre ivoirien en France. Patrick Achi qui venait ainsi de remplacer Hamed Bakayo, mort officiellement le 10 mars dernier, vient d’être évacué en France. Il est malade et devra y subir des soins médicaux sérieux.
Notre sens humain nous impose de lui souhaiter prompt rétablissement avec l’intime espoir qu’il regagnera Abidjan au plus tôt pour s’occuper de la coordination de l’action gouvernementale.
Mais des questions surgissent et subsistent tout de même. Il est le troisième PM ivoirien à être évacué en catastrophe en France pour cause de maladie en moins d’un an. Malheureusement deux n’ont pu survivre, malgré les soins intensifs qui leur été administrés.
Supposons simplement que ces hôpitaux en France n’existaient pas, qu’auraient fait nos dirigeants, après tant de décennies d’indépendance ?
Eux au moins, ont l’heureuse chance de se faire évacuer avec l’argent des 25 millions de contribuables ivoiriens, quand bien même souvent, cela ne donne pas des résultats extraordinaires. Que dire donc de ces millions de citoyens dont le labeur génère les ressources qui servent à ces soins hors de leur pays ?
Mais le cas spécifique de la Côte d’Ivoire est parlant. Le Président Ouattara ne choisit-il que des collaborateurs branlants au poste de Premier Ministre ou le poste lui-même est miné au point où toute personne qui y met pied voit sa santé chanceler d’un coup?
Au-delà de ce qui peut se dire d’Africain lié au mysticisme, je crois fondamentalement qu’il y’a aussi un problème psychologique. Les PM que nomme le Président Ouattara doivent être sérieusement reconfigurés mentalement afin qu’ils s’affranchissent de la hantise née des décès successifs de leurs processeurs. La seule trouille psychologique peut facilement effondrer un homme pourtant bien portant.
J’ai le net sentiment que depuis le décès de Gong Coulibaly ainsi que toutes les rumeurs qui en ont découlé, les autres PM redoutent tellement ce poste qu’ils vivent finalement dans une sorte de fobie permanente qui finit par avoir raison d’eux.
Un travail psychologique en profondeur doit être fait sur eux, c’est important…
Luc Abaki