Faure ne copie que de mauvais exemples


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Il y a un débat un assez fascinant ces dernières semaines, à propos de Karim Wade le fils de Absoulaye Wade dont la détention actuelle a été jugée arbitraire par le groupe de travail des Nations Unies sur les détentions arbitraires.
 
En effet, Karim Wade a été l’objet d’un procès d’une juridiction spéciale à Dakar et à la suite de ce procès, il a été condamné à six ans d’emprisonnement ferme.
 
Mais il se trouve que dans la procédure qui a conduit à cette condamnation, des contorsions graves ont été notées par rapport aux droits du fils de l’ancien Président sénégalais. C’est justement ce que le groupe de travail a relevé avec pertinence pour ensuite demander la relaxe pure et simple du tout-puissant ministre d’abdoulaye Wade.
 
Patatras, l’Etat du Sénégal a choisi la voie de la résistance arguant de ce que le Sénégal est un Etat souverain et qu’à ce titre le gouvernement ne peut que se plier aux décisions de ses juridictions.
 
Pire, le porte-parole du gouvernement sénégalais est allé jusqu’à estimer que le groupe onusien n’a de compétence que pour émettre des avis qui ne s’imposent pas forcément aux Etats.
 
Voilà un sujet qui entache sérieusement la florissante démocratie sénégalaise et qui compromet d’ailleurs la reluisante image de démocrate exemplaire dont se revêt Macky Sall, l’actuel Président sénégalais.
 
Ce sujet ne nous aurait guère intéressés s’il n’avait pas particulièrement intéressé le Prince et son club au Togo.
 
En effet, il a suffi que France 24 fasse un reportage de la conférence de presse des avocats de Karim Wade, reportage dans lequel le porte-parole du gouvernement sénégalais a développé les fallacieux arguments dont nous venions à l’instant de faire état, pour que le Togo s’en empare tout de suite.
 
Sur instruction des ennemis du droit et de la justice au Togo, Kuessan Yovodevi, le directeur de la TVT s’est vu obligé de diffuser, aussi bien dans le journal de 13h du lundi comme dans celui de 20h, ce reportage qui met en évidence cette argumentation mesquine du gouvernement sénégalais.
 
Tout a été fait à dessein, car le régime de Faure Gnassingbé souffre actuellement du même syndrome que celui du Sénégal.
 
Il y a plus de six mois que le même groupe onusien avait déjà rendu un avis qui faisait état de la détention arbitraire de Kpatcha Gnassingbé et coaccusés.
 
Le groupe a clairement relevé des manquements graves dans la procédure qui a conduit au procès, d’ailleurs inéquitable de ceux-ci. Il a alors exhorté l’Etat du Togo à relaxer purement et simplement Kpatcha Gnassingbé et ses coaccusés concluant ainsi que leur détention actuelle est arbitraire.
 
Depuis lors, le Prince s’est tu telle une carpe et les détenus continuent de croupir en prison sans que cela n’émeuve personne. Du coup, le Prince et sa bande de cruels veulent s’appuyer sur le faux pas qu’est en train de faire Macky Sall pour fonder leur refus de libérer Kpatcha Gnassingbé et ses coaccusés au Togo…..Une vraie lâcheté.
 
Or il est clairement établi, et le secrétaire général adjoint des Nations-Unies l’a bien rappelé, que le groupe de consultation en question est une émanation directe des Nations Unies dont le Togo et le Sénégal font partis. Ses avis s’imposent de toute évidence à tous les Etats membres de l’ONU.
 
Que le Togo et le Sénégal cherchent aujourd’hui des prétextes pour s’appuyer sur leur prétendue souveraineté en vue de refuser la mise en œuvre de ces avis, n’est rien d’autre que du faux-fuyant. Ils sont lâches et même malhonnêtes.
 
Ils sont tellement malhonnêtes qu’ils oublient très vite que pour valider un scrutin en Afrique et Principalement au Togo, c’est à cette Communauté Internationale que notre cher Prince fait la cour sans retenue à coûts de millions de dollars.
 
Pourquoi a-t-il fallu qu’un Ibn Chambass fasse des navettes au Togo lors du processus électoral, qu’il en vienne à déclarer que le récent scrutin était transparent pour qu’enfin l’ensemble de la Communauté Internationale se résolve à fermer les yeux sur les nombreuses fraudes enregistrées lors de scrutin ?
 
Cette fuite en avant est bien le propre des régimes qui veulent basculer à tout prix dans la dictature et le non-droit. Et le fait qu’un exemplaire Macky Sall tombe dans une telle erreur, sert malheureusement de prétexte aux vautours véreux qui ne cherchaient qu’un point d’appui pour légitimer leur méchanceté et leur cruauté à l’égard d’un Kpatcha Gnassingbé. C’est triste.
 
Cela dit, il faut tout au moins se poser une question. Pourquoi le Prince ne s’inspire-t-il que de mauvais exemples ?
 
Tout le monde doit se rendre compte que les amis actuels du Prince sont entre autres Denis Sassou N’Guesso, surtout depuis la chute brutale de Blaise Compaoré qui, lui aussi était un très mauvais exemple de dirigeant en Afrique.
 
C’est de ces deux personnages véreux et particulièrement dangereux pour les démocraties en Afrique que le Prince du Togo tient ses astuces qui lui ont permis d’éviter les réformes jusqu’à l’élection présidentielle de 2015.
 
Aujourd’hui, N’Guesso s’avance vers la refonte totale de sa Constitution pour créer une énième République. Du coup, les togolais devront immanquablement s’attendre à ce que Awa Nana et ses plaisantins de membres de HCRU et consort proposent une telle formule en guise de réformes au Togo.
 
Il ne saurait en être autrement d’autant que le Prince tient, comme N’Guesso et bien d’autres dinosaures africains, à s’accrocher lâchement et indéfiniment au pouvoir.
 
Voilà d’ailleurs pourquoi, Faure Gnassingbé s’était accoquiné avec un Yaya Djameh de la Gambie pour refuser de parapher le projet sur les limitations de mandats initié par la CEDEAO.
 
En réalité, le Prince ne se sent vraiment plus dans cette communauté qui semble vouloir ramer à contre courant de ses aspirations de dictateur impénitent et qui à la limite le snobe par rapport à la présidence tournante de cette communauté.
 
Et curieusement, c’est du faux pas de l’actuel Président en exercice de cette communauté qu’il s’inspire pour fonder son refus de libérer Kpatcha Gnassingbé, fils d’Eyadéma Gnassingbé, donc frère de sang de Faure Gnassingbé.
 
Les togolais noteront aussi, que de tous les Etats Européens, seule la Turquie intéresse vraiment le Prince où il n’a d’ailleurs pas hésité à se rendre pour prendre part à l’investiture du président dicteur qui a d’ailleurs fini par forger un Etat policier en Europe.
 
Malgré le prix très cher que Recep Tayyip Erdoğan est en train de payer avec l’échec de son parti aux récentes élections, le Prince en fait son ami et même son modèle.
 
Comment peut-on comprendre un tel personnage qui n’est qu’à l’affût des mauvais exemples pour fonder ses actes malsains au sommet d’un Etat supposé démocratique ? Jusqu’où espère-t-il pouvoir aller en ne copiant que des raccourcis et des actes de mauvaises-foi posées par d’autres ?
 
La capacité du Prince à s’éterniser dans le mal et les petites choses est réellement surprenante et décevante. Qu’il s’avise à vouloir un jour copier des bons exemples, ne saura que l’anoblir et le racheter. Autrement il se dirigera immanquablement vers le précipice et il l’apprendra malheureusement à ses dépens.
 
source : togoinfos
 

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