Lorsque vous avez des frères jumeaux et que vous mettez l’un en prison, vous ne perdez jamais de vue que l’autre qui se trouve en liberté peut être un danger pour vous. Faure Gnassingbé est bien conscient de cette réalité. Huit ans jour pour jour après la disparition du Général Gnassingbé Eyadema, l’homme qui a régné d’une main de fer sur le Togo durant 38 ans, ses nombreuses progénitures qui ont pris le pays en otage depuis 2005 continuent de s’affronter autour de sa dépouille. Le nouveau chapitre de cette tragi-comédie s’est ouvert le week-end end dernier avec une descente musclée des éléments du capitaine Akakpo au domicile de Toyi Gnassingbé, le frère jumeau de Kpatcha arrêté, jugé et condamné à 20 ans de prison dans la sombre affaire de tentative d’atteinte à la sureté intérieur de l’Etat.
Tout serait parti d’un accident de circulation d’un ancien garde du corps de leur père avec une voiture dans laquelle une arme a été retrouvée. Interrogé, ce dernier aurait déclaré que c’est Toyi Gnassingbé qui serait son pourvoyeur. Assez pour que Faure Gnassingbé ordonne une perquisition du domicile de son frère cadet en fin de journée du samedi 2 février. Ce sont des éléments de la Gendarmerie, peut-être des militaires habillés en gendarmes qui ont pris d’assaut le quartier. Résultat de la perquisition, plusieurs armes saisies et emportées. Quant à Toyi Gnassingbé, il est laissé libre de ses mouvements. Pour l’heure, on ne sait pas si c’est juste pour aller récupérer des armes ou pour une autre raison que les militaires ont débarqué à son domicile.
C’est une évidence que la plupart des enfants de feu Gnassingbé Eyadema disposent des armes de guerre à leurs domiciles. Certains, y compris les filles en avaient fait usage en 2005 dans le massacre qui a permis à leur frère Faure de prendre le pouvoir. La sainte alliance n’aura duré que le temps des massacres, bref, du crime. Une fois assis dans le fauteuil, Faure Gnassingbé s’est mis à écarter ses frères et sœurs, non seulement de la gestion du pays, mais aussi de l’héritage familial sur lequel il aurait fait main basse. Du coup, pour la plupart des rejetons d’Eyadema n’ayant jamais travaillé dans leur vie, l’héritage reste le seul moyen de subsistance. Le cas Tina Gnassingbé qui affirme avoir été expulsée de la résidence Maunoury à Paris pour se retrouver dans la rue avec ses enfants est la parfaite illustration de cette triste réalité. C’est donc autour de l’héritage que se cristallisent les ressentiments, les récriminations qui parfois dégénèrent en affrontements, comme le cas Kpatcha Gnassingbé dont le domicile a été pris d’assaut dans la nuit du 12 au 13 avril 2009 par une unité d’élite, avec à sa tête un certain Colonel Félix Essodina Abalo Kadanga. La fratrie comptant environ une centaine de rejetons, il faut dire qu’on n’est pas à l’abri d’autres surprises et peut être des révélations croustillantes. Kpatcha, Essolizam, Tina, aujourd’hui Toyi, peut-être demain Rock.
En quittant ce monde, Eyadema a laissé derrière lui une horde d’individus, mais pas une famille au sens strict du terme. Et c’est justement cet alliage hétéroclite qui a pris le pays en otage depuis 8 ans qui risque de le faire sombrer.
Mensah K.
lalternative-togo
Chers confrères, réagissez également par rapport à l’arrêté interministériel n° 0003/MEF/MPT relatif à la mobilisation des fonds pour la participation des Eperviers du Togo à la CAN 2013.
Malgré les contradictions contenues dans le documents, les opérateurs téléphoniques l’appliquent.
C’est un arrêté qui est pris après que les Eperviers soient éliminés.
Que doit comprendre le peuple togolais?