Interview de Ige Olatokunbo : « La fermeture physique du bureau ne veut pas dire que le Haut-commissariat se désengage de ses responsabilités envers le Togo »


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Novembre 2006-juin 2015, c’est la période qu’ duré le partenariat entre le Togo et le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) pour la promotion et la protection des droits de l’homme, au lendemain des événements qui ont suivi l’élection présidentielle de 2005.
 
Dans un e interview accordée à quatre (4) organes de presse dont l’Agence de presse Afreepress, la représentante résidente du HCDH-Togo aborde à cœur ouvert les relations qui ont existé entre le Togo et l’institution qu’elle a dirigée et les formes de relations qui vont continuer de lier le pays et le HCDH.
 
Lire l’interview
 
Afreepress.info : Bonjour madame, le HCDH a ouvert un bureau au Togo pour la protection et la promotion des droits de l’homme. Neuf après, vous faites vos valises, pourquoi ?
 
Ige Olatokunbo: Comme vous le savez, le bureau a été établi au Togo sur la base d’un accord entre le gouvernement togolais et le bureau du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Entre autres, le bureau a eu un mandat pour protéger et promouvoir les droits de l’homme en appuyant le gouvernement, la société civile et les institutions. Mais les premiers rôles étaient d’aider le gouvernement togolais à prendre ses responsabilités pour la protection et la promotion des droits de l’homme. Aujourd’hui, nous sommes en train de préparer nos valises pour fermer ce bureau, pas parce que nous pensons que tout a été accompli mais parce que dans le monde entier, il y a une grande attente de notre bureau pour appuyer les Etats membres des Nations Unies pour les questions des droits de l’homme.
 
Mais le financement nous fait également défaut ; donc le bureau-siège a eu à prendre des décisions que les pays dans lesquels on voit un peu de progrès, même si la situation est un tout petit peu fragile, d’essayer de réduire nos présences sur le terrain mais continuer par les autres créneaux que nous avons, à savoir directement de Genève ou par le bureau régional à Dakar, en continuant d’appuyer ces pays comme le Togo.
 
Afreepress.info : Parlez-nous de votre bilan…
 
Ige Olatokunbo: Le bilan pour nous est satisfaisant parce que le Togo a fait des progrès en ce qui concerne les droits de l’homme, même s’il y a un grand défi à relever. Le premier Ministre lui-même a reconnu dans son discours lors de la cérémonie de clôture de notre bureau. Les réalités que nous vivons au Togo, nous montrent la même chose. Mais le problème, c’est que nous ne savons pas combien cette rupture physique va durer.
 
C’est pour cela que nous disons que la fermeture physique du bureau ne veut pas dire que le Haut-commissariat se désengage de ses responsabilités envers le Togo. Avant de s’implanter physiquement ici, le bureau-siège du HCDH avait des relations avec le Togo. Le Togo reste toujours membre des Nations Unies et va respecter les concepts et les mécanismes. Le bureau du secrétariat continuera à poursuivre son appui.
 
Afreepress.info : Quelles sont les actions concrètes à mettre l’actif de ce partenariat entre le Togo et le HCDH ?
 
Ige Olatokunbo: C’est aux Togolais de nous juger mais nous pensons que notre action sur le programme de la justice transitionnelle, de l’initiation même du processus de consultation nationale qui a conduit à l’établissement de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) et du Haut Commissariat pour le Renforcement de la Réconciliation et de l’Unité Nationale(HCRRUN). Le travail que nous avons fait dans l’administration de la justice et que nous allons continuer de faire, les questions liées à l’impunité, les questions d’harmonisation des lois togolaises avec les obligations internationales qui aujourd’hui, a produit quelques révisions des lois, y compris les discussions en cours par rapport au nouveau code pénal, sont quelques questions que nous avons aidé le Togo à résoudre même la présentation du rapport qui était en suspens.
 
Depuis 2005 et maintenant, le Togo a déjà envoyé ses rapports au Système des Nations Unies. Mais il y a aussi la mise en œuvre des recommandations de la CVJR qui devrait continuer pour que la situation ne soit pas seulement liée à ces rapports mais que les recommandations de la CVJR soient prises en compte sur le terrain pour l’amélioration de la situation au Togo.
 
Afreepress.info : Quelles sont les actions concrètes menées à l’endroit des acteurs de défense des droits de l’homme dans ce pays ?
 
Ige Olatokunbo: Nous pensons que nous avons fait une contribution parce qu’aujourd’hui, nombreux sont les Togolais qui connaissent leurs droits et savent les défendre. Lorsque nous prenons les 800 observateurs des droits de l’homme et le programme de monitoring, c’est un acquis pour le Togo parce que les organisations de la société civile nous ont rassurés, lors de notre conférence de clôture, qu’ils vont poursuivre les objectifs à atteindre.
 
Afreepress.info : Peut-on dire que le Togo est arrivé à un niveau de perfection en matière e respect de droits de l’homme?
 
Ige Olatokunbo: Non, je ne crois pas qu’on peut dire que nous sommes arrivés à un niveau de perfection mais aujourd’hui nous n’avons pas la même situation comme en 2005 nous espérons que le gouvernement, c’est ce qui est aussi important, va continuer dans ce sens.
 
Afreepress.info : Quel sera le sort de vos collègues qui vont rester sur place au Togo ?
 
Ige Olatokunbo: Je pense que nous allons les suivre. Au niveau des Nations-Unies, nous avons pris des dispositions pour que lorsqu’il aura des vacances de postes qu’on puisse les insérer. Ils sont déjà qualifiés et peuvent postuler personnellement au niveau du HCDH.
 
Propos recueillis par Bernadette A.
 
source : afreepress
 

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