Lâchement le Prince recourt aux caciques du RPT pour ses besognes politiques


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Lorsque le 14 avril 2012, Faure Gnassingbé s’était bombé le torse à Blitta pour proclamer la prétendue dissolution du Rassemblement du Peuple Togolais, beaucoup d’observateurs avisés avaient ri à son nez.
 
Comment lui qui est un pur produit du RPT, comment lui qui est à ce poste de Président du Togo du fait du RPT, comment lui dont la vie et les fonctions n’auraient aucun sens sans le RPT peut s’engager dans un acte de parricide aussi hasardeux qu’incongru qui consisterait à dissoudre le RPT ?
 
Personne n’avait compris cette démarche absconse qui a débouché à une formule aussi curieuse qu’inintelligente de « fusion-création » ayant abouti à la création en catimini à Atakpamé, le même jour, du fameux et embryonnaire UNIR qui ressemble de près aujourd’hui à une nébuleuse, exactement à l’image de Boko Haram ou Al Kaïda qui ne connaissent jamais de congrès….
 
Eh bien cette hasardeuse aventure du Prince a vite fait de tourner court. Faure Gnassingbé ne peut rien changer au Togo. Le Prince n’a ni les moyens, ni la capacité et encore moins la volonté de changer de style ou de système de gouvernance au Togo.
 
Tant il a des réflexes aussi désuets qu’éculés au point qu’il ne peut se sentir à l’aise qu’avec des gens d’un autre âge, ceux-là même qu’il prétendait ranger de côté.
 
Il en a donné la première preuve dès le lendemain des élections législatives de juillet 2013 où l’on a retrouvé un Damma Dramani à la tête du parlement togolais. Or justement, Damma Drammani n’est rien d’autre que l’incarnation achevée du Rassemblement du Peuple Togolais dont il en a été longtemps le secrétaire général.
 
Au même moment, l’on observe que le Prince maintenait toujours à leur poste, des vétérans du RPT tel que Bernard Walla qui fait déjà plus de 18 ans de retraite à la caisse nationale de sécurité sociale. C’est d’ailleurs lui qui avait déposé la candidature de Faure Gnassingbé à la CENI en 2010.
 
L’on n’oubliera non plus un Koudjokoum à la tête de la LONATO et bien d’autres loups de l’époque Eyadema à des postes stratégiques de l’Etat. On peut citer entre autres, le Président de la Cour Constitutionnelle. C’est donc avec eux qu’il a refusé systématiquement le chantier des réformes au Togo qui devraient permettre de semer la graine d’une nouvelle perspective pour le Togo.
 
L’on était justement en train de s’interroger sur l’effectivité de la révolution des mentalités préconisée et proclamée à tue-tête par le Prince quand patatras, il nous a été annoncé vendredi dernier, la démission de quatre des cinq représentants de la mouvance présidentielle à la CENI.
 
Mais oui, l’heure était grave, tellement grave que le Prince a compris qu’il ne peut en aucun cas composer avec des gens aux esprits nouveaux.
 
Très vite, il a choisi lâchement de s’oublier définitivement dans la compagnie des ténors du Rassemblement du Peuple Togolais par qui il espère bien se frayer un horizon de survie politique.
 
Tagba Butura, Yendja Yendjabré, Payadowa Boukpessi, Yawo Bloua Agbo et Marc Ably-Bidamon, voilà ceux avec qui le Prince entend forcer sa réélection en avril prochain à partir de la CENI où il vient de les implanter en lieu et place des cinq autres qui ne lui inspiraient aucunement confiance dans sa logique du forcing.
 
Tellement il a perdu les pédales qu’il est aujourd’hui dans cette posture de celui qui se noie et qui est prêt à s’accrocher à tout ce qui lui tombe sous la main.
 
Et pourtant, c’est bien un Payadowa Boukpessi qu’il a tenu à humilier en une soirée de 2006 au moment ce dernier, en sa qualité de ministre de l’économie et des finances s’apprêtait à prendre un vol sur Paris pour une réunion de haute portée.
 
Intoxiquée par la Princesse Ingrid Awadé, le Prince n’a pas hésité ce jour, à démettre Payadowa de son poste sans explication aucune. Il le traînera ensuite dans la boue jusqu’à ce que ce dernier ne se retrouve député de Sotouboua puis président de la commission des finances à l’Assemblée Nationale.
 
Complètement déchargé aujourd’hui et rongé de toute part par des soucis et le chagrin, Payadowa Boukpessi est encore parachuté à la CENI pour sauver la peau au Prince !!! Curieuse logique.
 
D’autres têtes comme Yendja Yendjabré ou Bloua Agbo ont aussi été laissés pour compte après qu’ils aient servi avec loyauté et courage le Royaume du Père et du fils. Aujourd’hui, aux temps chauds on leur fait à nouveau appel, comme des grands initiés pour tirer le Prince du précipice. Quel dommage.
 
Quant à Marc Ably-Bidamon, l’on sent très bien que le Prince est dans une logique de forcer la conversion de celui-ci. Lui qui était connu pour son charisme et son franc-parler a toujours fait peur au Prince depuis qu’il était à la tête de Togo Cellulaire comme de la douane.
 
L’ayant beaucoup redouté et ayant tenté par des menaces de le réduire au silence, le Prince se dit qu’à partir du moment où celui-ci ne jure plus que par l’église catholique de Bè-Klikamé, il pourrait maintenant l’utiliser aisément à toutes les fins qui lui paraîtront utiles et nécessaires. Quel pari risqué !!!
 
Quant à Tagba Butura qui a été débarqué de l’OHADA et rangé dans un coin de l’administration publique, ce serait peut-être l’occasion unique pour lui de se ressusciter. Tous ces calculs à vrai dire ne riment à rien de réaliste ou même de cohérent.
 
Le Prince est tout simplement dos au mur et il a choisi lâchement la voie du forcing. L’homme voit le mal partout, il redoute tout et vit une instabilité intérieure sans pareille. C’est une évidence.
 
Mais qu’à cela ne tienne, il doit pouvoir comprendre que quelles que soient ces gesticulations, si la nature a déjà acté son départ, il ne pourra jamais l’éviter, il ne pourra jamais se dérober ni s’esquiver.
 
Mais tout compte fait, à travers la nomination de tous ces caciques du RPT à la CENI, Faure avoue clairement son incapacité à agir avec des hommes de son temps. Il n’a aucune audace d’assumer l’innovation et la révolution des mentalités.
 
En clair, Faure Gnassingbé est plus vieux que son âge aussi bien en pensée qu’en action. Les jeunes intellectuels voient clair, ils ont leur avenir devant eux, ils n’acceptent pas facilement la compromission. Voilà qui n’arrange pas le Prince.
 
Il a besoin en ce moment où il a chaud de partout, des gens dont la vie et l’espoir n’ont de sens qu’avec lui. Mais il se peut, là aussi qu’il se soit lourdement trompé. Attendons simplement de voir si ceux-ci vont procéder par alchimie pour décréter son maintien au pouvoir pour un nouveau mandat au Togo.
 
Dans tous les cas, le peuple et l’histoire seront au rendez-vous pour les juger en temps opportun. Est-il question aujourd’hui d’oeuvrer pour sauver le devenir de toute une nation ou la survie politique d’un individu ?
 
Il urge que les noveaux membres de la CENI répondent objectivement à cette question. Il est clair que l’on est bien en face d’un sacerdoce, il leur appartient de l’assumer avec foi, courgage et audace.
 
source : togoinfos
 

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