Violences, abus sexuels et mauvais traitements faits à la gente féminine sont légion dans nos communautés malgré l’existence de plusieurs structures étatiques et ONG qui luttent contre ces fléaux. Pour prêter main forte à ces structures dans leur mission d’éradiquer ces fléaux qui entravent l’évolution de la gente féminine et de la jeunesse en général, une association vient de voir le jour. Il s’agit de « l’Association Paham », en abrégé « AP ». Elle a tenu son assemblée générale constitutive le samedi 21 septembre 2019 à Lomé.
« Plus jamais de silence », tel est le mot d’ordre de « l’Association Paham » qui se veut une force, une opportunité donnée aux jeunes filles qui font face à des abus et des agressions de tous genres, de briser le silence et d’en parler, puisqu’à en croire les responsables de l’AP, les victimes n’en parlent presque pas et ce silence donne le courage aux coupables de persister dans leurs actes.
« PAHAM’ vient d’un dialecte du grand nord du Togo et veut dire ‘on m’a donné’. On m’a donné la force d’en parler, de briser le silence, le pouvoir de me battre, de surmonter cette épreuve et de passer un témoignage parce que passer son témoignage est aussi une étape de guérison », a expliqué Mme Ali Magnim Yvette, Présidente provisoire de l’AP.
Avec pour objectif principal d’éradiquer à court et à moyen termes ces fléaux et de créer les conditions pour un épanouissement total de la gente féminine au Togo et dans la sous-région, l’AP cible la femme en général et surtout la jeune fille en milieu rural, en milieu scolaire, en milieu artisanal et la jeune fille domestique.
Pour atteindre cet objectif et toucher toutes ces cibles, elle compte mener plusieurs actions sur le terrain, entre autres ; cibler chaque année les zones où les fléaux d’abus sexuels sur la jeune fille sont rependus ; monter et organiser des équipes de sensibilisation dans les différentes zones ciblées ; initier des rencontres et des tournées avec les femmes et les jeunes filles dans ces zones et celles victimes principalement, afin d’inciter d’autres victimes silencieuses à briser le silence, éveiller les consciences de quelque manière que ce soit, sur les conséquences des pratiques d’abus sexuels sur la femme et la jeune fille et le manque à gagner que cela entraine à la longue sur l’ensemble de la population.
Outres ces tournées de sensibilisation, l’AP pense installer des centres d’écoute et des dispositifs d’alerte en cas d’abus sur la jeune fille ; mettre en place un dispositif d’accompagnement psychologique à l’endroit des jeunes filles déjà victimes et de facilitation de leur réintégration dans la société.
Enfin, Mme Magnim Yvette souligne qu’un numéro vert WhatsApp est mis à la disposition du public pour dénoncer les abus de tout genre rencontrés dans tous les domaines.
« Nous avons mis en place un numéro vert WhatsApp qui n’est autre que le 93375437. Ce numéro servira de relai entre les victimes et les instances administratives, judiciaires et extrajudiciaires en charge de la question féminine », a-t-elle précisé.
Bien que l’AP s’engage pour la cause féminine, elle reste ouverte à toute personne, homme ou femme, partageant les mêmes causes et désireuse d’y travailler pour l’épanouissement de la jeune fille togolaise.
J.D
source : Liberté