Mettre fin aux règnes dynastiques sans fin.

   « Un chef d’Etat qui pense qu’il doit forcément rester au pouvoir, et qu’il est le seul garant de la prospérité et de la stabilité de son pays est un leader qui a échoué » – Barack Obama

 
Togo, Gabon, RD Congo. Ces trois pays bien distants que a priori rien ne lie, ont cependant un point commun : ils ont connu des successions dynastiques où les fils ont pris la place des pères dans le fauteuil présidentiel. Ces fils à papa considèrent malheureusement le pouvoir d’Etat comme un legs familial dont ils n’entendent pas se séparer. Leur ambition, c’est de demeurer au pouvoir et se ménager une présidence à vie, comme leur géniteur.
 
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Le Togo et le Gabon, classés première et deuxième dictature en Afrique, n’ont pas connu d’alternance politique depuis 50 ans. 88% des Togolais et 87 % des Gabonais n’ont jamais connu qu’une seule famille au pouvoir. La donne n’est pas près de changer. Ils ont si verrouillé l’appareil d’Etat et le système politique que difficilement, la démocratie pourra arriver un jour dans ces pays par les urnes. D’autant qu’ils disposent d’importants héritages familiaux et ont développé des réseaux de soutien internationaux en utilisant leurs fortunes.
 
Arrivé au pouvoir en 2005 à la suite du décès de son père, Gnassingbé Eyadema qui a dirigé le Togo d’une main de fer pendant 38 ans, Faure Gnassingbé est à son troisième mandat à la tête du Togo. En avril 2015, il a organisé une mascarade électorale avec le soutien des amis africains de la dictature, notamment Alassane Dramane Ouattara de la Côte d’Ivoire et John Dramani Mahama du Ghana par ailleurs président de la CEDEAO qu’il a appelés expressément à la rescousse lorsqu’il était en difficulté dans les urnes. De même que le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas, représentant personnel du Secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’ouest qui affiche un soutien inconditionnel à la dictature togolaise depuis 2005. Arrivé en urgence le lendemain du scrutin, il s’est permis de parler au nom de l’ONU alors que son parcours affichait une parfaite absence de neutralité dans le conflit électoral au Togo. Le braquage électoral opéré par le régime togolais qui a fait couper plusieurs sites Internet proches de l’opposition le jour de la proclamation des résultats par la Cour constitutionnelle, et qui plus est, pendant la Journée mondiale de la Liberté de la Presse, a reçu l’onction de l’ONU, de la France, de l’UA et de la CEDEAO.
 
Actuellement, c’est Ali Bongo qui est sous le feu des projecteurs. Le scénario fut identique au Togo. Comme Faure Gnassingbé, le fils d’Omar a pris le pouvoir en 2009 à la suite de la fin du règne de 42 ans de son père. Il veut s’éterniser au pouvoir contre vents et marées. Battu à plate couture dans les urnes lors du scrutin du 27 août 2016, Ali Bongo s’active pour perpétrer un braquage électoral, comme en 2009. Mais la partie ne sera pas facile pour lui. Contrairement à Faure Gnassingbé qui a eu la bénédiction de la communauté internationale, Ali Bongo, lui, est lâché par tous ses soutiens. Surtout la France qui a appelé, par l’entremise du Parti Socialiste, à l’alternance démocratique au Gabon. Des voix fusent de partout pour l’appeler à la sagesse et à accepter les résultats des urnes. Entendra-t-il raison ?
 
En République Démocratique du Congo, après l’assassinat de Laurent Désiré Kabila, en 2001, son fils, Joseph Kabila fut parachuté dans le fauteuil présidentiel. Après ses deux mandats régulièrement autorisés par la Constitution, il manœuvre pour prolonger son bail à la tête du Congo.
 
Comme le suggère un observateur, « il faut débarrasser le continent de la logique des règnes éternels, agir pour la fin des partis hégémoniques qui bloquent l’alternance et refusent la modernisation des codes électoraux…»
 
Source : Médard Amétépé, Liberté / 27avril.com
 

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