Nicodème Habia : « Ceux qui oseront encore aller à des élections sans réformes seront des traitres»


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« Ce que je veux aujourd’hui, c’est l’unité de l’opposition »
 
Porte flambeau du front Tchoboé avant l’élection présidentielle de 2015, Nicodème Habia, l’ancien député de l’UFC revient sur ce scrutin et ses perspectives.
 
Horizon-news : Depuis les élections, vous êtes quelque silencieux. A quoi cela est-il dû ?
 
Nicodème Habia : Je vous remercie pour l’intérêt que vous me portez. Je n’ai pas disparu des écrans radar. Je n’étais pas d’accord avec la tenue des élections dernières puisque connaissant ce qu’il allait en découler. En tant qu’acteur politique et défenseur des droits de l’homme, je refusai d’amener le peuple togolais sur un terrain glissant, chemin sur lequel il est porté depuis des années. C’est à cela qu’est dû mon silence.
 
HN : L’opposition est sortie fragilisée de ces élections. Quel regard portez-vous sur cet état de fait ?
 
NH : L’opposition était fragilisée même avant les élections. Et elle le reste après les élections. Pour l’avenir, puisque c’est cela qui compte, je pense que rien n’est perdu. Nous sommes sur le terrain et nous nous organisons pour cette lutte.
 
HN : Regrettez-vous que le peuple n’a pas répondu à l’appel au boycott lors des élections ?
 
NH : Le front Tchoboé n’avait pas appelé au boycott mais nous avons demandé au peuple et à l’opposition de tout faire pour que ces élections frauduleuses ne se tiennent pas. Et donc nous ne regrettons rien.
 
HN : Que retenez-vous des actions de votre front ?
 
NH : La division de l’opposition, l’arrogance de certains acteurs, l’égo ; voilà des facteurs qui nous retardent. Ce que je veux aujourd’hui, c’est l’unité de l’opposition. Il faut qu’elle fasse front contre notre vrai et unique ennemi qu’est le pouvoir.
 
HN : Vous avez parlé entre temps de la redynamisation de l’opposition. Parlez-nous de ces états généraux et votre engagement pour leur réalisation?
 
NH : La jeunesse semble quelque peu démobilisée car ne se reconnaissant plus dans les formations politiques. Le travail que nous faisons maintenant est de remobiliser ces jeunes. Il y en a déjà qui nous approchent. Et c’est cela qui nous motive à redynamiser le peuple, particulièrement la jeunesse, pour l’alternance dans notre pays. Une seule personne est à l’origine de la seconde guerre mondiale ; une personne ou deux peuvent être en avant de cette lutte.
 
HN : Les réformes constitutionnelles et institutionnelles ne sont pas toujours faites. Quel appel faites-vous en tant qu’acteur de l’opposition à vos pairs pour que ces réformes se tiennent avant les prochaines échéances électorales?
 
NH : Je suis d’avis avec Obama lorsqu’il ne comprenait pas en Ethiopie pourquoi les dirigeants africains veulent s’éterniser au pouvoir. Je crois que nous devons, en tant qu’opposants, tout faire pour la réalisation des réformes. La jeunesse le veut et ceux qui oseront encore aller à des élections sans réformes seront des traitres.
 
source : Horizon news
 

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