Plus de débat sur la limitation de mandat présidentiel au Togo


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A part la mauvaise foi politique, à part la gloutonnerie et la gourmandise effrénées, à part l’immoralité, l’indécence et la bassesse, à part la lâcheté, rien ne justifie qu’au Togo l’on parle encore de la limitation de mandat présidentiel.

Tout a été fait et tout a été conclu. Au Togo, le mandat présidentiel est de cinq ans renouvelable une seule fois. En clair, aucun président qui se dit démocrate, ne peut envisager aller au-delà de deux mandats. Quiconque le fait, est donc lâche, de mauvaise foi et blesse littéralement le bon sens et les valeurs morales qu’incarne ce vaillant peuple.

Comme le rappelait ci-bien Jean –Pierre Fabre, le Président National de l’ANC lors du dernier meeting hebdomadaire, la question de la limitation de mandat présidentiel est tranchée depuis l’accord cadre de Lomé.

« La limitation du mandat présidentiel n’est plus une question juridique mais une question politique, une question d’éthique. Je dis bien d’éthique puisqu’il faut respecter la parole donnée, les accords signés. En effet, la limitation du mandat présidentiel figure bien dans l’Accord cadre de Lomé. Eyadéma GNASSINGBE a allègrement violé cet accord. Il faut que cet accord soit aujourd’hui respecté puisqu’un accord politique est au-dessus de la Constitution et des lois de la République » avait-il déclaré.

Très logique ! Et il n’y a que des myopes et des sourds intellectuels pour ne pas comprendre et accepter une telle vérité. Ainsi donc, l’accord cadre de Lomé incluait déjà ce dispositif de la limitation de mandat et toutes les parties prenantes l’avaient signé.

Il a fallu qu’un 31 décembre 2001, Fambaré Ouattara Natchaba, alors Président de l’Assemblée Nationale monocolore, trouve le moyen alchimique de « toiletter » la Constitution togolaise pour soi-disant sauter le verrou de cette limitation afin de permettre à feu général Eyadema de briguer indéfiniment les mandats présidentiels. Un vol lâche et irresponsable !

Tout le monde à l’époque avait décrié ce coup de force impardonnable dans une démocratie. Mais puisque Eyadema, en bon militaire-dictateur, n’agissait que par la force, personne n’a pu l’empêcher d’aller aux élections de 2003 pour forcer justement sa victoire.

Et la nature étant juste, la nature régulant parfaitement les choses, a choisi de le cueillir deux ans seulement après cette forfaiture.

Les gens ne seraient pas gloutons, gourmands, avides de pouvoir que la démocratie aurait pu être sauvée à la mort du vieux-père. Mais, de bonne foi ou par méconnaissance des tréfonds de l’homme, les gens ont cru imposer le fiston pour le pousser à corriger les manquements du papa.

Mon Dieu ! A la place d’un agneau, c’était donc un serpent hyper venimeux qui a été royalement installé dans le fauteuil de son père.

Il les mordra un à un, tous ceux-là qui se sont activés pour l’installer là, pour ensuite creuser son sillon, son propre sillon avec l’espoir que bon gré mal gré, avec ou sans la volonté du peuple, il fera, en bon héritier, autant que son père dans le fauteuil dans lequel il s’est désormais incrusté.

Mais justement, puisqu’il est héritier, il se doit, impérativement d’entendre raison. Son père a commis une faute grave en sautant unilatéralement le verrou de la limitation de mandat, il doit, s’il est démocrate et respectueux des valeurs démocratiques qu’incarne une République, de corriger cette bévue qui n’honore en rien la famille Gnassingbé.

On peut bien comprendre qu’après près de 35 ans au pouvoir, Eyadema Gnassingbé ait pu avoir peur de laisser ce pouvoir de fait des torts qu’il a eu à causer à beaucoup de togolais et qui pouvaient être tentés de se venger.

Mais, le jeune, le fils biologique qui a hérité du pouvoir après la mort du père se doit d’être idéalement « correct » pour amener les togolais à oublier les manquements du père.

Pour cela, il n’a pas besoin de s’éterniser dans ce fauteuil pour corriger ce qui doit être corrigé. Et si en neuf ans de pouvoir, il n’a pu le faire, c’est évident qu’il ne pourra plus jamais le faire même en quarante ans de gouvernance.

Alors il lui reste quoi d’autre si ce n’est de se plier à la volonté du peuple qui, en 1992 a limité les mandats présidentiels à deux ?

Il lui reste quoi à faire si ce n’est de se résoudre à respecter l’esprit et la lettre de l’accord politique de Lomé qui a réaffirmé cette volonté de limitation de mandat ?

Même les cadres permanents de dialogue et de concertation(CPDC) ont encore limité ce mandat.

Il n’y a donc plus débat. 2015 est et doit être l’année de l’alternance pacifique au Togo. Envisager une autre formule ne peut que relever de la démence politique, de la mauvaise foi, de la lâcheté, de la gourmandise insensée qui finira, une fois encore par plonger notre pays, dans le désordre et l’anarchie.

 

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