Prudence à la parole donnée de Faure Gnassingbé !


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« L’amour est plus précieux que la vie ; l’honneur plus que l’argent : Mais plus précieux que tous deux, la parole donnée » (Edmund Spenser)
 
« L’homme le plus méprisable est celui qui vous promet beaucoup, et qui ne tient jamais sa parole », instruit la Reine Christine de Suède dans Maximes et pensées. Pour sa part, l’écrivain français Prosper Mérimée dira dans La partie de trictrac que « Qui manque à sa parole est le plus vil de tous les hommes ». La parole donnée se respecte. En traduisant dans les faits, ses engagements librement et solennellement pris, l’homme s’ennoblit. Le respect de la parole est une valeur fondamentale dans les sociétés africaines, comme l’expose le site Internet « soninkara.com » consacré aux Soninkés, peuple mandingue établi principalement au Mali : « Nos ancêtres n’avaient pratiquement pas besoin de consigner quoi que ce soit sur les papiers, même quand ils savaient écrire. Tout se passait par le biais de la parole. Le respect de la parole était culturellement quelque chose de très fondamentale dans les sociétés précoloniales africaines, dont la société soninkée. La parole engageait l’homme dans tous les domaines de la vie. La parole était l’égal de l’homme. Les ancêtres se faisaient absolument confiance. Quand il s’agit de vendre, d’acheter, de prêter ou d’emprunter quelque chose, tout se passait par la parole, car tout le monde avait un respect sourcilleux pour sa parole. Il n’y avait pas de contrats ou de papiers signés, etc. Et tout Homme qui ne respectait pas sa parole était considéré comme un « sous homme » ».
 
Chez un chef d’Etat, père de toutes les filles et de tous les fils d’un pays, la parole donnée mérite d’être suivie d’effet. Il se doit d’être respectueux vis-à-vis de ces concitoyens, de ses adversaires et d’honorer les promesses qu’il a librement faites. Dans cette dynamique, Faure Gnassingbé aurait, après que Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition togolaise et candidat du Combat pour l’alternance politique (CAP 2015), fut revenu sur l’affaire des incendies de Kara et de Lomé et surtout sur le sort des militants de l’opposition encore en détention, promis que ce problème allait être réglé et les détenus libérés. Une bonne nouvelle pour les familles de ces jeunes qui continuent de subir les affres de la détention. Mais dans la journée du dimanche 30 novembre dernier, l’imprévisible se produisit : au lieu de leur domicile respectif, ces détenus ont été convoyés vers les prisons de l’intérieur et ce, en l’absence de leurs avocats. Il a fallu que certains se révoltent avant qu’ils ne soient ramenés à la prison civile de Lomé territorialement compétente. Moralité, Faure Gnassingbé a, encore une fois, dribblé ses adversaires politiques.
 
Ceci dit, il n’est pas superflu de rappeler qu’en 2009, le chef de l’Etat avait, dans la perspective de la présidentielle de 2010, promis de s’inspirer de la transparence des élections au Ghana. En avril 2012, il a clairement postulé qu’une minorité a accaparé les richesses du pays et s’est dit déterminé à rectifier le tir. Un an plus tard, il a annoncé la tenue des grandes assises de l’éducation et de la santé. Tout comme il s’est engagé à faire les réformes constitutionnelles. Les promesses ou les engagements sont légion. Mais le « fils de la nation » ne les a jamais respectés. Un comportement qui crée un fossé entre lui et ses concitoyens.
 
Zeus AZIADOUVO
 
source : Liberté Togo
 

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