Solitoki Esso à la tête d’une mission périlleuse pour négocier avec les enseignants

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Mme Bernadette Leguezim du commerce et de la promotion du secteur privé, Ninsao Gnofam des travaux publics et des transports ainsi que Solitoki Esso, ministre d’Etat chargé des affaires présidentielles, voilà la composition de la délégation que le président de la République, Faure Gnassingbé a jugé nécessaire d’envoyer sur le terrain pour tenter d’amadouer les enseignants.

Depuis le milieu de la semaine dernière donc, ces trois émissaires du gouvernement sillonnent les villes du pays pour échanger avec l’ensemble des enseignants. Lundi, ils étaient au palais des congrès de Kara face aux révoltés enseignants de la région.

Mais il faut le dire, la tâche est rude et vraiment difficile.

Les enseignants n’ont pas leurs langues dans la poche. Ils ont tout déballé, ils ont tout dit sur leurs ressentiments actuels, leurs frustrations de voir un ministre des enseignements primaires et secondaires les traiter de tous les noms d’oiseaux sur les antennes des rados et élévisions nationales.

« Pourquoi le fameux Florent Manganawé qui se permet de raconter sa vie sur les chaînes de télévision en insultant les enseignants comme il veut, ne fait pas partie de cette délégation ? » s’est interrogé un enseignant qui a amèrement regretté l’absence du zélé ministre de pagouda à qui les enseignants entendaient demander des comptes.

Tout compte fait, ils ont chargé les émissaires du gouvernement d’inviter le ministre enragé à avoir de la retenue au risque de les rencontrer, eux les enseignants sur son chemin.

Mais au-delà de la tension visible qui a régné au cours des longues discussions entre les envoyés de Faure Gnassingbé et les enseignants, il y a lieu de relever tout le caractère incongru de la démarche du gouvernement.

Voilà donc un gouvernement qui a reçu sur sa table une plateforme revendicative de l’union des syndicats de l’enseignement du Togo (USET) dûment signée par les secrétaires généraux de tous les syndicats affiliés à cet organe faitière.

Et plutôt que d’engager des négociations sérieuses et rigoureuses avec les signataires de la plateforme et qui sont en même temps les mandants de l’ensemble du corps enseignant, le gouvernement décide de mobiliser des millions pour envoyer des ministres sur le terrain pour de futiles échanges.

Qu’est-ce que le Président de la République attend-il vraiment de cette mission ?

Que ces ministres intimident les enseignants afin qu’ils renoncent à leur mot d’ordre ?

Qu’est-ce que les ministres dépêchés pendant plus d’une semaine sur le terrain pourraient apporter de nouveau qui n’existe pas déjà dans la plateforme revendicative ?

Manifestement rien. La preuve, après tous ces houleux échanges, Solitoki Esso s’est contenté de dire qu’il allait rendre compte à qui de droit, rien d’autre.

Que peut-il dire d’autre étant entendu que tout est concentré entre les mains du Président de la République qui ne laisse rien passer mais qui, au même moment, ne fait rien de palpable ?

Il est clair que nos autorités actuelles ont fini de montrer leurs limites dans la gestion des affaires de notre pays.

En décidant de façon hasardeuse et sans solution, d’envoyer trois ministres sillonner le pays à la rencontre des enseignants, le Président de la République a fait le choix du dilatoire qui n’émeut personne.

Les enseignants n’ont que faire des discussions stériles à longueur de journée. Ils ont juste besoin de voir leurs revendications prises en compte et sans délai.

L’heure n’est donc plus aux discours et aux promesses, l’heure est à l’action.

Que veut mettre le gouvernement dans la cagnotte pour résoudre les problèmes des enseignants ? C’est la seule question dont l’ensemble des enseignants attendent la réponse de la part du gouvernement.

 
togoinfos
 

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