A l’occasion du 61e anniversaire de l’accession du Togo à la souveraineté internationale, J’Jean-Pierre Fabre, le président national de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), adresse un messagfe à la Nation.
MESSAGE A LA NATION DU PRESIDENT JEAN-PIERRE FABRE PRESIDENT NATIONAL DE L’ANC A l’occasion de la commémoration de la fête nationale du 27 avril 2021
Togolaises, Togolais
Mes chers Compatriotes
C’est avec émotion et fierté que nous célébrons chaque année, le 27 avril, fête de l’indépendance de notre pays le Togo, dans le respect renouvelé du courage, de la foi, et des sacrifices de ceux qui ont tout donné pour notre libération du joug colonial. Ceux qui ont conduit le peuple togolais à la victoire historique, aux élections générales de 1958, en mobilisant toutes les populations togolaises autour des valeurs patriotiques de l’Ablodé. Des valeurs de liberté, de justice, de dignité. Des valeurs d’intégrité. Des valeurs de progrès social et de prospérité partagée. Ils restent à jamais les plus grands héros de l’histoire contemporaine de notre pays. Ils restent à jamais, les pères de l’indépendance et fondateurs de la nation togolaise. Nous leur rendons un hommage vibrant et déférent.
C’est en vain que l’on tentera de gommer de l’histoire du Togo, ces illustres patriotes et leurs hauts faits. Il est indéniable que la noble vision que tous avaient pour la gouvernance et la souveraineté du Togo s’est brisée avec l’assassinat crapuleux du président Sylvanus Olympio, le 13 janvier 1963.
Depuis lors, une dictature militaire et clanique, bâtie à partir de ce meurtre, se perpétue par la force des armes, dans la violence et la terreur. L’arbitraire et le tribalisme règnent. L’injustice et l’exclusion prospèrent. La lutte pour le respect des droits humains et l’instauration de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance s’enlise, face à la désinformation, à la prolifération d’institutions aux ordres, à l’institutionnalisation de la corruption, de la fraude électorale et du pillage des ressources nationales.
Au cours de toutes ces années de plomb, les scandales notamment financiers n’ont cessé de proliférer. Les malversations à la base de ces scandales, ont toujours été dénoncées et condamnées par notre parti, l’ANC, avec, à l’occasion, l’interpellation du gouvernement à l’Assemblée nationale.
L’actualité en ces temps de confusions au plan sociopolitique, c’est l’aveu du milliardaire Français Vincent Bolloré lui-même, devant les tribunaux français, d’avoir corrompu le chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, alors que les populations togolaises sont dans l’attente d’éclaircissements sur l’affaire de détournement de fonds, lié à l’importation et à la vente de produits pétroliers.
La fraude électorale se retrouve dans le processus électoral le plus banal, qu’il s’agisse de l’élection du nouveau maire des Lacs 3, qu’il s’agisse de la validation par un vote de l’Assemblée nationale, du candidat désigné conformément à la loi, par l’ANC pour siéger à la HAAC. L’arbitraire préside à toutes les décisions administratives, telles que les sanctions qui frappent certains chefs traditionnels en ce moment. Autant d’impostures et de forfaitures qui questionnent la poursuite de la participation de l’ANC aux discussions du CAC et de la CNAP actuellement en cours à l’initiative du pouvoir RPT/ UNIR.
En effet, le gouvernement ne peut appeler à de telles discussions et demeurer fermé aux réformes qui visent à mettre fin à l’arbitraire et à la fraude électorale qui entretiennent la crise politique au Togo depuis des décennies.
Un an après l’une des élections présidentielles les plus frauduleuses jamais organisée au Togo et dont les vrais résultats sont inconnus de tous, notamment en raison de la falsification massive des procès-verbaux et des compilations fantaisistes de la CENI et de la Cour Constitutionnelle, le pouvoir en place tente de se donner la légitimité et la légalité que ne peut conférer un scrutin aussi frauduleux que celui du 22 février 2020.
C’est le lieu de dénoncer une fois encore, la fraude électorale consubstantielle au système RPT/ UNIR et d’exiger les réformes politiques indispensables à la crédibilité des élections.
C’est également le lieu de dénoncer une fois encore, la gabegie et la concussion, la corruption et les détournements de fonds qui gangrènent l’administration togolaise de la base au sommet. Il est temps d’engager une lutte volontariste contre ces dérives afin de préserver les ressources nationales et de les affecter aux besoins vitaux des populations.
Mes chers compatriotes,
Le 27 avril 2021 est donc pour l’ANC, l’occasion de réaffirmer avec vigueur, son engagement résolu à poursuivre aux côtés du peuple togolais souverain, la lutte qui mène à la liberté, à la justice et à la cohésion nationale. La lutte pour l’alternance et le changement. La lutte qui met fin à la dictature.
Nous devons poursuivre cette lutte pour sortir notre pays du cercle vicieux de l’arbitraire. Pour que le Togo rompe enfin avec la main mise d’une minorité sur le pays, une minorité qui utilise l’appareil d’Etat pour conserver le pouvoir, appauvrir les populations et bloquer toute possibilité d’alternance.
En saluant le courage et la détermination des forces démocratiques en lutte pour le changement, nous invitons les femmes, la jeunesse, les travailleurs de tous les secteurs de nos villes et de nos campagnes, à se joindre à nous pour nous réapproprier cet enseignement de notre hymne national qui nous rappelle que nous sommes les seuls artisans de notre bonheur ainsi que de notre avenir. Ensemble, brisons donc les chaines de la dictature qui nous opprime.
Nous en appelons en particulier à la jeunesse de notre pays. Elle doit se préoccuper de la situation lamentable dans laquelle le RPT/ UNIR s’évertue à maintenir le Togo, sans aucune perspective d’épanouissement.
Les jeunes doivent s’engager résolument sur la voie conduisant à la transformation de notre pays en une nation libre et prospère, débarrassée du tribalisme. Une terre qui offre à chacun et à tous, les mêmes chances de réussite.
Les jeunes Togolaises et les jeunes Togolais doivent comprendre qu’il est de leur devoir de faire du Togo, le meilleur endroit pour vivre et s’épanouir. Pour cela ils doivent s’organiser eux-mêmes et se mobiliser aux côtés et au sein des forces démocratiques pour défendre leurs causes : le droit à l’éducation et à la formation, le droit à un emploi leur permettant de vivre décemment. Ensemble, ils constituent un puissant mouvement, une force patriotique. Eh bien, qu’ils mettent leur énergie et leur intelligence au service de la lutte pour un meilleur Togo, celui de leur avenir.
Togolaises, Togolais,
La célébration du 27 avril est aussi pour nous, l’occasion de saluer la mémoire de tous ceux et de toutes celles qui ont donné leur vie au cours de ces années de dictature, pour que le Togo retrouve sa dignité. Nous réitérons notre compassion et notre solidarité à tous nos compatriotes blessés dans leur chair, meurtris dans leur âme, injustement arrêtés, détenus, contraints à l’exil ou à la clandestinité.
Nous demandons le retour en toute sécurité pour ceux qui sont encore contraints de vivre loin de leur pays. Nous demandons la libération de tous ceux qui sont encore en détention dans les prisons togolaises pour des raisons politiques. Nous demandons qu’il soit mis fin à la situation des personnes injustement inculpées dans l’affaires des incendies des marchés de Lomé et de Kara.
Nous ne pouvons accepter que se perpétue l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Mes chers compatriotes,