Le Togo est aujourd’hui la seule exception dans la région ouest-africaine en matière de démocratie

« Ce qu’on appelle actuellement exception est simplement un phénomène dont une ou plusieurs conditions sont inconnues » – Claude Bernard

 
On ne le dira assez ! Le Togo est aujourd’hui la seule exception dans la région ouest-africaine en matière de démocratie. C’est le seul repaire où la démocratie et l’alternance sont en souffrance.
 

photo utilisée à titre illustratif
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Classé l’année dernière première dictature en Afrique et seconde dans le monde derrière la Corée du Nord dans le rapport « Tournons la page », le pays semble se complaire dans son statut de calamité démocratique. Tout autour de nous, tous les pays enregistrent des avancées démocratiques, mais le Togo des Gnassingbé, lui, ne cesse de reculer, de s’enfoncer inexorablement.
 
Grisé par les avantages et la jouissance du pouvoir, Faure Gnassingbé qui a capté le pouvoir en 2005 dans les conditions qu’on sait, a décidé de perpétuer le règne héréditaire sur le Togo. Ailleurs, les dirigeants respectent leur patrie et sont fiers de la servir, chez nous la nomenklatura dirigeante a fait du pouvoir politique une position de privilèges et veut profiter aussi longtemps que possible de l’Etat comme une vache à lait, plongeant les Togolais dans une grande misère. L’Etat de droit ne progresse quasiment pas. La corruption répand son venin. Avec en prime, un triomphe de l’impunité. De grands commis de l’Etat, mouillés jusqu’au cou, sont limogés avec fracas et exonérés du devoir élémentaire de rendre compte.
 
Depuis le triple coup d’Etat militaire, constitutionnel et électoral en 2005, rien n’est réglé au Togo. Les réformes constitutionnelles et institutionnelles prescrites en 2006 dorment dans les tiroirs, la question de la fin de l’impunité, l’instauration d’un Etat de droit n’a pas avancé d’un iota.
 
La fameuse communauté internationale ne semble guère préoccupée par les cafouillages dramatiques au Togo, un pays qui se singularise dans une sous-région en proie à des mutations démocratiques. Toutes les initiatives- élections, dialogues, réformes, etc. devant permettre à notre pays de se mettre dans le concert des nations démocratiques et civilisées sont systématiquement torpillées par le régime cinquantenaire qui a pris en otage le pays et les Togolais depuis un demi-siècle. Une situation qui a accentué la mise à l’index du Togo sur le plan international.
 
A en croire certains analystes, de manière récurrente, la démocratie au Togo semble sacrifiée parce que le pays n’est pas stratégique. « Le soutien européen à la démocratie au Togo s’est, depuis 2007, progressivement retiré, passant de la fermeté à l’influence conceptuelle souple, parce que l’ONU n’a rien réalisé de sérieux au Togo, parce que les gouvernements français ne savent pas mettre fin aux habitudes de collaboration avec les dictatures en Afrique, parce que la démocratisation de l’Afrique est freinée par des chefs d’Etats arrivés illégitimement au pouvoir, la communauté internationale et africaine a progressivement proposé au Togo une injonction paradoxale : vaincre légalement par les urnes la dictature alors que la dictature aurait tous les moyens de soumettre et vaincre constamment et légalement cette opposition », décrit le journaliste spécialiste des élections en Afrique, Régis Marzin.
 
La France, l’Allemagne, l’UE, l’ONU, l’UA, l’OIF, etc. ont pris fait et cause pour la dictature qui étrangle les Togolais depuis 50 ans. Ces pays et institutions ont cautionné la dernière mascarade électorale. Le peuple togolais, abandonné, est désormais maître de son destin…
 
Source : Médard Amétépé, Liberté
 

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