Togo : Cina Lawson, rattrapée par ses « mensonges »

  La mauvaise foi ne peut s’accommoder de la saine logique » – Pierre-Louis Lacretelle

 
La non attractivité du marché togolais, c’est l’argument brandi par l’égérie de Faure Gnassingbé, Cina Lawson pour récuser l’arrivée d’un troisième opérateur de téléphonie mobile au Togo. « Dans un marché de 7 millions d’habitants avec un taux de pénétration de plus de 60%, y a-t-il de l’intérêt de la part de nouveaux investisseurs ? », s’était-elle interrogée sentencieuse.
 
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La ministre des Postes et de l’Economie numérique mettait ainsi définitivement fin à l’espoir des Togolais de voir venir s’installer un troisième acteur GSM qui devrait favoriser davantage la concurrence et faire baisser les prix. C’est à croire que c’est seulement maintenant que dame Cina s’est subitement rendu compte que le marché des télécommunications n’est pas « attractif », elle qui avait embouché durant des mois la trompette, annonçant à qui voulait l’entendre qu’un appel d’offres international est lancé pour l’octroi d’une 3e licence, que le processus est en bonne voie et avait même donné la date à laquelle le nom de l’opérateur qui a gagné le marché devrait être connu. Puis le 27 juillet dernier, on ne sait quelle mouche tsé-tsé l’a piquée, la gouvernante de la République a décidé de mettre le pied dans le plat.
 
Malgré les incessants appels du FMI et de la Banque Mondiale au gouvernement togolais à ouvrir le marché de téléphonie mobile détenu seulement par deux opérateurs, Togocel détient le monopole, et Moov est confiné dans un rôle figuratif, ce qui exclut toute forme de concurrence dans le secteur. Ainsi en a décidé la gouvernante de la République. Et les Togolais continueront à payer au prix cher la communication téléphonique à l’ère de la révolution technologique. Le Togo est d’ailleurs le seul pays dans la zone UEMOA où les tarifs des produits et services de télécommunications demeurent élevés.
 
Comme si subitement le marché des télécommunications est devenu « attractif », contrairement à ce qu’arguait Cina Lawson il y a à peine quatre semaines, le gouvernement a décidé de lancer un appel d’offres pour l’attribution de trois nouvelles licences à des fournisseurs d’accès Internet au Togo. « L’arrivée de ces nouveaux opérateurs permettra de renforcer la concurrence, d’améliorer la qualité de service internet et de baisser sensiblement les coûts », a indiqué le gouvernement.
 
C’est ce que les Togolais ont toujours souhaité, pouvoir communiquer à moindre coût, comme ça se fait dans tous les pays normaux en ce début du troisième millénaire. Et si Faure Gnassingbé et les siens sont décidés à satisfaire les besoins élémentaires des Togolais, ceux-ci ne peuvent que s’en réjouir. Ce qui est possible pour l’Internet qui n’est pas très pénétré dans le pays. Selon les chiffres de l’Autorité de Réglementation des Secteurs de Postes et de Télécommunications (ARTP), au 31 décembre 2015, le Togo enregistrait un taux de pénétration de 7,10% dont 6,20 % pour le taux de pénétration de l’Internet mobile haut débit et 0,90% pour l’internet fixe. « Le Togo est un pays du tiers Internet. L’Internet qui est au Togo est réservé à Lomé II et à Togo Télécom point final », disait Alberto Olympio.
 
Quant au téléphone mobile, il est utilisé jusque dans les hameaux. En 2015, le Togo présentait un taux de pénétration à la téléphonie mobile de 66,78%. Sur 7 millions d’habitants, environ 5 millions y sont abonnés. Malgré ça, la gouvernante de la République estime que le marché n’est pas « attractif ». Qui dit mieux ?
 
Source : Médard Amétépé, Liberté / 27avril.com
 

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