La filière soja est dans l’impasse. Pendant que la campagne d’achat battait déjà son plein, les acheteurs non identifiés (Indiens, pakistanais, etc.) en complicité avec certains producteurs font monter les enchères.
Une sage décision saluée par les acteurs (image d’illustration/infographie AGD/RS)
Selon certains acteurs, ces derniers sont prêts à payer le prix fort pour avoir leurs produits. Jusqu’à ce vendredi, le prix au kilo du soja conventionnel bord champ à certains endroits à l’intérieur sont au-délà de la normale.
Sur le terrain, plus de différence entre le bio et le conventionnel car à peine un producteur vend son soja bio à un tel prix que, comme une trainée de poudre, tous les autres producteurs de la localité imposent les mêmes tarifs.
« Ceux qui avaient des contrats en début de campagne avec les producteurs sont simplement mis à la touche alors que ce sont des crédits qui ont été contractés pour les financer. Beaucoup de personnes convoient le soja sur Lomé sans les bordereaux, une situation préjudiciable, » dénonce un agrégateur.
Face au désordre et pour ainsi contenir cette flambée vertigineuse des prix, le Conseil interprofessionnel de la filière soja (CIFS) du Togo pour régulariser cette situation chaotique tape du poing sur la table.
Deux mesures importantes pour freiner l’hémorragie
Le CIFS renseigne dans une note rendue publique, qu’en considérant la politique de l’Etat sur le développement des industries locales et la transformation des produits de base dont la graine de soja entériné par les accords interprofessionnels a décidé.
Primo. Suspendre tout convoiement du Soja graine sur toute l’étendue du territoire nationale à destination de Lomé à compter du samedi 20 au Mardi 23 novembre 2021.
Secundo. La fermeture de tous les magasins de soja à Lomé et à l’intérieur du pays.
Komla Kadzakade, président du CIFS explique ces mesures sont prises pour des raisons liées aux règlementations pour la filière.
« Nous avons donné une période moratoire pour alimenter les industries de transformation au niveau local. Certains acteurs mal intentionnés qui n’ont même pas financé les producteurs rentrent sur le terrain et créent du désordre en augmentant les prix. Il faut faire balle à terre pour revoir clairement dans les choses », confie M. Kadzakade.
« Cette décision n’est qu’une première qui permettra d’arrêter le convoiement des cargaisons vers Lomé, le temps de réorganiser les activités », poursuit-il.
À en croire le Conseil interprofessionnel, même ceux qui devrait livrer à la plateforme Industriel d’Adéticopé (PIA) dépasse la plateforme pour aller livrer aux Indiens et aux Pakistanais qui se sont mobilisés autour des ponts bascules afin de créer des opérations de fraudes.
« Toute cargaison de soja arrêtée au cours de cette période sera purement et simplement saisie et tout magasin constaté ouvert sera scellé jusqu’à nouvel ordre, » met en garde le président du CFIS.
« C’est une sage décision puisque nous les agrégateurs, nous respectons les règles de la CIFS en faisant tout pour avoir l’agrément. Mais depuis, nous constatons que bon nombre d’acteurs convoient leur soja à Lomé et sans papier et ils sont paisibles dans leur activité frauduleuse. CFIS doit mettre fin à cette situation en renforçant les contrôles », se félicitent certains agrégateurs.
Jusqu’à mercredi prochain, Conseil interprofessionnel de la filière soja compte ramener de l’ordre dans la filière.
Les unités de transformation au niveau local seront approvisionnées avant toute exportation. L’interprofession y croit fortement que la stabilité serait bientôt de retour.