Le gouvernement prend déjà des dispositions pour punir, “conformément à la loi’’, les enseignants ayant répondu à la grève des 24 et 25 mars 2022, par le Syndicat des Enseignants du Togo (SET).
Selon le ministre de la Fonction publique, du travail et du dialogue social, Gilbert Bawara et son collègue des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’artisanat, Prof Dodzi Kokoroko, ce mouvement de débrayage était ‘’illégalement’’ fondé.
Ces deux ministres avaient, à plusieurs reprises, averti l’ensemble du corps enseignant quant aux conséquences de leur mouvement et les ont appelés à s’abstenir de passer à l’acte face aux « conséquences lourdes » qu’ils encouraient. Ils ont à plusieurs reprises précisé « qu’aucun syndicat professionnel légalement constitué n’était enregistré à ce jour auprès des services compétents de L’État sous la dénomination du SET, conformément aux lois et règlements en vigueur au Togo ».
De son côté, le SET a toujours estimé, qu’il est bel et bien un syndicat en règle vis-à-vis des textes. Et, sa grève a été maintenue.
« Au regard des actes et agissements qui se sont produits de manière répétée depuis 2020, tous les enseignants se réclamant dirigeants, à quel que niveau que ce soit, d’une organisation clandestine et illégale prétendument syndicaliste ont été dûment répertoriés. Ils sont les instigateurs et les auteurs de fréquents préavis de grève illégaux et parfois de débrayages irréguliers. Leurs actes et agissements sont foncièrement incompatibles avec les exigences du métier d’enseignant. En conséquence, ces enseignants seront purement et simplement relevés de leur charge dans les prochains jours et remis à la disposition de la fonction publique. Il en découlera un abaissement en grades et en traitements salariaux, en application de la grille régissant l’administration générale. En outre, des sanctions disciplinaires conséquentes, correspondant à la gravité des fautes commises, leur seront rigoureusement appliquées », confie une source proche du ministère de la Fonction publique, du travail et du dialogue social.
Cette position du gouvernement est confirmée par le ministre Kokoroko qui, à l’occasion d’une rencontre d’échanges tenue, samedi 26 mars 2022, avec la communauté éducative à Dapaong est revenu sur le sujet.
Pour lui, les sanctions qui seront prononcées dans les jours à venir, feront des dégâts lourds dans le camp des grévistes du SET.
« Mes premiers missiles tirés depuis le fleuve de l’Oti, feront des dégâts assez lourds. Je vous dis, il y aura des dégâts assez lourds. Parce que ceux qui s’entêtent à troubler le secteur de l’éducation seront purement et simplement exclus de la fonction publique. Voilà la décision assez claire et ferme qui sera appliquée dans les jours à venir », a déclaré le ministre.
D’ores et déjà, M. Kokoroko annonce que le gouvernement se prépare à ajuster à la hausse, le nombre de postes à pourvoir lors du prochain concours de recrutement des enseignants.
Il faut rappeler que le SET a appelé à une grève, pour réclamer notamment une prime mensuelle de logement (50.000 F CFA au moins) pour tous les enseignants sans distinction.
Il exige également une allocation de mutation (100 000 F CFA minimum pour les interrégionales et 60 000 pour les intra-régionales).
Des revendications qui interviennent au lendemain d’un « mémorandum d’entente » signé par le gouvernement et les acteurs du secteur de l’éducation. Document en six points contenant l’annonce d’une gratification exceptionnelle d’un montant de 5 milliards de F CFA à allouer aux enseignants sur une période de cinq (05) ans.
Avec afreepress