Le gouvernement togolais continue de poser les jalons pour aboutir aux élections régionales devant permettre la mise en place des Conseils régionaux. Dans le cadre de la décentralisation, ce chaînon est indispensable pour une meilleure gouvernance du pays et un développement réussi. Le ministre des Droits de l’Homme, porte-parole du gouvernement, Christian Trimua, a expliqué lundi dernier au terme du Conseil des ministres, les raisons pour lesquelles l’on doit impérativement mettre en place les Conseils régionaux.
Certaines personnes affirment que les élections régionales constitueront une perte d’argent et de temps pour les Togolais. Même des acteurs politiques majeurs comme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) et de la Dynamique monseigneur Kpodzro (DMK), trouvent que les Togolais ont d’autres priorités plus importantes que les élections régionales et la mise en place des Conseils régionaux. Le gouvernement ne voit pas les choses de cette façon. À preuve, quelques jours seulement après l’adoption de la loi sur le découpage des régions par les députés réunis au Palais des congrès de Kara, le gouvernement en Conseil des ministres, a examiné l’avant-projet de loi portant modification de la loi n° 2012- 002 du 29 mai 2012 portant code électoral. Cette modification aidera à déterminer le nombre de conseillers par région, répartis entre les préfectures constituant cette région. La loi précise également les modalités qui seront définies et affinées plus tard par un décret. Aussi, au lieu de prévoir seulement le ¼ d’une liste comme suppléant, désormais c’est la moitié de la liste qui pourra suppléer en cas d’indisponibilité d’un conseiller régional.
« La mise en place des Conseils régionaux est aujourd’hui un impératif. Prenons cette image : considérez que vous voulez construire une maison à deux étages. Aujourd’hui, le rez-de -chaussée est comparable aux conseils municipaux que nous avons en place. Et puis le deuxième étage, c’est l’Etat. Vous n’avez pas de premier étage. Si vous n’avez pas de premier étage, votre maison à étage ne tiendra pas longtemps. Or, nous avons choisi un modèle d’organisation de l’Etat qui est basé sur ces trois niveaux : les conseils municipaux, les conseils régionaux et l’Etat », a expliqué le ministre Christian Trimua.
« Chaque niveau a des responsabilités. Par exemple, les communes aujourd’hui sont chargées des écoles primaires et des centres de santé primaires. Initialement, l’on a prévu de confier les collèges aux préfectures. Entre-temps, l’on a supprimé le décret qui attribuait cette tâche aux préfectures pour ne pas alourdir l’organisation. Et on a confié cela à la région. Les lycées techniques sont censés être appuyés par les régions. S’il n’y a pas de Conseils régionaux, il y a des lycées qui seront orphelins. Si on ne les met pas en place, il y a un échelon qui manque et il y a des gens qui seront laissés pour compte. La décentralisation c’est d’abord un processus d’organisation du développement, avant d’être un processus politique. Il est donc impératif de terminer notre construction avec les trois niveaux et que chacun puisse remplir ses fonctions », a ajouté monsieur Trimua.
Source : TOGOMATIN N° 1014 DU MERCREDI 09 MARS 2022 (titre changé)