Les travaux proprement dits du Cadre Permanent de Concertation (CPC) débutent véritablement en Avril prochain. La 2ème réunion tenue le mardi 15 mars a permis de mettre en place le comité chargé de piloter les discussions. Il est composé de Gerry Taama, président national du Nouvel Engagement Togolais (NET), d’Adrien Béléki Akouété, président national de la Convergence Patriotique Panafricaine (CPP) et de Pacôme Adjourouvi indépendant. Le CPC qui réunit les représentants de la majorité et les responsables des partis politiques de l’opposition a pour objectif de discuter sans tabou des questions politiques et de société notamment l’extrémisme violent, la vie chère ou encore les élections régionales. Le Cadre Permanent de Concertation est issu des travaux de la Concertation Nationale entre Acteurs Politique (CNAP) tenue de Janvier à Juillet 2021. L’idée derrière le CPC, c’est de prévenir toute mésentente entre acteurs politiques et de permettre de meilleures conditions de vie des populations sérieusement secouées par les effets de la crise sanitaire. Sa première réunion s’est tenue le 21 janvier dernier, une rencontre qui a servi de prise de contact entre les membres. L’un des chantiers les plus immédiats de ce cadre c’est la tenue des élections régionales qui arrivent à grands pas. « L’ensemble des points que le CPC va traiter sont contenus dans l’arrêté portant sa création. Au rang des sujets qui sont en urgence aujourd’hui, nous avons l’extrémisme violent qui est un problème qui concerne le pays. L’une des missions du CPC c’est d’évacuer les propositions de la CNAP et les élections régionales.
La CNAP s’est tenue dans une approche inclusive où tous les acteurs ont pu faire passer leurs propositions. Cette 2ème réunion du CPC a vu la participation de presque tous les partis qui ont pris part aux débats de la CNAP. C’est déjà un motif d’espoir parce que tous les partis représentatifs du paysage politique togolais étaient là. Si on part sur cette bonne base, on peut régler les problèmes soulevés par le CNAP », a déclaré le président du comité Gerry Taama. Malheureusement les partis membres de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) ont brillé encore une fois par leur absence. Ils ont catégoriquement rejeté l’invitation à leur adressée par le ministre en charge de l’administration territoriale. « La DMK s’étonne de cette insistance à la voir participer au CPC, alors qu’aucune disposition n’est prise à ce jour pour considérer les préoccupations justifiant son refus de s’associer à ce dialogue tel qu’il est conçu » stipule un communiqué de la DMK suite à l’invitation du ministre. Ce collectif de partis politiques, reste logique dans ses réclamations notamment le règlement de la grave crise postélectorale née de l’élection présidentielle du 22 février 2020, le retour des exilés politiques et la libération des détenus politiques. Pour la DMK, le gouvernement doit ouvrir un dialogue sincère pour régler les questions évoquées plus haut. « La DMK pense sincèrement que le gouvernement de fait rendra un énorme service au peuple en abandonnant sa voie sans issue. Il doit se ressaisir pour écouter enfin et pour une fois au moins les cris des concitoyens en instaurant un dialogue franc et sincère afin d’éviter à la Terre de nos Aïeux des lendemains sombres », écrit la DMK dans son communiqué. C’est donc la position de ces 4 petits partis qui forment encore la DMK.
Il s’agit notamment de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA), du Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD), les Démocrates Socialistes Africains (DSA) et le parti Le Nid.
Malgré le refus de ces partis membres de la DMK à participer à toute initiative de dialogue depuis les travaux de la CNAP jusqu’à cette deuxième réunion du CPC, tous les autres partis de l’opposition sont toujours avec le gouvernement. Que peuvent faire ces 4 petits partis qui ne sont même pas représentatifs pour bloquer quoi que ce soit ? Ils n’étaient pas aux travaux du CNAP, ceux-ci ont accouché des résolutions qui sont en train d’être mises en application. La composition actuelle de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) est issue des travaux de la CNAP. Si la DMK va participer aux élections régionales à venir, elle se soumettra aux décisions de cette CENI. Les discussions sur les élections régionales se feront sans la DMK. Finalement qui est le perdant dans tout cela, est-ce le gouvernement ou la DMK ? Ce qui est sûr, les travaux du CPC vont se dérouler normalement et feront avancer le pays. « Pour cette réunion, ils étaient invités, mais ils ont décliné l’invitation. Pour les trois mois que nous gardons la présidence du CPC, nous continuerons de façon formelle et informelle à faire en sorte que toute la classe politique se retrouve puisque nous travaillons dans l’intérêt du peuple togolais. Depuis maintenant 5 ans la classe politique togolaise est allée régulièrement à des consultations électorales, ce n’est pas tout le monde qui est allé, mais on se rend quand même compte qu’au-delà des difficultés le pays avance et je pense que le pays va continuer à avancer avec toutes les personnes qui ont envie de faire avancer ce pays », leur a lancé Gerry Taama.
Si la DMK sait tirer des leçons, elle ne prendrait pas la voie sur laquelle elle est actuellement. Les partis de ce regroupement font partie de ceux qui ont boycotté les législatives de 2018. Elles ont eu lieu, l’Assemblée est en place et fonctionne. Cette Assemblée semble être l’une des meilleures avec l’absence des partis radicaux de l’opposition. La preuve elle a réussi à faire des réformes politiques que le Togo trainait depuis des années. Aucun parti de l’opposition malgré les critiques à l’endroit de la 6ème législature n’arrive à l’empêcher de travailler. N’est-ce pas une erreur de refuser de prendre part aux discussions actuelles attendant le règlement du contentieux électoral ? La DMK doit se réveiller pour ne pas mordre encore une fois le doigt demain.
ECHOS DU PAYS N°432 DU 17 MARS 2022