Les employés de l’Editogo ont bouclé, hier, la grève entamée le 13 août dernier et reconduite faute de solution à leurs revendications. Une nouvelle grève de 72 heures sans service minimum débute ce matin.
Quelques heures avant la fin de ce mouvement d’humeur, les employés de l’Editogo ont organisé une assemblée générale pour faire le point de la situation et définir la démarche à suivre pour la suite de la lutte. Par rapport au déroulement de la cessation collective de travail, les responsables du Syndicat des agents de l’Editogo (Syna-Editogo) se sont félicités de la forte mobilisation des agents de cette entreprise parapublique qui souffre depuis plusieurs années d’une mauvaise gestion des ressources humaines.
Selon les informations, la grève observée a été marquée par de nombreux cas d’intimidation de la part de certains responsables départementaux. Il a été également rapporté l’agression du président des délégués de personnel alors qu’il visitait les ateliers. « Le syndicat a eu les informations selon lesquelles les gens ont planifié de saboter les installations et en imputer la responsabilité aux grévistes. C’est pour cela que le responsable des délégués a fait le tour des ateliers pour s’assurer que tout se passe bien », rapporte-t-on.
L’autre incidence de la grève est les difficultés liées à la parution du « Grand quotidien national » Togo Presse. Et pour cause, le vendredi, il n’a pas pu est imprimé pour être distribué. Pour la parution d’hier, le journal a porté 2 numéros, le N°10559 du vendredi 16 août 2019 et le N°10600 du lundi 19 août 2019. Ces deux numéros publiés en une seule parution font seulement 20 pages, contre 40 pages pour chaque parution. Une première pour cet organe.
Lors des échanges, les agents ont déploré le silence du Directeur Général, Rémy Banafey Assih, qui n’a pas pris attache avec les grévistes afin de trouver une solution à la crise. « Nous pensons que ce que nous demandons n’est pas de la mer à boire. Malheureusement, le DG s’est vautré dans un silence coupable et méprisant », s’est indigné le président des délégués du personnel. « Ce qui est déplorable, c‘est que l’employeur ne dit rien. Il ne nous considère même pas », renchérit un autre agent. Pour ce dernier, en refusant de verser aux employés les primes de 20.000 et 30.000 FCFA décidés par le gouvernement et en s’opposant à toutes les revendications syndicales, Rémy Banafey Assih agit contre le mandat social de Faure Gnassingbé, celui-là même qui l’a maintenu à son poste depuis la mort du Général Eyadéma en 2005.
L’assemblée générale a aussi fait cas de l’arrivée à l’Editogo de gendarmes à la demande du DG, dans l’après-midi du dimanche 18 août. L’équipe qui assurait le service minimum a été priée de quitter son poste. Les agents ont été escortés à la sortie par la Gendarmerie après qu’ils ont été accompagnés dans leurs bureaux pour prendre leurs affaires.
Pour les grévistes, le DG venait ainsi de mettre fin au service minimum décidé d’un commun accord par le syndicat et l’employeur. Les agents ont donc décidé de reconduire la grève, non plus pour 48 heures, mais pour 72 heures reconductibles et sans service minimum. « Si à l’issue de cette grève nous n’avons pas de réponse, nous allons interpeller les autorités du pays. Nous n’avons rien contre le DG, mais il doit savoir que ses ennemis sont dans son propre camp. Ce sont eux qui l’aident à s’enfoncer dans la crise », soutient-ils.
Depuis le début des mouvements de revendication, la raison évoquée par la direction pour ne pas satisfaire les employés est le manque de moyens. Une fausse piste que dénonce le syndicat qui pointe du doigt la mauvaise gestion des ressources humaines.
Dans le préavis annonçant la grève du 13 août dernier, le Syna-Editogo rappelait que les avantages octroyés aux agents de l’Etat depuis 2008 ont été confisqués. Il s’agit notamment des 8000 F et 6500 F accordés en 2008, des 10% de valorisation de l’indice salarial en 2012 ainsi que des 20.000 et 30.000 F de primes forfaitaires accordées en 2013. « A L’Editogo, ces avantages n’ont jamais été appliqués malgré les démarches des représentants sociaux qui se heurtent souvent au refus méprisant de la Direction Générale », écrivait le syndicat.
G.A.
source : Liberté