Les prix continuent leur course à la hausse sur les marchés togolais. Selon les données officielles rendues publiques par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), le taux d’inflation affiche une hausse de 7,5% sur un an en janvier 2022, un niveau jusque-là jamais atteint.
Cette progression observée depuis quelques mois n’est pas particulière au Togo. Le taux d’inflation, par exemple, étant de 7,9% et de 7,2% respectivement au Bénin et au Burkina Faso, les deux pays voisins également membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Par exemple, sur les différents marchés de référence de Lomé et dans la banlieue, le bol du Gari (semoule fine obtenue à base du manioc) se négocie entre 1000 et 1100 FCFA contre 800 voire 900 F il y a quelques mois. Les consommateurs sont ceux qui ressentent cette hausse des prix sur le marché. Déjà à certains endroits de Lomé et environs, plus possible de payer le Gari en sachet de 25F.CFA qui servait le plus souvent à accompagner le plat de haricot.
En moyenne, Togobusinessnews rappelle que la région enregistre un taux de 6,5% en janvier, contre 6% en décembre 2021. Une situation qui a retenu l’attention du Comité de politique monétaire (CPM) de la BCEAO réuni le 2 mars, et qui évoque une « accentuation des tensions inflationnistes dans l’Union ». « Le niveau général des prix a progressé, en glissement annuel, de 5% au quatrième trimestre 2021 contre une hausse de 3,8% un trimestre plus tôt. Cette évolution des prix est imputable essentiellement à la baisse de la production alimentaire locale, au renchérissement des produits alimentaires importés et aux difficultés d’approvisionnement des marchés induites par les crises sanitaire et sécuritaire dans certains pays », lit-on dans un communiqué. Selon les prévisions, les prix à la consommation devraient progressivement décélérer pour se situer, à l’horizon de huit trimestres dans l’intervalle cible de 1% à 3%. Cette tendance, relève la banque centrale, serait imprimée par la modération de l’évolution des prix des produits alimentaires et pétroliers par rapport à 2021, la hausse attendue de la production vivrière pour la prochaine campagne agricole 2022/2023 et la poursuite de la décélération du coût de fret
La Nouvelle TRIBUNE / jeudi 10 mars 2022