Togo : PROVONAT; après le travail, le chômage

   +« Quand on a perdu la jeunesse, c’est une folie de croire qu’on en puisse retenir les agréments » – Charles de Saint-Évremond

 
L’avenir d’un pays est dans sa jeunesse. « Aucun sacrifice n’est trop grand quand il s’agit de la jeunesse », aimait à répéter Gnassingbé père. Les Togolais ont eu la « chance » d’avoir un président jeune aux commandes de leur pays, un président qui plus est, a suivi de grands préceptes dans de prestigieuses universités occidentales et qui sait qu’aucune nation ne peut se passer de sa jeunesse.
 

Caricature : Donisen Donald / Liberté
Caricature : Donisen Donald / Liberté


Et comme pour démontrer à la jeunesse togolaise qu’elle est indispensable, Faure Gnassingbé, à son avènement au pouvoir en 2005, a basé sa politique sur la construction de l’avenir avec la promesse aux jeunes, d’œuvrer à leur bonheur et à leur épanouissement. Dans ses « Vingt plus », il s’était surtout engagé à créer plus d’emplois et à faire de l’éducation sa priorité. «L’éducation sera notre priorité. Les meilleures conditions seront créées pour l’éducation des jeunes. J’améliorerai les conditions de vie des étudiants et développerai l’accès à Internet notamment pour constituer une bibliothèque virtuelle permettant à chacun d’avoir à sa disposition les ressources scientifiques les plus modernes », peut-on y lire.
 
Mais 11 après, la situation de la jeunesse togolaise est peu enviable. Engloutie dans la crevasse toujours béante du chômage, cette jeunesse s’avance, transie, vers un avenir fumeux et vasouillard. « Nous sommes dans une situation de non-assistance à « jeunes en détresse » », s’indigne un compatriote.
 
Les jeunes togolais aujourd’hui n’ont que deux choix possibles devant eux. Soit ils deviennent Zémidjan, (conducteurs de taxi-moto) ou ils optent pour le volontariat. C’est ce à quoi Faure Gnassingbé a réduit la jeunesse togolaise 11 ans après son accession au pouvoir.
 
Quand ailleurs, les dirigeants financent ou créent des emplois au profit des jeunes, au Togo, Faure Gnassingbé produit des milliers de volontaires, une initiative qui est curieusement vantée comme la solution idéale à l’épineux problème de chômage qui frappe de plein fouet la jeunesse togolaise. Lancé en 2011, le programme de volontariat national présenté comme un outil d’inclusion économique et sociale a produit environ 10.000 volontaires. Ce qui est dommageable, c’est que le pouvoir a substitué ce programme de volontariat aux concours de recrutement. Alors qu’il y a un manque de personnels dans la Fonction publique,
Caricature : Donisen Donald / Liberté
 
Les conditions de vie des jeunes volontaires ne sont pas reluisantes. Le traitement salarial à eux réservé dans les structures d’accueil laisse à désirer. Ils sont surexploités pour la plupart. Le comble, c’est qu’ils sont reversés après coup sur le marché du chômage. C’est l’amère expérience que sont appelés à vivre dans quelques jours les premiers volontaires au Togo. Ils finissent bientôt et sont menacés de rupture définitive de leur contrat.
 
« Ce sont des hommes et femmes, des pères et mères de famille, des diplômés qui se sont sacrifiés pour notre Pays. Ils ont donné de leur volonté, de leur force, de leurs compétences, ils ont risqué leur vie en sillonnant villes, villages et hameaux les plus reculés de notre pays pour aider volontairement pour ne pas dire gratuitement l’État dans sa politique de développement à la base », observent des jeunes volontaires qui lancent un appel à Faure Gnassingbé à faire diligence pour que les premiers volontaires en fin de contrat soient réintégrés. Leur appel trouvera-t-il une oreille attentive ?
 
Source : Médard Amétépé, Liberté
 

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