Togo : Quand Gilbert Bawara crache sur l’UE…


bawara_12dec2013


« Se vaincre soi-même, rendre à son cœur l’honnêteté qu’il tenait de la nature, voilà la vertu parfaite … Il dépend de chacun d’être parfaitement vertueux » (Confucius)
 
Reçu dans la matinée d’hier dans l’émission « Audi Actu » de Fréquence 1, Gilbert Bawara a encore fait du Gilbert Bawara. Suffisant, arrogant et condescendant ! Lui, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, ne s’est pas empêché, en commentant les événements de Dapaong, de faire l’apologie de la vendetta. Il a trouvé normal que des « membres de famille du directeur d’école » agressé lors de la manifestation du 12 mars, aillent se venger trois jours plus tard. Dans quel pays sommes-nous ? Une bonne transition pour parler ensuite de la Synergie des travailleurs du Togo (STT) dont les revendications ne seraient satisfaites que « si au lendemain des élections, nous impulsons une nouvelle dynamique à la croissance ».
 
Sur le plan politique, Gilbert Bawara a indiqué qu’il n’y aurait pas d’audit du fichier électoral et que la récente sortie du CAP 2015 était une « tentative de mystification ». Claude Améganvi et Nicodème Habia du Front « Tchoboé » en ont aussi eu pour leur grade. Tout comme Alberto Olympio qui serait victime « de ses connaissances livresques » et qui n’aurait jamais « travaillé sur un fichier électoral ». Enfin, il a lancé une fatwa contre la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) et son président Me Raphaël Kpande-Adzare en martelant que « les pouvoirs publics ne vont plus collaborer » avec cette organisation. Pour tout dire, le ministre voue une haine morbide envers le président de la LTDH, son frère de préfecture.
 
Mais ce qui nous intéresse ici, ce sont les dards verbaux que Gilbert Bawara a lancés à l’endroit de l’Union européenne : « Il faut que nous cessions de nous infantiliser. L’Union européenne, pour vous donner 200 ou 300 millions, vous pose des conditions inconsidérées. Nous n’avons pas reçu une offre sérieuse de l’UE … qui ne regroupe que quelques pays. Nous travaillons avec l’ONU qui rassemble un grand nombre de pays … ». Curieux n’est-ce pas ? Mieux, c’est de la malhonnêteté. Quand Faure Gnassingbé refuse de faire les réformes et compte opérer un coup de force électoral, l’UE n’est plus la bienvenue. Le gouvernement togolais n’a que faire des conditions de Bruxelles. Même si telle était la position du gouvernement, ce n’était pas à Gilbert Bawara de tenir ces propos empreints de mépris. Non, il n’en avait pas le droit. Pourquoi ?
 
Ministre de la Coopération dans les premiers gouvernements de l’ère Faure Gnassingbé, Bawara a été de tout temps présenté comme le « grand artisan du dégel » des relations entre l’UE et le Togo. Il était prêt à tout afin que la situation revienne à la normale entre Bruxelles et Lomé. Il multipliait les voyages, se promenait dans les couloirs du siège de l’Union et restait souvent dans les vestes de Louis Michel, alors Commissaire européen au Développement et à l’Action humanitaire. Les mauvaises langues affirment qu’au nom de cette reprise de la coopération, il s’est fait « déverrouiller » par le Belge. Mais comme Faure Gnassingbé est dans une logique de s’accrocher au pouvoir, le natif de Siou est aujourd’hui disposé à cracher sur tous ces « efforts » et sacrifices consentis.
 
Source : [18/03/2015] Zeus Aziadouvo, Liberté N°1906 / 27avril.com
 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Welcome Back!

Login to your account below

Retrieve your password

Please enter your username or email address to reset your password.